Blade, de l’ombre à la lumière

Publié le par Jacques SAMELA.

Blade, de l’ombre à la lumière
Blade, de l’ombre à la lumière

Connaissez-vous le « cloud gaming », soit la pratique du jeu vidéo via le cloud ?

Connaissez-vous Blade (www.blade-group.com), une start-up française qui a levé 51 millions d’Euros en 2017 ?

Le rapport ?

Un pc haute performance hébergé dans le cloud, appelé le « Shadow », permettant aux gamers de pratiquer leur passion au de-là de la durée de vie de tout matériel informatique, qui comme vous le savez est rapidement dépassé.

Lancé en 2014 par des passionnés de jeux vidéo et d’informatique que sont Stéphane Héliot, Acher Criou et son cousin Emmanuel Freund, créateur lui, à 24 ans, d’un ordinateur pour seniors, revendu 2 millions d’Euros à un fabricant suédois de téléphones pour seniors, leur idée est loin d’obtenir l’adhésion des experts, estimant que le cloud n’est bon que pour faire du stockage, héberger des applications métiers, et qu’en plus cela ne fonctionne pas si bien.

Cependant, loin d’arrêter nos compères, et après des centaines d’heures développement, d’essais, le pilotage par Emmanuel Freund de la machine puissante de son cousin, situé à deux km de lui, utilisant les logiciels les plus gourmands en jouant notamment à des jeux vidéo, les poussent à l’organisation d’une démonstration en juin 2015 vers des développeurs chevronnés, afin de tester le résultat de leur travail acharné.

Et le résultat justement, est plus que positif, puisque l’un de ces développeurs, Yann Dirson, pressentant certainement l’innovation disruptive, s’associe à ce projet, suivi d’investisseurs, percevant eux aussi le potentiel exceptionnel de cette nouvelle technologie, apportent rapidement la somme de 3 millions d’Euros, permettant un démarrage rapide de l’activité et de la création de l’entreprise en octobre 2015.

Il faudra quand même attendre juin 2016 pour la finalisation du produit, avec une nouvelle démonstration devantcette fois-ci  un parterre de journalistes de la presse spécialisée, dithyrambiques, à contrario du monde du Web, toujours sceptique quant à son fonctionnement.

D’où l’intention des dirigeants d’œuvrer d’abord vers un public qu’ils connaissent bien, exigeant, qui est celui des gamers professionnels, utilisant justement des ordinateurs extrêmement puissants, avec comme idée qu’en réussissant à les convaincre par les capacités exceptionnelles de ce nouveau produit, ils pourraient sans plus attendre le proposer à d’autres.

Et le résultat ne se fit pas attendre, avec la précommande de 500 boitiers en moins de douze heures durant le Paris Games Week 2016, et ce même si ils n’étaient pas encore disponibles, avec qui plus est un design plus que simple, sous la forme d’un carré.

La parade fut trouvée rapidement, non pas par des designers contactés pour cela, mais par un électronicien récemment embauché, donnant cette forme digne d’un vaisseau de Star Wars, et que l’on appelle un polyèdre asymétrique.

Et aujourd‘hui, avec près de 10 000 utilisateurs du Shadow, un bureau ouvert à Palo Alto (USA) en août 2017, et le souhait de se lancer en Allemagne et en Grande-Bretagne, l’objectif avoué est d’atteindre les 100 000 utilisateurs d’ici la fin de l’année, avec comme idée d’ouvrir à d’autres que les gamers les capacités hors normes de ce produit, comme par exemple les architectes, les designers, ou dans les métiers de l’audiovisuel, utilisant eux aussi des ordinateurs puissants, et pas contre une utilisation nomade de leurs outils de travail.

Et si l’idée de n’avoir chez soi qu’un boitier à la place d’un ordinateur, avec un abonnement limité (de 30 à 45 Euros par mois), une disponibilité sur tous les supports à disposition (tv, tablettes, smartphones, ordinateurs), mais sans les problèmes inhérents à la maintenance des logiciels, cela pourrait effectivement intéresser tout à chacun, et ouvrir les portes d’un marché considérable. On parle même d’un destin à la Netflix, les dirigeants se voyant plutôt comme le futur Google.

Le seul frein peut être, que tous ses logiciels et fichiers soient stockés sur les serveurs de la société, car à l’heure des problématiques concernant la protection et la sécurisation des données personnelles, il faudra qu’elle rassure quant à leur sécurité, rappelant régulièrement que ses serveurs sont protégés avec les mêmes technologies que celles utilisées par les banques aujourd’hui, mais aussi qu’elle prouve sa bonne foi, car la confiance des utilisateurs n’étant pas un vain mot, elle pourrait se révéler dramatique pour elle, si le contraire se vérifiait.

N’oublions pas que nous sommes à l’ère du zapping permanent, et que l’ombre de la concurrence n’est jamais très loin.

Jacques Samela

 

Sources :

. Frenchweb.fr du 14/06/17

. La Tribune du 14/06/17

. Capital / Octobre-Novembre 2017

. http://www.jeuxvideo.com/news/509453/focus-sur-blade-une-societe-francaise-qui-veut-vous-faire-aimer-le-cloud-gaming.htm

. http://www.jeuxvideo.com/news/772460/shadow-le-pc-dans-le-cloud-s-invitera-en-californie-en-fevrier.htm

. https://www.lesnumeriques.com/recherche?q=blade+shadow

. http://cloud-gaming.fr/shadow-annonce-nouvelles-offres

Vus et lus dans 20minutes du 23/11/17, et CnewMatin n° 2164 du 28/11/17
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Publié dans L'entreprise du mois

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