Les ETI : Un gisement de croissance à protéger
En 2008, à la suggestion du syndicat « ASMEP » (www.asmep-eti.fr), dont le président fondateur était encore il y a peu Yvon Gattaz*, l’ancien président du Medef de l’époque (le CNPF), et dont le rôle est de représenter les ETI et les entreprises patrimoniales, les pouvoirs publics de l’époque ont dans le cadre de la loi de modernisation de l’économie (la LME), créé une nouvelle catégorie d’entreprises, les ETI ou Entreprises de Taille Intermédiaire.
N’appartenant ni à la catégorie des PME, et encore moins à celle des grands groupes, les ETI doivent compter dans leur rang entre 250 et 4 999 salariés, et avoir un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 Md€, soit un total de bilan n’excédant pas lui les 2 Md€. Elles sont environ 4 600.
Majoritairement dans le secteur industriel, elles réalisent près de 40 % de leurs investissements globaux en France, représentent près de 35 % des exportations françaises, soit 175 milliards d’Euros de chiffre d’affaires, et elles emploient près de 30 % de salariés en France. Et, même si elles ne représentent que 1,3 % du total des entreprises françaises, elles comptent déjà pour près du quart de l’économie nationale, et semble plus résistantes à la crise.
Cependant, loin derrière des pays comme l’Allemagne (+ de 12 000 ETI), la Grande-Bretagne (+ de 10 000), ou encore l’Italie (+ de 4 000), la France, consciente du retard, et ayant enfin pris acte de leur place dans la croissance de l’économie et donc de l’emploi, a justement décidé de le rattraper, avec la création d’un fonds d’investissement par la BPI France (voir dossier du mois de septembre 2013), doté de 3 milliards d’Euros. Son objectif, sera d’accompagner les ETI à long terme, afin d’accélérer leur création et leur développement, d' augmenter leur capacité à innover, et favoriser leur croissance à l’international, car, avec la création de 80 000 emplois en dix ans, alors que les grands groupes en perdaient autant sur la même période, elles représentent un potentiel de croissance non négligeable pour la compétitivité française d’aujourd’hui et de demain.
Pour preuve, l’entreprise Fives (www.fivesgroup.com), société d’ingénierie et de mécanique, devenant le plus gros industriel français opérant de la machine-outil après le rachat récent d’une société américaine appelée MAG Americas (www.mag-ias.com), et considérée comme l’ETI de l’année 2013, passera justement à l’échelon supérieur cette année, car son chiffre d’affaires dépassera les 2 milliards d’Euros. Alors, bien évidemment, elle ne pourra plus concourir au titre de l’ETI de l’année, mais par-contre, elle pourra donner des idées à toutes celles qui souhaiteraient suivre son exemple.
*Le nouveau président est une femme, elle se nomme Elizabeth Ducottet, et elle est à la tête du groupe Thuasne.
Pour plus d’informations :
. Etude ASMEP-ETI / KPMG sur le site de l’association. .www.usinenouvelle.com/chaine/pme-eti