Le luxe français, savoir-faire, rayonnement et avenir

Publié le par Jacques SAMELA.

Après le dossier consacré à la maison Longchamp (dossier du 29 octobre 2015), et celui plus récent sur Vuitton (dossier du 15 février 2016), je souhaitai, afin de boucler la boucle sur le sujet, représenter l’ensemble d’un secteur phare de l’économie française, au même titre que l’aéronautique ou l’agro-alimentaire (prochain dossier à venir), et qui bon an mal an, représente un quart du marché mondial du luxe avec 40 milliards d’Euros de recettes, et exporte près de 80 % de sa production.

Et en effet, au-delà des marques, largement représentées, dont la renommée n’est plus à faire, c’est bien de l’ensemble de ce secteur dont je vais tenter de vous relater, et ce que ce soit des créateurs, des artisans, des sous-traitants, jusqu’aux consommateurs finaux.

Représenté par le Comité Colbert (www.comitecolbert.com), créé par Jean-Jacques Guerlain en 1954, et rassemblant près de 80 grands noms du luxe, il représente donc près de 5 000 PME-PMI et TPE, soit plus de 160 000 emplois directs et indirects.

Et ce grâce justement à l’aura de ces maisons prestigieuses, car avec je me répète, près de 40 milliards d’Euros de ventes en 2013, profitant à plein de la mondialisation, c’est bien toute une industrie qui en profite, avec comme règle au sein du Comité Colbert, d’enterrer la hache de guerre au profit d’une entente entre les adhérents, pour défendre ce savoir-faire français à l’international, mais aussi par exemple pour combattre la contrefaçon, synonyme de baisses de chiffres d’affaires, et d’emplois perdus.

Et justement, en termes d’emplois, il faut savoir qu’une majeur part de ces maisons élaborent et sous-traitent en France, facilitant en cela la préservation de certains métiers par l’apport d’actions de formation et de transmission, comme la création en 2011 de la Chaire Colbert, destinée à former les créateurs de demain, mais aussi la mise en place du master 2 « stratégie du design » de l’ENSAAMA (www.ensaama.net), également appelée Ecole Olivier de Serres, soit le premier diplôme supérieur d’arts appliqués, homologué par une université, en l’occurrence celle d’Evry-Val-d-Essonne.

Sans oublier également les actions de découverte auprès des collégiens et des lycéens, par le biais de visites d’ateliers, la mise en place de stages, débouchant pour beaucoup par une première embauche, faisant de ce secteur l’un des premiers, si ce n’est le premier, à afficher un taux exceptionnellement haut en termes d’insertion professionnelle.

Comme quoi, avec des idées, des actions, de l’envie également, ne se pourrait-il pas que cet exemple puisse être repris par d’autres, des secteurs en mal de main d’œuvre ? Une idée à creuser peut-être ?

En tout cas, ce sujet, le comité stratégique de filière mode et luxe (CSF), rassemblant les professionnels du secteur, les pouvoirs publics et les organisations syndicales représentant les salariés de la filière, l’a bien intégré, en l’incluant dans ses actions permanentes que sont la consolidation et la préservation des maillons de la chaine industrielle du textile, de la mode et du luxe, l’amélioration de la sous-traitance en consolidant les liens avec les donneurs d’ordres, la préparation de l’avenir en soutenant l’émergence et le développement de nouveaux créateurs, de nouvelles marques, et pour finir, la valorisation et la promotion du Made in France.

Et l’avenir, il est déjà en action, avec notamment la généralisation de l’utilisation par les marques de l’outil internet, pas complètement acquise il y a encore cinq ans, mais qui apporte aujourd’hui une ouverture vers une nouvelle génération d’acheteurs peu touché par la communication classique comme la presse spécialisée, ou peu enclins, par manque de moyens ou d’habitudes, à pousser les portes des boutiques, mais aussi pour relever le défi du ralentissement de la croissance de leurs ventes dans les pays émergents, avec notamment comme point de mire la Chine, où la baisse des achats est significative avec une perte de 2 % à 4 % en 2015, conséquence de taxes plus ou moins élevées, et donc d’un choix de la clientèle chinoise, délaissant leurs achats sur leur marché intérieur, au profit d’autres pays à l’étranger. Ce dernier point obligeant une refonte totale dans la stratégie des marques en trouvant une cohérence dans les prix, d’un pays à un autre.

Mais surtout, pour continuer à gagner de nouvelles parts de marché (l’Iran, l’Inde ?), avec une filière française continuant à jouer, et je pense que le Comité Colbert en est conscient, sur sa différence, son savoir-faire, et son je ne sais quoi de français, que bien des pays nous envies, mais que d’autres souhaiteraient également copier.

Donc, malgré cette longueur d’avance, il est primordial pour le luxe français de se projeter en avant, ce que le Comité Colbert n’a pas manqué de faire, avec son projet « Penser 2074 », lancé en 2013.

Jacques Samela

Sources :

. Le Parisien Economie du 03 décembre 2012

. Les Echos du 14 février 2013

. Le magazine du Monde du 27 avril 2013

. Le Figaro du 13 novembre 2013

. Le Parisien Economie du 09 décembre 2013

. Les Echos du 19 mars 2014

. Les Echos du 03 novembre 2014

. Le Figaro du 04 novembre 2014

. Capital / Janvier 2016

. Les Echos du 06 janvier 2016

. http://www.entreprises.gouv.fr/conseil-national-industrie/la-filiere-mode-et-luxe

. www.rever2074.com

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