La Samaritaine, y trouves t'on toujours de tout ?

Publié le par Jacques SAMELA.

La Samaritaine, y trouves t'on toujours de tout ?
La Samaritaine, y trouves t'on toujours de tout ?

Natif et ayant vécu de nombreuses années dans la ville de Chantilly, la crème, son château (http://competitiviteinfrance.overblog.com/2020/05/le-chateau-de-chantilly-son-domaine-et-ses-a-cotes.html), le plus court chemin pour venir à Paris était à l’époque de passer par la Gare du Nord, et pour y voir une vitrine de Noël la plus proche, la plus directe était celle de la Samaritaine.

Moins grandiloquente et affolée que celles devenues aujourd’hui incontournables, je me souviens justement de ce petit côté tranquille, placé non pas rue de Rivoli, mais sur les côtés du magasin, avec à l’époque (la mienne), le jouet roi pour le petit garçon que j’étais, le train électrique. J’adorais, et je rêvais de créer chez moi ce que je voyais, mais bon, le manque de place m’en empêcha.

Ensuite, beaucoup plus tard, habitant cette fois-ci à paris, et avec des besoins de moyens pour bricoler, j’allais, si je me souviens bien, au rdc du grand magasin pour y trouver mon bonheur, soit la quincaillerie que beaucoup de parisiens connaissaient. Aujourd’hui, c’est au BHV que l’on peut trouver cette prestation.

Et ce qui me plaisait par-dessus tout, c’était ce côté ancien, avec du parquet qui grinçait à chacun de nos pas, ses poutres en acier, l’impression de se retrouver dans le Paris des années folles, où l’Art Nouveau précéda (https://www.beauxarts.com/grand-format/lart-nouveau-en-3-minutes/) l’Art Déco (https://www.architecture-art-deco.fr/caracteristiques-art-deco.html) dans la conception de l’ensemble du site.

Mais, avant de revenir sur le sujet de son édification et donc de ses influences, arrêtons-nous tout d’abord sur le comment de sa création, et le pourquoi de son nom, passé à la postérité.

D’abord son nom. En 1603, le roi Henri IV, souhaitant approvisionner en eau le quartier du Louvre, fit ériger, dans le cadre de la construction du Pont Neuf, une pompe, assortie d’une décoration représentant la rencontre entre Jésus et la Samaritaine au puit de Jacob, décrit dans l’Evangile selon Saint Jean (https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9sus_et_la_Samaritaine).  

Plusieurs fois restaurée, reconstruite, elle disparut définitivement en 1813, remplacée par des bains flottants. Cependant, le nom en question resta collé à ce quartier, tellement bien qu’un certain Ernest Cognacq, commerçant ambulant de son état, surnommé « le Napoléon » du déballage, ou encore « le Père Laborem », donna ce nom à sa petite affaire de vente de tissus, commencée à l’abri d’un parapluie, mais qui de succès en succès, et acquérant petit à petit des parcelles de terrain libres, servant de surfaces de vente, et  utilisant au final le savoir-faire de l’architecte Frantz Jourdain (http://www.paris1900.lartnouveau.com/documents/jourdain.htm) pour ériger ce qui deviendra le navire amiral de son affaire plus que florissante, sous la forme d’un bâtiment à charpente métallique en acier riveté de style Art Nouveau si reconnaissable (j’y reviens donc), complété quelques années plus tard par un autre architecte, Henri sauvage (http://www.paris1900.lartnouveau.com/documents/sauvage.htm), apportant ce côté Art Déco dont j’ai déjà parlé plus haut, mais que l’initiateur ne verra malheureusement pas, car disparaissant en 1928.

Vus et lus dans Télérama n° 3747 et 3748

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Et si succès, il ne faut pas négliger non plus l’importance de celle qui deviendra sa femme en 1872, Marie-Louise Jay, ancienne première vendeuse du rayon des confections du Bon Marché, dont on disait qu’elle était taillée dans le roc, et dont l’expérience apporta certainement des idées plus que novatrices à l’époque, comme le fait que les produits avaient un prix unique et affiché, qu’il y avait la possibilité d’essayer les vêtements à la vente, et surtout, que les produits proposés étaient organisés en rayons, ce qui finalement, occasionna un chiffre d’affaires dépassant le milliard de francs en 1925, ainsi qu’une renommée, sous l’appellation « la Samar », et un slogan devenu populaire, « On trouve de tout à la Samaritaine ».

Photo J.S

Photo J.S

Et c’était vrai, des articles féminins et masculins à la draperie, la décoration d’intérieur, les articles de voyage, les plantes et les fleurs, les livres, jusqu’aux comptoirs de confiseries et de pâtisseries, ainsi que la possibilité de trouver des produits de toutes les régions françaises, jusqu’aux vins, faisant que le cave devint au fil des ans, une des plus réputée de la capitale.

Vu et lu dans Le Parisien Weekend n° 23893 du 25/06/21
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Alors, depuis, vous savez que la Samaritaine fût fermée pendant de nombreuses années, depuis 2005 en fait, dû notamment à la vétusté de ses bâtiments, en partie inscrits aux Monuments Historiques (https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Monuments-Sites/Monuments-historiques-sites-patrimoniaux/Les-monuments-historiques#:~:text=Un%20monument%20historique%20est%20un,afin%20qu'il%20soit%20conserv%C3%A9%2C), obligeant le propriétaire des lieux, le groupe LVMH (depuis 2001), à surseoir à de grands travaux de rénovation, voire de reconstruction, avec comme résultat aujourd’hui, que la Samaritaine retrouve une nouvelle jeunesse, perdue elle durant les années 70, au moment où les autres acteurs parisiens du secteur, que vous connaissez bien, ayant su se renouveler à temps, purent bénéficier à plein de l’avènement du boom du tourisme étranger de masse.

Donc, après 16 ans de travaux, accompagnés de rebondissements divers, et d’un coût total de 750 millions d’Euros, le nouveau lieu s’étend aujourd’hui sur 20 000 mètres carrés, contre 30 000 à la fin de sa précédente vie, qu’il se compose d’un grand magasin situé sous une verrière lumineuse, d’un hôtel cinq étoiles de 72 chambres, de bureaux, d’une crèche, et même de logements sociaux, une demande express de la Mairie de Paris à l’époque de la mise en place du projet initial.

Il faudra donc que je m’y rende à nouveau, dans ce qui selon moi, deviendra ou redeviendra un nouveau lieu du chic parisien, afin de voir notamment si ce dont je vous ai parlé au début de ce sujet, est toujours d’actualité?

Jacques Samela

 

Sources :

. https://www.dfs.com/fr/samaritaine/about-store/history

. https://www.geo.fr/histoire/la-samaritaine-lhistoire-du-grand-magasin-parisien-qui-rouvre-ses-portes-le-23-juin-205073

 

 

Vu et lu dans Elle n° 3940 du 25/06/21
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Vu et lu dans Elle du 18/06/21

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