L'Union Européenne : Ma petite histoire (suite)

Publié le par Jacques SAMELA.

L'Union Européenne : Ma petite histoire (suite)
L'Union Européenne : Ma petite histoire (suite)

La fondation ou le projet des pères fondateurs

Au sortir de la seconde guerre mondiale, l’Europe est à genoux, aidé par le plan Marshall, appelé par la suite « Programme de rétablissement européen », mais avec déjà les prémices de la guerre froide à l’horizon, avec notamment le Coup de Prague avec la prise de contrôle de la Tchécoslovaquie en février 1948 par le parti communiste tchécoslovaque, sous l’emprise de l’Union soviétique.

Donc, afin d’éviter un retour rapide de la guerre sur le continent européen, des hommes se sont levés avec comme idée de créer une association d’Etats européens de libre-échange, synonyme pour eux d’une intégration inédite, visant à rapprocher des pays récemment antagonistes, vainqueurs comme vaincus.

Il s’agissait du français Jean Monnet (1888-1979), de l’allemand Konrad Adenauer (1876-1967), et de l’italien Alcide De Gasperi (1881-1954). On les appelle aujourd’hui les « Pères fondateurs ».

Cependant, on estime que le discours de Robert Schuman, alors ministre français des Affaires étrangères, en date du 09 mai 1950, est considéré comme le texte fondateur de la construction européenne, suivi en 1951 par la création de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) à l’instigation de six pays que furent la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg, et les Pays-Bas.

Cette nouvelle entité aura donc pour but de favoriser les échanges de matières premières nécessaires à la sidérurgie afin d’accélérer la dynamique économique, et de doter l’Europe d’une capacité de production autonome.

Le traité de Rome, acte fondateur de l’Europe telle que nous la connaissons aujourd’hui, sera lui signé le 25 mars 1957, avec comme idée d’approfondir la coopération des signataires dans les domaines économique, politique et sociaux, et d’aboutir au final à un marché commun permettant la libre circulation des personnes, des marchandises et des capitaux. Elle donc deviendra la CEE pour Communauté économique européenne.

Et, suivant la doctrine des « petits pas » de Robert Schuman, les six premiers signataires seront rejoints en 1973 par le Danemark, l’Irlande et le Royaume-Uni, en 1981 par la Grèce, en 1986 par l’Espagne et le Portugal, en 1995 par l’Autriche, la Finlande et la Suède, en 2004 par Chypre, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la république Tchèque, la Slovaquie et la Slovénie, en 2007 par la Bulgarie et la Roumanie, et en 2013 par la Croatie.

Entre-temps, tout au long de ces nouvelles adhésions, de nouveaux traités furent signés comme celui concernant la fusion des exécutifs à Bruxelles en 1965, l’Acte unique européen à Luxembourg en 1986, entré en vigueur l’année d’après, avec pour but de redynamiser la construction européenne, tout en consacrant l’existence du Conseil européen, réunissant les chefs d’Etats et de gouvernement, renforçant également les pouvoirs du parlement européen, le fameux traité de Maastricht en 1992 où la CEE devint l’Union Européenne, et où apparut la citoyenneté européenne permettant la circulation et la possibilité de résider librement dans les pays de l’Union, donnant également le droit à ceux-ci de voter et d’être élu où ils résident durant les élections européennes et municipales, et aussi l’avènement de la monnaie unique, l’Euro.

D’autres traités seront mis en vigueur, comme celui d’Amsterdam en 1999, celui de Nice en 2003, et celui de Lisbonne en 2007, qui régit actuellement le fonctionnement de l’Union Européenne, et légèrement modifié en 2012, afin de répondre aux changements issus de la crise des dettes publiques au sein de la zone Euro.

Jacques Samela

Vu et lu dans La Croix du 09 mai 2016

Vu et lu dans La Croix du 09 mai 2016

Publié dans Les dossiers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article