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M2i Life & Osmobio, réponses françaises aux pesticides

Publié le par Jacques SAMELA.

M2i Life & Osmobio, réponses françaises aux pesticides
M2i Life & Osmobio, réponses françaises aux pesticides

L’Union européenne a prolongé son utilisation de 5 ans en 2017, quand la France, elle, l’interdisait dans les espaces publics, et depuis l’année dernière, chez les particuliers.

De quoi parle- t-on ? Du glyphosate* surtout, mais sans pour autant négliger les autres produits en service aujourd’hui, aussi nocifs, si ce n’est plus, pour la faune, la flore, et au final, Nous.

Mais heureusement, peut-être, et espérons-le, deux entreprises françaises travaillent d’arrache pieds aujourd’hui pour trouver d’autres solutions, plus vertes, mais surtout à même de répondre aux besoins de la demande agricole, de plus en plus croissante, en évitant bien sûr de polluer comme hier et aujourd’hui encore, ces terres primordiales pour nourrir l’ensemble de la planète.

La première se nomme M2i Life Sciences (www.m2i-lifesciences.com), née de la fusion d’une plateforme de développement dédiée aux sciences de la vie, appelée Holis technologies, et du site de production Solvay Organics (SORF) en 2012.

Sa particularité, s’appuyer sur le bio-mimétisme** pour se substituer aux pesticides, en piégeant ou en repoussant les insectes à l’aide d’odeurs plutôt qu’en les tuant, grâce notamment à la conception de phéromones de synthèse perturbant justement l’activité sexuelle des insectes, et donc de contrôler les populations de nuisibles de façon naturelle.

Elle en est même devenue le leader mondial de ce que l’on appelle également le bio-contrôle***, et ce, que ce soit dans le domaine animal, végétal, voire de la santé humaine.

Et manifestement, cela en interpelle plus d’un, car l’année dernière, souhaitant ouvrir une part minoritaire de son capital, elle leva la bagatelle de 60 millions d’Euros auprès de divers investisseurs, lui permettant d’accompagner sa croissance attendue, aidé en cela par un catalogue de plus de 60 produits déjà commercialisés dans près de 35 pays, dont le système élaboré à base de petites capsules biodégradables, diffusables par le biais de tirs de pistolet à air comprimé de paintball, afin de contrecarrer la déferlante chenille processionnaire, fût récompensé d’un prix de l’innovation par le ministère de l’Ecologie, et labellisé COP21, la production de 15 tonnes de phéromones chaque année, le dépôt de 19 familles de brevets, et un C.A. de 20 millions d’Euros en 2018, amené lui à doubler dans les années à venir, car après la protection des grandes cultures de céréales, les vergers, les maraichages, les parcs et les jardins, elle compte s’orienter à l’avenir vers la culture bio, qui comme vous le savez, est en croissance constante, et donc compatible avec ses solutions.

Et comme l’utilisation du bio-contrôle dans le domaine de la protection des plantes, est estimé à 30 % du marché d’ici 2030, représentant déjà aujourd’hui 3 milliards de dollars, il est clair que son avenir est tout tracé.

Vu et lu dans l'Usine Nouvelle n° 3633 du 07/11/19
Vu et lu dans l'Usine Nouvelle n° 3633 du 07/11/19

Vu et lu dans l'Usine Nouvelle n° 3633 du 07/11/19

Quant à la deuxième société, Osmobio (www.osmobio.com), sa spécificité consiste à développer des produits biologiques et naturels à base d’extraits végétaux, d’algues marines, et de principes actifs naturels. On dit qu’elle est un acteur incontournable dans le domaine de la phyto-protection biologique.

Créée en 2000 par Jacques Le Verger, en Bretagne, il entreprit très rapidement l’élaboration de ses produits à base d’algues marines, nombreuses en ces lieux, et surtout reconnues pour leurs vertus, anti-âge, hydratantes, nutritives, thérapeutiques, et j’en passe, et donc fertilisantes. C’est que l’on appelle un engrais organique naturel, qui doit quand même être traité avant toute utilisation, car bien évidemment très salées, elles peuvent abimer les végétaux.

Et, elles protègent également des attaques d’insectes et de maladies, ce qui justement n’a pas échappé au créateur de cette société.

C’est donc aidé par divers organismes de recherche comme l’INRA, l’INERIS, les universités de Bretagne Sud et de Bretagne Occidentale, l’Institut Technique de l’Agriculture Biologique, ou encore le Service des Sciences et Techniques du Végétal de la mairie de Paris, que les premières gammes de produits ont été créés.

Seulement voilà, cela fait des années que son produit phare, un désherbant naturel, créé à base d’extraits végétaux, est en attente d’homologation, ce qu’on appelle une AMM (autorisation de mise en marché), de la part de l’agence de sécurité sanitaire (Anses), la seule habilité à la délivrer, et ce malgré l’avis favorable de l’Ineris (www.ineris.fr) en 2012, le considérant sans risques pour l’environnement et l’homme.

Le pourquoi de cette attente interminable, juste le fait que ce produit contenant beaucoup de molécules différentes, implique selon l’agence des études plus poussées que pour une seule molécule chimique, comme les autres désherbants en fait, ce qui fait dire à son créateur qu’il n’y a aucune reconnaissances aujourd’hui pour les produits de bio-contrôle, car n’entrant encore aujourd’hui dans aucune de leur classification.

Et pourtant, des tests ont déjà été menés par la Direction des routes de l’Ouest et la SNCF, très utilisatrice du glyphosate le long de ses voies ferrées, avec avis plus que favorables, et surtout, le produit est lui déjà autorisé aux Etats-Unis, Canada, Russie Brésil, ou encore au Japon.

Alors, en attendant l’issue finale, et positive, elle continue à proposer sous sa marque « Algosavon » une gamme de détergents dédiés à l’entretien des habitations, intérieur et extérieur, à base également d’extraits biologiques d’algues brunes et d’actifs d’origine végétale, espérant qu’avec l’ouverture le 22 février 2020 du Salon International de l’Agriculture (www.salon-agriculture.com), le sujet des pesticides sera mis au premier rang des sujets d’actualité dans l’agriculture française, poussant justement les autorités compétentes à accélérer l’utilisation de produits verts, et qui plus est français.

Et ce n’est certainement pas M2i Life Sciences qui dira le contraire, car au de-là du marché français, il y a au bout un marché mondial, en attente de réponses écologiques pour pallier à la disparition partielle ou totale (cela serait mieux) des pesticides connus aujourd’hui, et bien évidemment nocifs.

 

*Glyphosate : Herbicide organophosphoré, présent dans le Rounddup Pro 360 de Monsanto, et utilisé depuis 1974. (www.futura-science.com)

**Bio-mimétisme : Le biomimétisme désigne un processus d'innovation et une ingénierie. Il s'inspire des formes, matières, propriétés, processus et fonctions du vivant.

***Bio-contrôle : Ensemble des méthodes de protection biologique répliquant des comportements intra-espèces, et des mécanismes naturels de régulation des bio-agresseurs.

Jacques Samela

 

Sources :

. www.m2i-lifesciences.com

. L’Usine Nouvelle n° 3633 du 07/11/19

. www.osmobio.com

. http://www.agriavis.com/news-9641-osmobio+une+entreprise+bretonne+a+trouve+un+produit+alternatif+au+glyphosate+.html

. https://wikiagri.fr/articles/osmobio-a-t-il-trouve-un-desherbant-naturel-capable-de-remplacer-le-glyphosate-/16255

. https://www.lesechos.fr/2017/11/osmobio-concocte-un-substitut-naturel-au-glyphosate-188290

. https://www.capital.fr/economie-politique/ce-desherbant-naturel-qui-pourrait-remplacer-le-glyphosate-1260905

https://www.lesechos.fr/2017/11/osmobio-concocte-un-substitut-naturel-au-glyphosate-188290

 

Vus et lus dans Les Echos du 03/02/20 et Le Monde du 10/02/20
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Vus et lus dans Le Parisien Eco du 09/12/19, et Le Monde du 05/06/19
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. Pour plus d'informations, n'hésitez-pas à lire ou à relire le dossier du 27/10/17, intitulé : La filière bio, à la croisée des champs et des chemins.

Publié dans L'entreprise du mois

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