Les IAA, de nombreux challenges à relever

Publié le par Jacques SAMELA.

Au-delà de l’accueil plus que mouvementée de François Hollande à l’ouverture du salon de l’agriculture, dû à la problématique des coûts, de production ou finaux, car oui, le problème majeur est bien celui-ci, avec notamment une grande distribution considérée à tort ou à raison comme responsable, mais aussi avec nous, consommateurs, en embuscade, ne souhaitant ou ne pouvant pas, pour beaucoup, acheter plus cher.

Il faudrait donc trouver une bonne fois pour toutes un accord qui satisferait tout le monde ? Mais comme souvent, difficile à faire en France, sans passer par des tensions.

Donc, il m’apparaissait aujourd’hui, dans le cadre également de la 20ème édition du Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire (www.cfiaexpo.com), s’adressant lui aux professionnels de la filière, de présenter le vrai visage du secteur de l’agroalimentaire en France, son positionnement actuel et réel, ses difficultés récurrentes et nouvelles, et son avenir, pas si noir que prévu.

Car, avec près de 16 000 entreprises, 158 milliards d’Euros de chiffre d’affaires, près de 500 000 emplois, et 9 milliards d’Euros d’excédent en 2014, le secteur des IAA (Industries Agro-Alimentaires) est bien un des fleurons de l’économie française, et le premier secteur industriel du pays, largement devant celui de l’automobile et de l’aéronautique.

Alors oui, il y a des soucis, des interrogations même, mais il y a surtout des challenges à relever, notamment celui de l’exportation des produits français à l’étranger.

En effet, Je me suis toujours demandé, à la vue d’actions menées par des producteurs mécontents contre l’importation de produits alimentaires étrangers, souvent moins chers, si eux vendaient également leurs produits dans d’autres pays autre que le nôtre ?

Eh bien en fait, très peu. Car, avec deux entreprises françaises sur dix qui abordent les marchés étrangers, par manque notamment de poids, car souvent petites, voire très petites, par manque de visibilité, en raison de structures d’aides jugées inadaptées, voire par manque de volonté, il faudrait vraiment s’atteler à ce manque à gagner, en privilégiant notamment le regroupement d’acteurs par secteurs d’activités, par territoires, en faisant fi d’une concurrence productive sur le territoire national, enfin surtout pour nous consommateurs en termes de prix, mais contre-productive à l’extérieur face à une concurrence plus organisée.

Pourtant, avec les perspectives offertes par une population de 9 milliards d’individus en 2050, il n’y a pas de raison que la France ne soit pas de la partie, notamment en appuyant sur ses différences, son savoir-faire, la qualité et la diversité de ses produits, tout en haussant les standards de la sécurité alimentaire et de la qualité, primordiaux aujourd’hui pour satisfaire les souhaits de ces nouveaux consommateurs, et sans oublier également la démarche environnementale, déjà enclenchée dans cette filière.

Donc, il faut qu’elle gagne en compétitivité, ce qu’elle entreprend malgré tout déjà, avec par exemple la réduction de la dette globale de ses acteurs durant ces trois dernières années, sachant qu’en 2014, en raison de cette problématique, une entreprise du secteur disparaissait chaque jour, avec depuis 2009, près de 200 disparitions par an pendant cinq ans.

Ensuite, les dépenses dans l’innovation et la recherche de débouchées ont augmentées d’un point en 2015, et devraient augmenter de deux points cette année, sachant que pour éviter le vieillissement des installations, il faut investir 5 % du C.A., ce qui veut dire quand même qu’il y a encore de la route à faire afin de contrer la concurrence espagnole, italienne et allemande, et ce, même si la France avec près de 10 % de la dépense publique de R&D consacrée à l’agriculture et à l’agroalimentaire, est un des pays européens investissant le plus.

Et avec la mise en place du plan « agriculture innovation 2025 », co-piloté par les ministères de l’agriculture, de la recherche et de l’économie, dont les 4 priorités sont, le développement du numérique et l’agriculture connectée, le renforcement de la recherche sur les sols agricoles, l’agriculture et le climat, le positionnement de l’agriculture au cœur de la « Stratégie Nation de Recherche (S.N.R.) », et la création de laboratoires vivants favorisant l’innovation ouverte au sein des territoires, on peut donc penser que l’avenir n’est pas si noir, car l’ambition est que la France devienne aussi le leader dans le domaine de l’agritech (voir exemples ci-dessous : Allflex (www.allflex-europe.com) ; Medria (www.medria.fr) ; Naïo (www.naio-technologies.com)), sans oublier le bio, car avec 1,25 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique, dépassant l’Allemagne, et se plaçant en troisième position derrière l’Espagne et l’Italie, elle pourrait effectivement se retrouver d’ici dix ans à la première place.

Donc oui, il faut préserver l’agriculture française, et en cela le secteur agroalimentaire dans son ensemble, car avec 70 % de la production agricole transformé, ils ne peuvent être dissociés, devenant même un des éléments fort de cette conquête française en termes de part de marché, et donc d’emplois, mais sans démagogie aucune, ce que d’aucuns ne manquent pas de faire, en accusant également l’Europe, facile il est vrai, en souhaitant revenir à une agriculture à l’ancienne, sympa et nostalgique à voir dans les films d’époques, mais certainement pas souhaité par les acteurs eux-mêmes, souhaitant juste vivre de leur labeur dans de bonnes conditions, mais en utilisant les outils d’aujourd’hui.

Et pour en revenir à l’Europe, je rappellerai juste que la France fut l’un des plus grand bénéficiaire en termes de subventions, et que même si cela a tendance à baisser, elle touchera jusqu’en 2020, 56 milliards d’Euros, soit 8 milliards par an, au lieu des 65 milliards touchés jusqu’en 2013.

Alors, entendez-vous, n’avancez-pas en solitaire, soyez, soyons solidaires, c’est l’ensemble de la filière qui en ressortira grandie, avec à la clé une compétitivité retrouvée. On compte sur vous. Jacques Samela

Sources :

. Les Echos du 30 juin 2015

. L’Usine Nouvelle n° 34 371 du 24 septembre 2015

. Les Echos du 22 octobre 2015

. Les Echos du 27 novembre 2015

. Le journal de la production de novembre / décembre 2015

. Les Echos du 06 janvier 2016

. Vipress.net du 02 mars 2016

. Frenchweb du 03 mars 2016

. Ania (www.ania.net)

. www.ifrap.org

Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016

Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016

Publié dans Les dossiers

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article