Louis Gallois, l’homme de la compétitivité française

Publié le par Jacques SAMELA.

Louis Gallois, l’homme de la compétitivité française
Louis Gallois, l’homme de la compétitivité française

Pour la petite histoire, et avant de vous présenter ce nouveau portrait français, il faut savoir que j’ai rencontré deux  fois Louis Gallois dans ma vie.

En effet, une première fois durant un salon professionnel auquel je participais, et où j’eu l’occasion de m’entretenir quelques minutes avec lui, mais sans avoir eu la bonne idée de lui donner la carte de visite de mon blog, et une deuxième fois dans l’avion me menant aux Etats-Unis pour mes vacances d’été, où lui, placé devant moi, s’étant même demandé, quand nos regards se croisèrent au moment de notre installation à nos places, s’il ne me connaissait pas, descendit à Reykjavik, avec manifestement la ferme intention de profiter de la fraîcheur d’été de l’Islande en famille.

Mais, ne souhaitant pas le déranger, et ce même si l’envie de le faire me démangeait, j’oubliai malgré tout mon idée de lui remettre enfin cette carte de visite. Jamais deux sans trois dit-on, on verra bien, car aujourd’hui, sonne pour ce monsieur l’heure de la retraite, après une vie active rondement menée, enclenchée durant la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, récemment décédé, et entièrement dédiée à l’industrie française, notamment sa compétitivité.

Mais, avant de devenir ce personnage incontournable de l’industrie française, apprécié par ses pairs, reconnu pour son empathie non simulée, cet originaire de Montauban dans le Tarn et Garonne, où il naquit en 1944, obtint son bac au tout début des années 60, intégrant par la suite en 1963, grâce aux conseils, certainement avisés, de ses enseignants, de suivre une classe préparatoire économique, l’école HEC Paris, dont il sortira diplômé trois ans plus tard, avant de rentrer cette fois-ci à l’ENA, dans la promotion Charles de Gaulle, d’où il en sortira également diplômé quelques années plus tard.

Quant à sa longue carrière, elle débuta elle en 1972, en devenant tout d’abord administrateur civil à la direction du Trésor, fonction qu’il gardera jusqu’en 1981, où après l’élection de François Mitterrand, il devint le directeur de cabinet de Jean-Pierre Chevènement, ministre de la Recherche et de la technologie.

Il occupera par la suite les postes de directeur général de l’industrie, chargé de mission au ministère de l’Economie, des Finances et de la Privatisation, fonctions qui le rapprocheront sans équivoque vers ce monde de l’industrie, où il va par la suite asseoir sa réputation.

Et cela commence en 1989, avec l’obtention du poste de PDG de l’entreprise Snecma, suivi en 1992 par celui de PDG de l’Aérospatiale.

Ensuite, et après ces années aéronautiques, certainement formatrices, il est appelé à présider la SNCF en 1996, où l’un de ses faits d’armes fût de négocier un pacte social avec la CGT, permettant une cogestion de cette entreprise nationale avec les salariés. Il en partira en 2006, avec les satisfécits plus qu’appuyés de l’ensemble des syndicats du groupe, reconnaissants en lui des qualités plus qu’atypiques, et certainement jamais vu en son sein depuis sa création, pour retourner à nouveau dans l’aéronautique, en prenant cette fois-ci la co-présidence du groupe EADS, suivi quelques mois plus tard de la présidence de la branche civile du groupe Airbus. En 2007, il deviendra cette fois-ci PDG du groupe EADS, qu’il quittera en mai 2012.

En parallèle de ces fonctions stratégiques, voire politiques, il prendra la présidence en octobre 2011 de la Fabrique de l’industrie (www.la-fabrique.fr), laboratoire d’idées dédié aux problématiques de l’industrie et de l’économie, prémisse de ce que sera sa future fonction sous la présidence Hollande, en obtenant le poste de commissaire général à l’investissement, dont sa mission sera de rédiger le fameux rapport sur la compétitivité française, composé de 74 pages et de 22 propositions, que vous trouverez sur ce lien : (Rapport sur la compétitivité française).

La question à lui poser, serait de savoir s’il estime  avoir été suivi ? Peut-être durant ma troisième rencontre, si elle a lieu un jour ?

Au moins, et si cela n’a pas été le cas, il est indéniable que ce rapport aura certainement eu le mérite de poser les bonnes questions, notamment pour comprendre les problématiques de l’économie française dans son ensemble et depuis de nombreuses années, obligeant en cela une remise en question général des décideurs français, industriels comme politiques, pour que la France retrouve enfin la place qu’elle n’aurait jamais dû quitter.

Et aujourd’hui, après avoir clôturé en tant que président du conseil de surveillance la dernière assemblée générale du groupe PSA,  avant sa fusion avec le groupe italien FIAT, sous l’appellation Stellantis, prendra-t-il une vraie retraite, ou sera-t-il tenté par d’autres fonctions déjà d’actualités au sein d’organismes comme celui qu’il préside actuellement, le Fonds d’expérimentation contre le chômage de longue durée (www.etcld.fr), à l’origine de l’initiative intitulée  « Territoires zéro chômeurs » ?

On a du mal à y croire, surtout que quand on  lui pose la question quant à son sentiment personnel sur sa carrière, il répond, des fiertés, pas de regrets, mais aussi et surtout, on peut toujours faire mieux dans la vie.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia

. L’AFP

A lire et à écouter :

. https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-18-janvier-2021

La Croix

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Publié dans Portrait français.

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