CAC 40, le meilleur est à venir ?

Publié le par Jacques SAMELA.

CAC 40, le meilleur est à venir ?
CAC 40, le meilleur est à venir ?

A New York, on les connait comme le Dow Jones (1) et le Nasdaq (2), à Tokyo comme le Nikkei (3), à Londres comme le FTSE 100 (4), à Francfort comme le Dax (5), et à Paris, comme le CAC 40 ou « cotation assistée en continu », dont les 30 bougies viennent d’être soufflées le 31 décembre dernier.

Vous l’avez donc, je le pense compris, qu’il s’agissait des indices boursiers des principales places financières mondiales, et que le sujet d’aujourd’hui serait consacré à notre bon vieux CAC 40, acteur pour certains de dérives financières, mais surtout un marqueur incontournable de l’économie française de ces trente dernières années.

Mais avant de rentrer dans le détail, un rappel (pour ceux qui s’y connaissent déjà) et une définition (pour nous autres) de ce qu’est réellement un indice boursier.

C’est donc un indice de prix, qui se définit par trois caractéristiques bien distinctes que sont :

. La date de référence et l’indexation (date de création et base de l’indice).

. L’échantillon (ensemble de valeurs représentatives d’un marché ou d’un secteur).

. La méthodologie de calcul (poids des titres au sein de l’industrie)*.

Voilà donc pour l’explication technique, courte, et passons maintenant à son histoire, passée et actuelle.

Lancé officiellement le 15 juin 1988, mais avec un point de départ le 31 décembre 1987, le CAC 40 a commencé son existence sur la base d’un cours à 1 000 points, par la Compagnie des agents de change, d’où son nom d’origine, voulant en tant que détenteurs (les agents de change) du monopole de la négociation des valeurs mobilières en France suivre le mouvement de modernisation des marchés boursiers en Europe, passant de la corbeille, où se criaient les transactions financières (voir le film intitulé Un fauteuil pour deux de John Landis avec Eddy Murphy), à la dématérialisation des échanges.

Aujourd’hui, en 30 ans d’existence, il en vaut cinq fois plus, avec le 04 septembre 2 000, un record jamais atteint depuis, soit 6 922,33 points, porté par la bulle spéculative sur les valeurs télécom, média et technologie.

Quant à son premier jour de cotation, l’indice perdit 1,54 %, descendant à 984,64 points, donnant par la suite, et tout au long du mois de janvier 1988, quelques sueurs froides aux investisseurs.

Au fait pourquoi 40 me direz-vous, oui, non ? Eh bien c’est simple en fait, car à l’époque de la création, il fallait tout d’abord que le nombre de titres soit suffisamment restreint afin que les opérations de couverture et d’arbitrage entre les dérivés et leurs sous-jacents soient commodes, et ensuite que la composition des titres ne devait pas être trop étroite, afin d’éviter toutes manipulations (Les Echos du 22/12/17).

On ne peut plus clair. Mais maintenant, pourquoi ne pas élever le nombre, sachant par exemple que l’indice de Londres contient lui 100 valeurs ? Réponse peut-être à la fin de mon sujet, ou pas ? Tout dépendra de mes sources.

Quant à ce mystérieux (il parait, mais le saviez-vous ?) conseil scientifique chargé de la sélection des valeurs de l’indice, il est juste composé de professeurs, d’analystes financiers, d’investisseurs, et même de responsables de recherche, non connus, et travaillant sous l’égide de régulateurs et superviseurs, afin d’éviter d’éventuelles pressions qui occasionnent souvent des délits d’initiés.

Donc, 30 ans d’existence, d’histoire française, économique bien sûr, avec les évolutions successives de ses membres, passant de grands groupes industriels à de grands groupes de services, d’entreprises nationales à de grands groupes aujourd’hui mondiaux, dont les noms ont changés pour la plupart comme la générale des eaux devenant Vivendi, Thomson CSF, Thales, et dont 12 n’ont jamais quitté le CAC 40, comme le groupe l’Oréal, Saint-Gobain, Michelin, alors que 94 en sont entrés et sortis.

Mais aussi d’histoire politique, nationale tout d’abord, avec notamment la progression boursière exceptionnelle de 450 % durant le deuxième septennat de François Mitterand (1988-1995), ou encore la présidentielle de l’année dernière, avec en point de mire l’éventuelle arrivée de forces contraires, occasionnant des soubresauts jusqu’à l’issue finale, et internationale, surtout même, avec par exemple l’attaque des tours jumelles à New York en 2001, occasionnant une baisse de l’indice de 7,39 %, les prémisses de la 2ème guerre du golfe (12/03/03), portant l’indice à 2 403 points, et aujourd’hui les prises de bec récurrentes entre la Corée du nord et les USA, ou plutôt Donald Trump et Kim Jong-Un.

Mais pour la petite anecdote, sachez aussi que l’indice augmenta de 2,07 % au lendemain de la victoire de l’équipe de France de football à la Coupe du monde de 1998.

Et maintenant donc, faut-il que ce fringant trentenaire, les derniers chiffres l’attestent (voir ci-dessous) s’ouvre à d’autres acteurs, notamment ceux de ce que l’on appelle aujourd’hui la nouvelle économie, à l’instar de Wall Street, qui elle (la place) n’a pas attendue longtemps pour accueillir les Microsoft, Google, Amazon ou encore Netflix ?

Quid de nos nouveaux champions, ne pourraient-ils pas justement rajeunir la place ?

On en reparlera peut-être dans quelques années, après que ceux-ci grandissent encore en trouvant de nouveaux marchés à l’international, leur permettant par la suite de chercher de nouveaux capitaux à Paris, et donc de nouveaux actionnaires, ce qui n’est plus trop le cas aujourd’hui, les épargnants français, échaudés par cette décennie difficile, préférant encore aujourd’hui le livret A et l’assurance-vie.

Alors, avis à ceux qui souhaitent pour l’avenir accompagner les nouveaux fleurons de l’économie française, attendez un peu, pistez-les, la composition du CAC 40 est mise à jour chaque trimestre, et informez-vous, l’indice étant publié en temps réel sur NYSR Euronext du lundi au vendredi de 9 H à 17 h 35, mis à jour toutes les 15 secondes.

Mais avec une croissance française plus que vigoureuse aujourd’hui, et certainement demain, couplé également aux conséquences du Brexit, il est fort à parier que la place parisienne et donc le CAC 40, redeviennent des acteurs primordiaux de l’économie française.

Jacques Samela

 

1) Dow Jones Industrial Average

2) National Association of Securities Dealers Automated Quotations

3) Nikon Keizai Shinbun

4) Financial Stock Exchange

5) Deutscher AktienindeX

* www.bink.fr

 

Sources :

. Wikipedia

. AFP du 14/12/17

. Les Echos du 28/03/17 et du 22/12/17

. La Tribune du 29/12/17

 

 

Vus et lus dans Les Echos du 28/03/17, du 22/11/17, du 02/01/18, du 29/01/18
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A qui appartient le CAC40 ?

Boursier / Le 30/01/18

Euronext a dressé un état des lieux de l'actionnariat du CAC40. Les Arnault peuvent se vanter d'occuper la première position...

Euronext a profité de sa 7e conférence annuelle du marché boursier pour dévoiler les résultats d'une étude sur l'actionnariat direct du CAC40 à la fin de l'année 2016, réalisée à partir des données publiques et des informations fournies par Factset et Morningstar. Le poids de l'indice fin 2016 était de 1.354 milliards d'euros, contre 952 MdsE lors du pointage de 2012.

Les gestions détiennent 25,9% de l'indice

Les principaux détenteurs de titres de sociétés du CAC40 sont sans surprise les gestionnaires d'actifs, avec 350 milliards d'euros investis, soit 25,9% du poids de l'indice. Quatre ans plus tôt, ce total se limitait à 21,9%. Le fonds roi du CAC40 est BlackRock, dont les positions représentent 31 MdsE, soit 2,3% de l'indice. Environ 15.000 fonds sont investis sur les valeurs de l'indice, les plus importants étant BlackRock, Vanguard, Amundi, Natixis et Capital Group.

Des familles investies

A la seconde position, on retrouve l'actionnariat familial ou les fondateurs des entreprises concernées, qui sont à la tête de 10% des positions, soit 136 MdsE. C'est plus qu'en 2012 (9,7%). Cela tient notamment à la famille Arnault et à ses positions dans LVMH : 43 MdsE fin 2016, soit près du tiers de l'actionnariat familial total du CAC40, et 3,2% de l'indice. C'est aussi le plus gros actionnaire du CAC. La seconde famille la plus présente, les Bettencourt Meyers (L'Oréal) émargent à 2,4%, suivis à 0,8% par les Pinault (Kering).

Recul de l'actionnariat individuel

Les actionnaires individuels ne représentent que 5,2% des détenteurs, contre 5,4% en 2012, soit un montant total de 72 MdsE. Viennent ensuite les salariés actionnaires (3,5%), les investisseurs industriels (3,1%) et l'État français (3%). Quant aux États étrangers, ils suivent avec 2,7% des positions, dont 1,6% pour le seul fonds souverain norvégien, qui réinvestit les dividendes de la rente pétrolière et qui est présent dans 39 des 40 sociétés de l'indice phare de la place parisienne. Les fonds qataris se limitent à 0,2% de l'indice, loin derrière la Belgique (0,6%).

60% des actionnaires sont identifiées

Il faut malgré tout noter que 60% seulement de l'actionnariat du CAC40 est connu : les propriétaires de 40% restants, qui pèsent 564 MdsE, sont hors des radars des données collectées par Euronext, Factset et Morningstar. Stéphane Boujnah, le patron d'Euronext, a indiqué ce matin qu'il prévoyait d'étendre cet état des lieux à la totalité de l'indice SBF120, ce qui permettrait d'avoir une vision synthétique sur 85% de la capitalisation boursière hexagonale.

 

Vus et lus dans Le monde du 15/01/18, et Les Echos du 23 & 29/01/18
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