De La Cornue à Le Creuset, en passant par Tefal

Publié le par Jacques SAMELA.

De La Cornue à Le Creuset, en passant par Tefal
De La Cornue à Le Creuset, en passant par Tefal

Pas une, pas deux, mais trois sociétés cette fois-ci. Soyons fous. Mais qu’à moitié, car l’air de rien, elles ont un dénominateur commun qui les relie, vous le savez ou vous l’avez deviné ? Le domaine de la cuisine bien sûr.

Commençons donc par la moins connue, en tout cas par vous (peut-être) et moi (sur), parce que le monde de la grande cuisine ne connait qu’elle, j’ai nommé La Cornue (www.lacornue.com), considérée comme la reine des cuisinières.

Et ce depuis plus d’un siècle. En effet, elle fût créée en 1908 par Albert Dupuy, herboriste et parfumeur de profession, mais qui en fin gastronome qu’il était, inventa ce qu’il allait devenir sa marque de fabrique, un four dit à voûte, dont la forme rappelle à s’y méprendre au décorum du métro parisien de l’époque, normal, c’était justement son inspiration première.

Breveté la même année, et en rapport avec  son métier, le nom de La Cornue (1) s’imposa à son créateur, lui rappelant en cela un récipient utilisé par ses soins pour les distillations dans le domaine de la parfumerie. Sa spécificité, de forme arrondie, le four permettait à l’air chaud de cuire les aliments sans les dessécher.

Le modèle le plus connu, ou le fourneau, le piano, la cuisinière,  plusieurs noms pour le désigner en fait, s’appelle le ou la Château, décliné(e) en plusieurs exemplaires dont la ou le Château 150, suivit d’autres que sont les Châteaux 120 et 165, Grand Palais 180, Castel 75, et Grand Castel 90.

D’autres modèles existent, moins prestigieux, et concerne la cuisinière Cornufé, destinée aux amateurs (dans tous les sens du terme) de cuisine, mais avec des moyens moyen, et la rôtissoire Flamberge.

Alors, comme vous le verrez sur les photos ci-dessous, ainsi que sur le site internet de la société, l’ensemble des modèles ont tous un petit côté rétro, donnant certainement aux cuisines équipées un certain cachet, mais c’est surtout son côté fait main qui est plus qu’apprécié.

En effet, et ce depuis le début, dans l’usine de Saint-Ouen l’Aumône dans le Val-d’Oise, où plusieurs ouvriers, plus communément appelés compagnons s’échinent à créer et à assembler en une quinzaine d’opérations et une quarantaine d’heures de maintenance un seul modèle, ce qui représente quand même plus de 1 000 rivets, des centaines de pièces, et un poids final de près de 400 kg. Et à cette cadence, que l’on pourrait rapprocher d’une certaine voiture mythique, vous savez, celle qui commence par un grand F, ce sont près de 900 modèles qui sortent de l’usine chaque année.

Modèles largement vendus à l’étranger, notamment aux Etats-Unis où s’écoule près des trois quarts de la production, sur un chiffre d’affaires de près de 20 millions d’€, et dont les aficionados et fins gourmets se nomment Brad Pitt et son copain George Clooney, les actrices Gwyneth Paltrow et Blake Lively , et bien d’autres, capables quand même d’acquérir des modèles pouvant atteindre la somme de 18 000 € et plus.

En France, ce sont surtout des chefs renommés qui utilisent ces pianos, même si certains comme Gérard Depardieu (pas étonné), ou Daniel Auteuil, seraient des clients fidèles.

Mais bon, quand on aime, et que l’on peut, on ne compte pas.

Et manifestement c’est loin de se tarir, car la marque est représentée aux quatre coins du monde, estampillé membre à part entière du label EPV (www.patrimoine-vivant.com).

 

Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 21/02/20
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 21/02/20
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 21/02/20
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 21/02/20

Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 21/02/20

Mais qu’utiliser avec ces formules 1 de la cuisine, si ce n’est par exemple les ustensiles de cuisson de la marque Le Creuset (www.lecreuset.fr) ?

Elle fût créée en 1924 par deux industriels belges que sont Armand De Saegher, spécialiste du moulage, et Octave Aubecq, émailleur de profession, à Fresnoy Le Grand dans l’Aisne, car considéré à l’époque comme le carrefour idéal des voies de transport pour le fer, le coke et le sable, matériaux primordiaux pour l’élaboration des futurs modèles de la marque en devenir.

Ce qu’ils ne manqueront pas de faire, en élaborant l’année d’après la célèbre cocotte en fonte couleur flamme ou « orange volcanique », imitant en cela la teinte orange de la fonte en fusion dans un creuset (2). Le succès fût immédiat, touchant au plus près les ménagères, désireuses de reproduire des plats découverts dans les restaurants, et les faire découvrir à leurs proches.

Aujourd’hui, après son rachat en 1988 par l’actuel propriétaire, Paul Van Zuydam, discret homme d’affaires sud-africain, et toujours sur le même site d’origine, ce sont près de 10 000 cocottes qui sortent chaque jour des ateliers de fabrication, soit une toute les cinq secondes, avec chaque année, cinq à six couleurs nouvelles créées, afin notamment de suivre les préférences de ses clients comme les américains pour qui les couleurs sombres sont le nec plus ultra, les japonais appréciant plutôt les couleurs flashies, et pour les anglais ce serait plutôt la couleur bleue ciel. Il est vrai que la marque exporte 95 % de sa production. Quant à la préférence des français, elle irait plutôt vers la couleur cerise.

Cependant, dans un souci de ne pas dépendre d’un seul produit, même aussi renommé, depuis de très nombreuses années, toujours à l’écoute des goûts culinaires des français, la marque propose aujourd’hui des plats à tajines, des woks, des services à fondues, des sauteuses, et même très récemment une collection essentiellement dédiée à nos amis de compagnie, sans oublier quand même, et ce depuis 1991, le célèbre tire-bouchons Screwpull, devenu également un must de la marque.

Alors, bien évidemment, l’ensemble de ses modèles sont facilement trouvables dans de nombreux commerces spécialisés, mais je vous conseille les boutiques au nom de la marque (vous les trouverez  facilement sur le site internet de la marque), vous serez étonné du choix, ainsi que du foisonnement de couleurs qui vous accueille à l’entrée.

Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 11/10/19
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 11/10/19
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 11/10/19
Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 11/10/19

Vu et lu dans Le Parisien Weekend du 11/10/19

Et pour finir ce sujet consacré aux arts de la table, très apprécié chez nous, je vais donc vous relater du pionnier de la poêle antiadhésive, peut-être plus connu par les amateurs que nous sommes, la marque Tefal.

Créée en 1956 par Marc Grégoire, ingénieur, avec Louis Hartmann, spécialiste du polymère anti-adhérent à sarcelles, sa particularité, innovante à l’époque, fût d’utiliser pour recouvrir ses poêles, du Téflon, ou du polytétrafluoroéthylène (PTFE), développé quelques années plus tôt (1938) par le groupe américain Du Pont de Nemours.

Pourtant, au début, son créateur ne pensait utiliser ce revêtement que pour la pêche, afin d’enduire ses cannes télescopiques en fibre de verre de son invention. L’idée elle, viendrait de sa femme, qui, aux fourneaux, et confrontée chaque jour aux problématiques de cuisson, lui demanda d’étudier de près ce sujet qu’il ne connaissait que trop peu. Ce qu’il fit semble-t-il assez rapidement (un proverbe italien dit, le patron c’est moi, mais celle qui commande, c’est ma femme), en mettant au point un procédé permettant d’ancrer le téflon sur le disque aluminium de la poêle (le traitement de l'aluminium à l’acide chlorhydrique provoque de petits trous dans lesquels se fixe le téflon).

Le brevet de la première poêle fût déposé en 1954, sous l’appellation Tefal, provenant de la contraction des mots « teflon » et « aluminium », et depuis, elle trône fièrement dans le musée du groupe Du Pont de Nemours aux Etats-Unis.

Cependant, le succès ne prend pas. C’est seulement après avoir déménagé du côté de la ville d’Annecy (Rumilly), près du groupe Pechiney Rhenalu, qui lui propose une usine de 3 000 m2, et surtout après son rachat par le groupe SEB, à laquelle la marque appartient toujours, que le procédé commence à faire parler de lui, lui permettant de vendre aujourd’hui plus d’un milliard de poêles dans le monde entier.

Mais non contente de se satisfaire de cette réussite, la marque créera également d’autres produits comme un croque-gaufres en 1974, sa première bouilloire électrique en 1982, le premier pèse-personne électronique en 1985, et cinq ans plus tard, une pierrade électrique. Elle interviendra même dans le domaine de la puériculture, avec la gamme Tefal Baby Home.

Diversification, oui, mais sans pour autant laisser péricliter son fonds de commerce, avec en 1980 le lancement de son nouveau revêtement anti-adhésif T-Plus à l’international, et d’autres revêtements en « Titanium », assurant une meilleure résistance aux ustensiles métalliques, avec à la clé, selon la marque, une durée de vie de 8 ans. Bien évidemment, le Téflon est toujours partie prenante des modèles (poêles et casseroles) vendus aujourd’hui, sachant que sur cette base de départ, près de 200 brevets ont été déposés de par le monde.

Il y a donc de fortes chances que Tefal nous accompagnera encore pour longtemps en cuisine, complétant sur un modèle au choix de La Cornue, une cuisson lente et odorante dans une cocote Le Creuset. Bon appétit à toutes et à tous.

1. Cornue (industrie). En métallurgie, en sidérurgie et dans l'industrie des gaz manufacturés, une cornue appelées quelquefois « cornue à feu », est une enceinte étanche en matériaux réfractaires, en fait un four, dans laquelle on décompose par chauffage, du charbon (de la houille), du zinc, du sodium, etc. Une première famille de cornues furent utilisée dans la production du coke ou des gaz manufacturés, une autre, dans la production de l'acier. Wikipedia

2. Un creuset est un pot en matériau réfractaire ou en métal servant à la fusion ou la calcination. La qualité d'un creuset est d'être capable de résister à des températures supérieures aux températures de fusion des alliages que le métallurgiste va y déposer, sans s'altérer ni polluer le métal en fusion. Wikipedia

 Jacques Samela

Sources :

. www.lacornue.com

. https://www.valdoise.fr/640-la-cornue-son-excellence-la-cuisiniere-.htm

. https://www.ateliers-malegol.com/pianos-de-cuisson/la-cornue

. http://www.leparisien.fr/val-d-oise-95/la-cornue-star-des-cuisinieres-09-01-2014-3475463.php

. Le Parisien Weekend du 21/02/20

 

. www.lecreuset.fr

. Wikipedia

. https://www.capital.fr/entreprises-marches/les-cocottes-le-creuset-ont-toujours-la-cote-730723

 

. www.tefal.fr

. Wikipedia

. La Croix du 14/11/16

Vu et lu dans La Croix du 14/11/16

Vu et lu dans La Croix du 14/11/16

Publié dans L'entreprise du mois

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article