Pouvoir d’achat, gilets jaunes, et quelques idées

Publié le par Jacques SAMELA.

Pouvoir d’achat, gilets jaunes, et quelques idées
Pouvoir d’achat, gilets jaunes, et quelques idées

Cela me démangeait depuis quelques temps, mais ne souhaitant pas trop en ces lieux, venir sur le terrain glissant de la politique, je me retenais avec force.

Mais comme vient de débuter le grand débat national lancé par le président, et comme cela concerne malgré tout la France, mon sujet principal, j’ai donc décidé d’intervenir, sans violence, sans insultes, sans agresser qui que ce soit, et encore moins avec des arrières pensées politiques, ce qui n’est bien évidemment pas le cas de certains, se servant au contraire de cette crise, l’alimentant même, avec ce que nous avons pu voir comme résultats, encore aujourd’hui, mais avec quelques réflexions de ma part, des réactions quant à la situation actuelle, et des idées, qui je l’espère pourront faire avancer le dit débat, sachant que de mon côté, personnel et citoyen, je compte bien évidemment y participer, et y apporter mes idées en répondant aux questions posées, vous laissant seul juge de le faire ou pas.

Donc, ce fameux pouvoir d’achat, déclencheur de cette crise sociale, et qui touche  un nombre important de français, vous comme moi, mais qui, en réfléchissant un peu, me parait cependant réducteur d’en rendre coupable en partie l’augmentation de l’essence et le trop plein d’impôts.

En effet, en y regardant de plus près, et en revenant dix voire quinze ans en arrière, où les impôts divers étaient déjà d’actualité, moins élevés certainement, ainsi que la voiture, l’électricité et/ou le gaz, le téléphone (fixe), les loyers ou les prêts bancaires, les courses également, et au final avec ce qu’il reste, les loisirs, les achats divers, les vacances, se sont greffées depuis d’autres dépenses, plus futiles diront nous, mais devenues tellement normales, que nous oublions tous ce que cela nous coûte vraiment, surtout en plus.

Quelles sont ces dépenses ? j’énumère, j’en oublierai certainement, mais faites vos propres recherches et calculs, vous verrez la différence.

Dans le désordre, l’achat de téléphones portables, toujours plus performants, pour chacun, adultes, enfants, coûtant en moyenne de 100 € à bien plus, sachant par exemple que la nouvelle version de l’iPhone, très prisé, n’est-ce pas,  peut aller jusqu’à 1 000 € et plus, voire de deux pour certains, l’un servant notamment pour écouter de la musique à l’aide d’un casque à haut rendement sonore, pouvant atteindre pour certains près de 400 €, ensuite, les forfaits téléphone ou internet, même si les opérateurs rivalisent en offre de services plus ou moins alléchantes, concurrence oblige, ils avoisinent malgré tout les 40 € ou bien plus, sans oublier les tablettes, les ordinateurs, les tv nouvelles générations, qui comme vous le savez désormais ne durent plus si longtemps, ce que certains appellent l’obsolescence programmée, même si les constructeurs le démentent, touchant également l’électroménager dans son ensemble, avec en conséquence pour visionner de nouveaux programmes toujours plus alléchants comme le sport, les séries, la vidéo à la demande, l’obligation de s’abonner à de nouveaux services payants,

Alors attention, loin de moi l’idée de vous donner des leçons, ce n’est pas le propos, c’est juste que nous, et je dis bien nous, devons-nous poser les bonnes questions quant aux priorités dans notre vie de tous les jours, nos dépenses prioritaires, comme nos achats compulsifs, qui l’air de rien peuvent dégrever n’importe quel budget, notamment les plus bas.  

Ensuite, comme indiqué dans le titre, voici donc quelques idées, englobant pas mal de sujets, que j’avais déjà en tête, collant pour certains au grand débat en cours, d’autres non, mais qui je l’espère vous emmènera vous aussi à réfléchir, mais surtout à réagir pour un avenir meilleur pour vous, nous, l’ensemble de nos concitoyens :

1/ Rappeler tout d’abord le rôle de nos institutions et des personnages de l’Etat par le biais d’un affichage dans les établissements publics comme les mairies, les préfectures, etc…

2/ Rappeler également l’importance de nos impôts à l’échelle nationale, régionale, départementale et communale, au moyen d’un affichage visible par tous les citoyens.

3/ Rénovation des centres villes après concertation avec les habitants afin de connaître leurs besoins et leurs désirs.

4/ Limiter l’extension des centres commerciaux et des aires commerciales, en y interdisant notamment les métiers de bouche (boucherie, traiteur, boulangerie, restaurants, etc..), voire les cinémas, plus à même de dynamiser un centre-ville.

5/ Incitation à l’ouverture de sites de coworking dans les villes moyennes ou petites, ou incitation au travail à domicile partagé, soit 2 jours sur trois, ou l’inverse, afin d’éviter des trajets trop longs pour travailler, et donc l’utilisation intense de la voiture.

6/ Privilégier l’installation d’entreprises (PME-PMI, start-up) en centre-ville, apportant tout un lot de nouvelles activités de service et à fortiori du travail sur place pour les habitants.

7/ Limiter l’action des agences immobilières tant au niveau des achats de terrains, scindés souvent en plusieurs lots, afin d’y construire de nouvelles maisons serrées les unes aux autres, qu’au niveau des résidences d’habitations, toujours plus loin des villes, obligeant les habitants à acheter toujours plus de voitures, et tuant également le commerce de proximité.

8/ Mise en place de bibliothèques itinérantes dans les campagnes, les petites communes, jusqu’aux villes dépourvues de ce service, et installation dans l’ensemble des villes de France de boites à livres.

9/ Faire venir les grands musées nationaux dans les villes moyennes par le biais d’expositions itinérantes, aidées en cela par des actions de mécénats.

10/ Organiser le tutorat de jeunes en difficultés par des collégiens, lycéens, étudiants, anciens professeurs, instituteurs, afin de les aider à surmonter leurs difficultés et éviter les décrocheurs.

11/ Proposer un système de VIE à des jeunes sans diplômes auprès d’associations caritatives, d’ONG, axé sur des sujets consacrés à l’aide aux personnes, à des pays en difficultés, en voie de développement, tout en assurant une formation, synonyme peut-être de prise de conscience importante, voire de déclencher des vocations.

12/ Organiser au sein des établissements scolaires, en collaboration avec des entreprises, des concours innovants permettant à des jeunes de créer des projets pouvant être utilisés par la suite, et leur permettre de s’ouvrir des filières d’avenir, voire de déclencher des vocations.

13/ Encourager les jeunes français d’origine étrangère à trouver leur place dans les PME-PMI, TPE, start-up, souhaitant conquérir des marchés à l’étranger, permettant à ceux-ci de se former à la vie de l’entreprise, d’acquérir de l’expérience, tout en apportant en échange leur connaissance des pays dont ils sont originaires, et ce avec des aides accordées aux entreprises afin de les aider à les embaucher.

14/ Faire que les réfugiés ou migrants, souhaitant rester en France, puissent le faire dans de bonnes conditions, avec notamment l’acquisition de la langue française, des formations ciblées, en favorisant notamment les familles (2 ou 3 pas plus), en leur proposant de s’installer dans des endroits en manque de bras, de population, et ce en concertation avec les habitants des lieux choisis.

15/ Création d’une banque genre bpifrance, afin d’aider tout à chacun sans grands moyens financiers à créer son entreprise, son commerce, une activité rémunératrice ou non, etc…

16/ Proposer à l’ensemble des français d’investir dans les start-up, TPE, PME-PMI de leurs régions ou non, assortie de baisse d’impôts et d’un retour sur investissement au bout d’un certain nombre d’années à déterminer.

17/ L’élaboration d’une loi obligeant l’ensemble du CAC 40 à verser chaque année un pourcentage de ses dividendes à déterminer pour une cause nationale choisie à l’avance par l’assemblée nationale, le Sénat, et l’Etat, voire par les citoyens, et qui pourrait être consacrée à la précarité, la santé, la rénovation des infrastructures, des travaux de réhabilitation de sites naturels, etc…

18/ L’organisation de référendums sur des sujets comme l’âge de départ à la retraite, le temps de travail, voire le vote des étrangers aux élections municipales, susceptibles de leur prouver d’une certaine considération, avec comme résultat un intérêt majeur à la vie de la cité.

Et caetera, car je m’arrête là, cela commence à faire long, même si cela ressemble un peu au premier débat auquel j’ai participé dans ma ville, soit un foisonnement d’idées, d’envies, de souhaits plus ou moins réalisables, c’est ce qu’il faudra déterminer au final, laissant en cela nos dirigeants réagir, mais avec le sentiment d’avoir participé à ce moment certainement historique, ce n’est pas moi qui le dit, qui je l’espère débouchera sur quelque chose de constructif pour la France et ses habitants, donnant cette fois-ci une autre image de notre pays que celle qui a été donné ce désormais fameux 01 décembre 2018, rappelez-vous. En ce qui me concerne, cela reste bien ancré.

Jacques Samela

 

Vu et lu dans Capital n° 329 de février 2019
Vu et lu dans Capital n° 329 de février 2019

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Vu et lu dans Capital de décembre 2018
Vu et lu dans Capital de décembre 2018

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Vu et lu dans Les Echos du 18 & du 24/01/19
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Vus et lus dans Le Monde du 28/12/18, et les Echos du 25/01/19
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Pour The Economist, la France est le pays le plus égalitaire

 Le 22/01/19

Selon l'hebdomadaire The Economist, la France lutte plus contre les inégalités que la Suède, modèle historique de l'Etat providence, en réduisant drastiquement les écarts de revenus. Un constat paradoxal avec la crise des "gilets jaunes" et qui tempère le rapport sur les inégalités publié par l'ONG Oxfam. En fait, c'est l'absence de mobilité sociale qui constitue le vrai handicap de l'Hexagone.

Nous publions ici l'intégralité d'un article de l'hebdomadaire The Economist sur l'efficacité française dans la lutte des inégalités sociales.

Ravivée par la hausse des taxes sur le carburant, la grogne des « gilets jaunes » a en réalité débuté avec la suppression de l’ISF en 2017. Depuis, le qualificatif de « président des riches » colle à la peau d’Emmanuel Macron. Désormais épargnés par l’impôt sur la fortune, les 1 % les plus aisés constituent, selon l’Institut des politiques publiques, la catégorie qui a bénéficié de la plus forte augmentation de ses revenus depuis son élection. Pourtant, à la différence des Etats-Unis, les 1 % de Français les plus riches gagnent collectivement moins avant impôts que les 50 % les plus pauvres. Alors qu’il a fortement augmenté outre-Atlantique, l’écart n’a guère varié dans l’Hexagone depuis 1995.

La France, champion européen de la lutte contre les inégalités

Et la redistribution s’y fait de manière beaucoup plus équilibrée. Grâce aux impôts élevés et aux nombreuses prestations sociales, la France est le pays européen qui en fait le plus pour réduire les inégalités. La Suède redistribue un peu plus équitablement les revenus, mais le système français réduit plus fortement l’écart.

D’après l’INSEE, le revenu brut des 10 % situés en haut de l’échelle est vingt-deux fois supérieur à celui des 10 % les moins riches. Mais cet écart est ramené à six seulement grâce aux impôts et aux transferts sociaux. « Cessons de faire croire que la France serait un pays où les solidarités n'existent pas », a insisté Emmanuel Macron dans ses vœux aux Français.

Alors pourquoi les gilets jaunes se sentent-ils aussi pressurés ? La raison ne réside pas dans la stagnation des salaires moyens. Ancien conseiller d’Emmanuel Macron, l’économiste Jean Pisani-Ferry observe que malgré la crise financière, le revenu réel des ménages français a crû de 8 % entre 2007 et 2017, soit plus que dans beaucoup d’autres pays européens.

Selon lui, l’explication est à chercher du côté d’une panne de la mobilité sociale, qui génère une perte de confiance dans la capacité du système à améliorer le sort de la prochaine génération. Une autre raison, pointée par le Laboratoire sur les inégalités mondiales, un organisme lié à l’économiste Thomas Piketty, serait que les 50 % les moins riches sont touchés de manière disproportionnée par les charges sociales non progressives et les impôts indirects comme ceux sur le carburant.

En les prenant en compte, on constate que le système de redistribution fonctionne quand même, mais plutôt moins bien.

Le grand débat ne doit pas être un gadget

Ces questions seront évidemment au programme de la consultation organisée par le président. Les mairies ont ouvert à cette fin des « cahiers de doléances ». Le gouvernement en a d’emblée exclu certains sujets – notamment le retour de l’ISF – tout comme les questions touchant à d’autres sujets que les quatre thèmes prédéfinis (environnement, démocratie, services publics et fiscalité).

Ainsi la demande, relayée par un forum en ligne, de la suppression du mariage pour tous, ne sera pas débattue. Qu’Emmanuel Macron, en plus des mesures à 10 milliards d’euros déjà concédées, ait promis un débat a peut-être calmé certains protestataires.

Il doit maintenant convaincre ses compatriotes que son grand débat n’est pas un simple gadget, sans pour autant compromettre son programme de réformes.

 

Vu et lu dans Les Echos du 24/01/19

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Vus et lus dans Télérama n° 3601 du 16/01/19, et Femme Actuelle n° 1792 du 28/01/19
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Vu et lu dans Les Echos du 05/02/19
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