Le dossier du mois : La filière robotique, une filière d'avenir pour l'industrie française ?
Dans le cadre de la 3ème édition du salon " Innorobo " (www.innorobo.com), Arnaud Montebourg, en sa qualité de ministre du redressement productif, a présenté en avant-première le plan " France Robots Initiatives ", dont le but affiché est de faire entrer la France dans le top 5 de la robotique* mondiale à l'horizon 2020.
Le 1er grand axe de ce plan ambitieux, sera d'encourager la R&D et l'innovation, le transfert de technologies entre les laboratoires universitaires et les entreprises, mais surtout d'organiser une filière aujourd'hui fragmentée entre différents intervenants professionnels (Symop**, Syrobo, Cap Robotique) ou universitaires (le laboratoire GDR*** du Cnrs) en une nouvelle instance intitulé le " comité robotique filière de demain ".
Cinq domaines prioritaires y ont été définis (le transport et la logistique, la défense et la sécurité, l'environnement, les machines intelligentes et l'assistance à la personne), et trois régions phares identifiées, car bénéficiant d'un écosystème local favorable à l'émergence de projets collaboratifs dans ce secteur (Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées, Ile de France).
Estimé à environ 100 milliards d'Euros, ce plan n'aurait pas pu voir le jour sans l'insistance de Bruno Bonnell, qui en tant que créateur du groupe Infogrames (édition de jeux vidéos), fondateur du " Syrobo ", le syndicat de la robotique de service, et organisateur du salon " Innorobo ", est considéré à juste titre comme le robolutionnaire français, repris dans son livre " Viva la robolution " (Jc Lattès 2010). Il est aujourd'hui à la tête de la société Robopolis (www.robopolis.com), spécialisée dans les robots pour particuliers.
Mais pourquoi tout ce lobbying ainsi que ce plan, alors que la France pointe au 3ème rang pour les publications scientifiques sur la robotique, et que des dizaines de start-up sont présentes sur le créneau ? C'est que malgré tout, encore aujourd'hui, les robots gardent toujours une réputation de destructeurs d'emplois, alors qu'ailleurs, en Allemagne ou en Italie par exemple, ils ont largement prouvés de leur utilité dans l'industrie, ensuite, qu'elle ne peut justement pas rattraper les champions du secteur que sont les ABB (www.abb.fr), Kuka (www.kuka-robotics.com) ou Fanuc (www.fanucrobotics.fr), d'où l'idée d'augmenter plutôt leur présence dans les PME, afin d'améliorer leur compétitivité, maintenir des emplois industriels, voire d'en faire revenir, et de miser sur les robots dits de service, tels les drones utilisés pour la surveillance des embouteillages ou la croissance des céréales dans les champs, ou encore sur la cobotique (contraction des mots robot et collaborateur), et dont le pionnier français est aujourd'hui la société RB3D (voir l'entreprise du mois).
* Définition : La robotique est l'ensemble des techniques permettant la conception, la réalisation de machines automatiques ou de robots. Imaginé par la romancier de science fiction Isaac Asimov dans un livre publié en 1942 et intitulé " Runaround ".
** Symop (www.symop.com) : Syndicat des entreprises de technologies de production.
*** GDR : www.gdr-robotique.org
. Les chiffres clés du secteur (Sources : DGCis, le Symop, IFR)
- 34 500 robots industriels en France, 63 000 en Italie, et 145 000 en Allemagne.
- 63 % des robots français sont utilisés dans l'industrie automobile.
- Le marché de la robotique industrielle mondiale représente 8,5 milliards de dollars, celui de la robotique de service 3,5 milliards de dollars. L'ensemble du marché pourrait atteindre en 2020 les 100 milliards de dollars.
A voir : Arte, diffuse la première saison de " Real Humans ", série suédoise où les machines humanoïdes viennent au secours des humains. A partir du 04 avril 2013.
A lire : Robopocalypse de Daniel H. Wilson.