Blablacar, en voiture tout le monde.

Publié le par Jacques SAMELA.

Avec 35 % de croissance probable chaque année et près de 3,5 milliards d’Euros de chiffre d’affaires pour le marché du covoiturage et du partage de voiture d’ici 2020, mais aussi 17 % de français ayant déjà eu recours à ce nouveau moyen de transport, dont près de 4 millions de trajet sur les routes françaises cet été, on peut penser que le leader mondial du covoiturage, le français Blablacar (www.blablacar.com) à une route toute tracée.

Et tout commence manifestement en 2003.

En effet, Frédéric Mazzella, le président fondateur, cherche à rentrer dans sa famille pour les fêtes de fin d’année. Seulement, les trains étant archi-complets, et, après avoir cherché en vain un compagnon de route pour partager le trajet, il ne trouvera la solution à son problème qu’auprès de sa sœur. Et, c’est peut-être durant ce trajet en voiture que l’idée germa, se rappelant justement cette période où étudiant aux Etats-Unis, il pratiquait entre San Francisco et Stanford ce que l’on appelle les « carpool lanes », ces voies réservées aux véhicules avec au moins deux passagers à bord.

Le concept est donc officiellement lancé en 2006 sous l’appellation covoiturage.fr. Le nom Blablacar lui, viendra trois ans plus tard, avec comme objectif d’optimiser sa communication, car son site a du mal à décoller avec à peine 10 000 membres en 2007.

Et c’est après quelques nuits blanches, et suite à la lecture d’une fiche d’un des membres de sa plateforme collaborative, où était spécifié qu’il était blabla de la prestation (option qui permet, en fonction du nombre de « Bla » de dire si l’on est bavard ou pas), que l’idée de Blablacar lui vient à l’esprit. Et, après l’avoir testé auprès d’amis parmi une trentaine d’autres noms potentiels, se rendant compte que c’était toujours celui-ci qui revenait, il choisit donc de changer l’appellation de son site.

Aujourd’hui, avec plus de 3 millions d’abonnés (90 % des annonces françaises de covoiturage passent par elle) en France et plus de 10 millions dans le monde, Blablacar est désormais devenu l’acteur incontournable sur ce créneau. Et, avec cette levée de fonds exceptionnelle de 100 millions de dollars (73 millions d’Euros) l’été dernier, lui assurant une place dans le top ten des levées de fonds high-tech de ces dix dernières années, elle lui permettra d’accompagner ses ambitions de start-up devenue PME, encore déficitaire il y a peu, le fondateur lui-même ne s’octroyant un salaire que depuis peu également, en stabilisant sa structure, avant de continuer à se développer en France et à l’étranger.

Car, afin de garder sa position de leader, et tenir à distance ses éventuels ou prochains concurrents que sont entre autres la SNCF (ancien partenaire), qui vient de racheter le site de covoiturage « 123 en voiture », ou le groupe PSA, qui lui vient d’entrer au capital de la start-up " Wedrive ", dont la spécificité réside dans les trajets domicile-travail, Blablacar se doit aujourd’hui de poursuivre sa croissance et de conquérir effectivement d’autres marchés.

Et justement, après avoir lancé son activité dans des pays comme l’Italie, la Pologne, la Turquie ou encore la Russie, c’est au tour de l’Inde récemment de s’ouvrir à l’une des plus belles réussites de l’économie collaborative, avant peut-être d’autres géants démographiques que sont la Chine, le Brésil, voire l’ensemble de ces continents où, comme le dit le cofondateur Nicolas Brusson, les modes de transports actuels y sont insuffisants, et où, l’offre de Blablacar pourrait répondre à une demande en perpétuelle augmentation, tout en assurant un procédé économique, convivial et écologique, car, diminuer le nombre de voitures, c’est bien évidemment diminuer les embouteillages, les accidents, mais c’est surtout diminuer la pollution, problème récurrent des grands centres urbains du monde entier aujourd'hui et surtout demain.

Donc, en plus d’être un facilitateur de voyages, de rencontres, Blablacar peut devenir un leader dans le combat que nous devons mener pour que notre planète respire un peu mieux.

Sacré challenge donc, que nous suivrons de près.

Jacques Samela

Sources :

. Télérama 3372 du 27/08/14.

. Libération du 02/10/14 et du 24/11/14.

. Le Figaro du 05/11/14.

. Management / Novembre 2014.

. Les Echos du 08/10/14 et du 16/01/15.

. Décideurs en région // Hiver 2014 / 2015.

Blablacar, en voiture tout le monde.
Blablacar, en voiture tout le monde.

Publié dans L'entreprise du mois

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