A 7, 8, ou 20, l’essentiel c’est de se parler

Publié le par Jacques SAMELA.

A 7, 8, ou 20, l’essentiel c’est de se parler
A 7, 8, ou 20, l’essentiel c’est de se parler
Vu et lu dans Les Echos du 23/01/19

Vu et lu dans Les Echos du 23/01/19

Les mouvements altermondialistes les considèrent comme les antichambres des maîtres du monde, prenant prétexte de ces rencontres pour s’approprier l’ensemble des richesses mondiales au détriment des plus pauvres, et leur imposer une politique d’inspiration néolibérale.

 

Sans prendre parti, est-ce bien vrai ? Qu'en est-il vraiment ? Et d’où viennent ces rencontres qui commencent donc par la lettre G ?

Elles remontent donc au premier choc pétrolier, en 1974, avec le lancement à Washington d’une série de réunions entre les États Unis, le Japon, la France, l'Allemagne de l’Ouest, et le Royaume Uni, connu notamment sous l'appellation “Library Group”, parce que situées dans la bibliothèque de la maison blanche.

 

Mais, c’est surtout en 1975 (15 au 17/11/75), à Rambouillet, que démarre vraiment l’histoire de ces rencontres internationales, avec à cette occasion, l’initiative du président français de l’époque, Valéry Giscard d'Estaing, d’inviter pour la première fois l'Italie, permettant de fait le passage à six partenaires, donnant naissance à la première vraie rencontre de ce genre, où les six chefs d'États fondateurs s'engagèrent à se réunir annuellement, sans protocole particulier, si ce n'est de traiter à chaque fois de questions économiques et financières.

 

Un an plus tard, le G6 devint le G7 avec l’arrivée du Canada, fortement désiré par les Etats-Unis et l'Allemagne, suivi en 1977 de l’invitation faite à l'Union Européenne d'y participer, ainsi que vingt ans plus tard à la Russie, donnant cette fois-ci naissance au G8, qui en 2014 redevint momentanément le G7 avec sa suspension, suite à l'annexion de la Crimée, et définitivement en 2017, avec cette fois-ci son retrait orchestré de son propre chef.

 

Aujourd'hui donc, le G7, au-delà de ces membres, c'est 40 %  du PIB mondial, et 10 % de la population mondiale.

 

N'ayant aucune existence juridique, aucun secrétariat permanent, et encore moins de membres de droit, sa seule obligation est que sa présidence soit assurée chaque année par un des sept Etats, l'obligeant à fournir les moyens nécessaires pour l'organisation des travaux définissant les orientations majeures, souvent établies en amont tout au long de l’année par les ministres impliqués.

 

Quant à ses valeurs, elles sont celles de la démocratie, du respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, du libre marché et du respect du droit international.

 

Son credo, pouvoir se parler, même sans être toujours d'accord.

 

Et au final, le résultat n'est pas si négligeable que ça, quand on sait que l'action du Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, avec comme conséquence un recul significatif de ces maladies, est en partie dû grâce à ces rencontres, que la baisse de la mortalité maternelle et infantile, avec le programme Muskoka, est également en partie dû grâce à ces rencontres, sans oublier également l'accord de Paris sur le climat, ayant certainement été initié dès 2003, où l'environnement entrait de plein pieds dans ces discussions.

 

Et cette année, à Biarritz (24 au 26/08/19) le sujet principal concernera la lutte contre les inégalités, une réponse peut-être à tous ses détracteurs, mais avec une obligation quand même, des résultats probants, forts et rapides.

 

Alors, comme vous venez de le lire, cette année, le G7 se réunit à nouveau en France, pour la septième fois même, après ceux de 1975, 1982, 1989, 1996, 2003, et 2011, avec à chaque fois des sujets collants à la situation du moment, comme l'aide aux pays en voie de développement, la mondialisation au service de tous, l’environnement, et le combat pour la démocratie.

 

Mais souhaitant ouvrir ces moments de dialogue avec d'autres acteurs, il a été décidé, après la crise de 2008, de créer cette fois-ci le G20, avec comme pays supplémentaires, appelés émergents, l'Afrique du sud, l’Arabie Saoudite, l'Argentine, l'Australie, le Brésil, la Chine, la Corée du Sud, l’Inde, l'Indonésie, le Mexique, le retour de la Russie, la Turquie, et également l'Union Européenne, ce qui représente cette fois-ci 85 % de la production économique mondiale et les deux tiers des habitants de la planète.

Nettement plus important, mais certainement plus difficile pour atteindre des objectifs toujours plus urgents.

 

La France et le Japon, y assurant conjointement cette année la présidence, compte justement se donner les moyens pour y parvenir.

 

Y arriveront-il, tel est la question, quand on sait que le mode opératoire est aujourd'hui plutôt porté sur l'intimidation, l'attaque de front, l'abandon du multilatéralisme, la mise à mal d'alliances parfois très anciennes, vous voyez certainement à qui je pense, on peut penser, voire craindre, que cela risque de déboucher sur des accords de principe, mais peu suivi d'effets si justement certains ne jouent pas le jeu jusqu'au bout.

 

Espérons donc juste que le G7 de Biarritz, dont l'objectif rappelez-vous, est de combattre les inégalités, permettra malgré tout des avancées significatives, tout en permettant certainement de traiter d'autres sujets tout aussi urgent que sont les tensions entre les Etats-Unis, la Chine, ou encore l'Iran, le Brexit, sans occulter bien évidemment le sujet du moment et surtout de demain, la transition écologique, censé répondre aux changements climatiques en cours, et ce malgré les sceptiques, à l’œuvre dans certains pays aujourd’hui.

 

Mais comme ces réunions permettent malgré tout à l'ensemble de ses participants de se parler, on va y croire, et on verra le résultat à la fin, soit le 26 août au soir, avec notamment la photo habituelle de clôture, scrutant avec attention les visages de chacun des acteurs, afin de deviner de la réussite ou pas de ces rencontres.

 

Jacques Samela

 

Sources :

 

.Wikipedia

. www.elysee.fr

.www.tv5monde.com

 

 

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