Allons ! Enfants...
Après la devise, le drapeau, voici un nouveau symbole fort de notre pays, son hymne national, qui il y a de cela quelques années, d’aucuns souhaitaient revoir les paroles, les jugeant trop guerrières.
Les changer, je ne crois pas, dire qu’elles sont guerrières, c’est vrai, mais comme le contexte de l’époque de sa création était que la France guerroyait contre l’Autriche, Claude Joseph Rouget de Lisle (1760 – 1836), alors capitaine du génie, en poste en Alsace, composa dans la nuit du 25 au 26 avril 1792, au domicile du maire de la ville de Strasbourg, un premier morceau intitulé « Chant de guerre pour l’armée du Rhin », dédié au maréchal Luckner, commandant en chef de cette armée. Elle s’intitulera également « Chant de marche des volontaires de l’armée du Rhin ».
D’abord diffusé en Alsace, il fut entonné par les Fédérés de Marseille pendant l’insurrection des Tuileries le 10 août 1792, repris avec cœur par la foule, et fut déclaré assez rapidement chant national le 14 juillet 1795 (26 messidor an III) par la convention (https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/Convention_nationale/114563) sous l’appellation connue à présent, La Marseillaise.
Cependant, interdite sous l’Empire, remplacée par le « Chant du départ », et durant la Restauration (https://www.vie-publique.fr/fiches/268870-la-restauration-1814-1830-les-premices-dun-regime-parlementaire), elle ne revint à l’honneur que durant la Révolution de 1830 (https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/journ%C3%A9es_de_juillet_1830/126253), durant laquelle le musicien Hector Berlioz (1803 – 1869) y élaborera une nouvelle orchestration, en hommage à son créateur.
Par la suite, le roi Louis Philippe (1773 – 1850), la remplaça à nouveau, par un hymne appelé « La Parisienne », jugé plus modéré.
Ce n’est vraiment qu’en 1879, durant la III République (https://www2.assemblee-nationale.fr/decouvrir-l-assemblee/histoire/histoire-de-l-assemblee-nationale/la-troisieme-republique-1870-1940), que la Marseillaise deviendra hymne national, confirmé bien plus tard dans l’article 2 des constitutions de 1946 et de 1958.
Même si entre-temps, durant la période collaborationniste du régime de Vichy (https://www.larousse.fr/encyclopedie/divers/gouvernement_de_Vichy/148768), elle fut souvent remplacée par le chant dédié à Pétain (1856 – 1951), le chef de l’Etat, « Maréchal nous voilà ».
Mais, saviez-vous également que considérée comme le chant révolutionnaire par excellence, elle fut utilisée de maintes fois de par le monde ?
A Venise en 1797, pour fêter la chute de la République « Serenissima des Doges de Venise », durant la Révolution d’octobre en Russie, adoptée par les Bolcheviks en 1917, avant de passer à l’Internationale, en 1931, en Espagne, durant l’avènement de la Seconde République Espagnole, et chantée dans une version catalane ou castillane, en 1935, en Chine cette fois-ci, durant la Longue Marche, initiée par Mao, ou encore au Chili, où elle fut utilisée par le président Salvador Allende, mais vite remplacée après son assassinat par le régime d’Augusto Pinochet.
Alors, bien évidemment, son utilisation est aujourd’hui multiple, durant les événements officiels, les meetings politiques, les enceintes sportives, et même dans la musique pop, puisque que les Beatles, à la recherche d’une introduction pour leur titre intitulé « All You Need Is Love », choisirent justement les premières notes de la Marseillaise.
Notes, ou plutôt rythme, qui au fil du temps changea, devenant plus rapide que sa composition d’origine durant une bonne partie du 20ème siècle, ralentie par le président Valéry Giscard d’Estaing, puis de nouveau accélérée par le président François Mitterrand, ce qui est toujours le cas aujourd’hui.
Quant aux paroles, je ne sais si vous le savez, mais ne sont utilisés que celles du refrain et du premier couplet, finalement peu pour un chant qui en comprends six, plus un, intitulé « couplet des enfants », non écrit par Rouget de Lisle, son auteur demeurant inconnu, comme finalement l’auteur de la musique, car non signée, beaucoup se l’ont approprié, sans pour autant néanmoins de permettre de découvrir le véritable auteur.
La Marseillaise
REFRAIN
Aux armes, citoyens !
Formez vos bataillons !
Marchons, marchons !
Qu'un sang impur...
Abreuve nos sillons !
COUPLETS
I
Allons ! Enfants de la Patrie !
Le jour de gloire est arrivé !
Contre nous de la tyrannie,
L'étendard sanglant est levé ! (Bis)
Entendez-vous dans les campagnes
Mugir ces féroces soldats ?
Ils viennent jusque dans vos bras
Égorger vos fils, vos compagnes
REFRAIN
II
Que veut cette horde d'esclaves,
De traîtres, de rois conjurés ?
Pour qui ces ignobles entraves,
Ces fers dès longtemps préparés ? (Bis)
Français ! Pour nous, ah ! Quel outrage !
Quels transports il doit exciter ;
C'est nous qu'on ose méditer
De rendre à l'antique esclavage !
REFRAIN
III
Quoi ! Des cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !
Quoi ! Des phalanges mercenaires
Terrasseraient nos fiers guerriers ! (Bis)
Dieu ! Nos mains seraient enchaînées !
Nos fronts sous le joug se ploieraient !
De vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées !
REFRAIN
IV
Tremblez, tyrans et vous, perfides,
L'opprobre de tous les partis !
Tremblez ! Vos projets parricides
Vont enfin recevoir leur prix. (Bis)
Tout est soldat pour vous combattre.
S'ils tombent, nos jeunes héros,
La terre en produit de nouveaux
Contre vous tout prêts à se battre.
REFRAIN
V
Français, en guerriers magnanimes
Portons ou retenons nos coups !
Épargnons ces tristes victimes,
A regret, s'armant contre nous ! (Bis)
Mais ce despote sanguinaire !
Mais ces complices de Bouillé !
Tous ces tigres qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère !
REFRAIN
VI
Amour sacré de la Patrie
Conduis, soutiens nos bras vengeurs !
Liberté ! Liberté chérie,
Combats avec tes défenseurs ! (Bis)
Sous nos drapeaux que la Victoire
Accoure à tes mâles accents !
Que tes ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire !
REFRAIN
***
COUPLET DES ENFANTS
Nous entrerons dans la carrière,
Quand nos aînés n'y seront plus ;
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus. (Bis)
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.
REFRAIN
Mais de cela, vous pourrez peut-être le découvrir dans le cadre de l’exposition au Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg, tout simplement appelée « La Marseillaise ».
Vous m’en direz des nouvelles, et si vous trouvez la réponse, faites m’en part.
Jacques Samela
Sources :
. https://www.elysee.fr/la-presidence/la-marseillaise-de-rouget-de-lisle
. https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Marseillaise
A voir :
. https://www.musees.strasbourg.eu/la-marseillaise