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portrait francais.

Jean Paul Gaultier : L'enfant terrible de la mode.

Publié le par Jacques SAMELA.

En tirant sa révérence du monde du prêt-à-porter, tout en se consacrant dorénavant à la haute couture et aux parfums, Jean Paul Gaultier vient de mettre fin à plus de vingt ans d’expériences, d’extravagances, de créativité, de provocations, faisant de lui l’enfant terrible de la mode française.

Né à Arcueil (Val de Marne) en 1952, il grandit dans une famille dite modeste, et c’est auprès de sa grand-mère, Marie Garrabe, qui tient un salon de beauté pour femmes, que Jean Paul Gaultier va s’ouvrir au monde de la mode.

En effet, passant les jeudi après-midi avec sa grand-mère, il lit les magazines féminins de l’époque, il s’imprègne des conversations des clientes du salon, il s’initie à la couture et réalise ses premiers croquis. A six ans, il réalise même ses premiers corsets pour son ours en peluche, devenant par la suite l’une de ses marques de fabrique.

Ensuite, après avoir postulé chez Yves Saint Laurent, qui ne retint pas sa candidature, il entre chez Pierre Cardin chez qui il restera un an, avant de passer ensuite chez Jacques Esterel, Patou et Angelo Tarlazzi.

En 1976, après deux années supplémentaires chez Pierre Cardin, il décide de lancer sa propre collection. Présentée au Palais de la découverte, c’est un échec, disant lui-même que ce fut un ratage total, ne sachant pas quoi mettre à ses mannequins durant ce premier défilé. Par-contre, dès le début, un style s’affirma, c’est celui que l’on connait aujourd’hui, et qui fera son succès par ailleurs.

En effet, il fera défiler des mannequins hors normes (Rossy de Palma, Beatrice Dalle, Mylène Farmer, Madonna, Beth Ditto, etc...), tatoués, percés, obèses, d’origines diverses, il détournera ce qui deviendra sa signature emblématique, la marinière (avant Montebourg), il créera en 1984 le bustier conique pour Madonna, il associera le tutu avec un perfecto noir, mais surtout il permettra aux hommes, le désirant, de se vêtir de manière féminine, en masculinisant notamment la jupe et le kilt, inspirant certainement le groupe Indochine pour sa chanson intitulée 3ème sexe. Toute une époque, celle des années 80.

Ensuite, s’appuyant sur une notoriété ayant largement dépassé les frontières, Jean Paul Gaultier se lance en 1993 à la conquête du marché du parfum avec son œuvre intitulée Classique, mais juste dans le nom, car la forme du flacon ne l’est pas, puisqu’il représente un corps de femme ronde avec des seins en forme d’obus, et dont la fragrance est inspiré de l’odeur des coulisses des Folies Bergère où enfant, il accompagnait sa grand-mère. Ce fut un succès immédiat, non démenti encore aujourd’hui, puisque le marché du parfum représente 40 % du chiffre d’affaires de la marque, soit près de 250 millions d’Euros.

Cependant, outre la reconnaissance de son talent, sa notoriété internationale, son prêt-à-porter n’a jamais connu un grand succès commercial, dû sans doute à sa manière de travailler, privilégiant la création au détriment du commercial, mais aussi certainement suite à un différend avec le site américain style.com, la bible en ligne des métiers de la mode, avec comme conséquence fâcheuse, le non recensement de ses défilés.

Par-contre, c’est bien dans la haute couture que nous continuerons à l’apprécier, haute couture qu’il n’a rejoint qu’en 1997 en intégrant notamment le Syndicat de la Haute Couture (www.modeaparis.com), devenant l’un des premiers créateurs à entrer dans ce monde que le monde nous envie. En 1999, il s’associe avec la maison Hermès (www.hermes.com) pour en devenir ensuite le designer du prêt-à-porter de la marque, avant que celle-ci revende ses 60 % de participation au groupe catalan Puig (www.puig.com), propriétaire de Nina Ricci et Paco Rabanne. Il dit lui-même que c’est dans la haute couture qu’il s’est véritablement épanoui ces dernières années, reprochant au prêt-à-porter les contraintes commerciales et le rythme infernale des collections, l’empêchant d’innover, voire de se ressourcer pour réfléchir à de nouvelles idées.

Quant à ce relatif retrait, il pourra toujours l’utiliser en accentuant par exemple ses collaborations dans le cinéma, comme sur le film de Luc Besson, le 5ème élément ou La cité des enfants perdus de Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet (réalisateur du film Amelie Poulain), à la télévision, rappelant en cela l’émission de son ami Antoine De Caunes, « Eurotrash », en 1993 sur Channel 4 en Angleterre, où parlant un anglais avec un accent plus que français, il s’amusait à critiquer les travers de nos amis anglais, ou encore dans la musique, sachant qu’il interpréta en 1989 une chanson intitulée « How to do that ».

Il pourra également s’occuper de l’exposition itinérante qui lui est consacré, dont le nom est « La planète mode de Gaultier, de la rue aux étoiles », qui rencontre un succès immense à l’étranger depuis sa création en 2011, avant de venir l’installer à Paris au Grand Palais en 2015. Sans oublier, et cela est plus personnel, continuer à soutenir la lutte contre le sida, maladie qui le toucha de près, suite à la mort de son compagnon en 1990, recevant même pour son engagement, un Award of Inspiration de l’AMFAR (www.amfar.org), fondation créée en 1985 par l’actrice Elizabeth Taylor, pour le financement de la prévention et de la recherche médicale contre le sida.

Donc, c’est bien la fin d’une époque, mais quelle fin, avec ce dernier défilé au Grand Rex, parodiant le concours de beauté Miss France, avec une Rossy de Palma déchainée en Madame de Fontenay, entourée de "Miss Marinières", "Miss Femmes de footballeur", "Miss Rédactrices" ou encore "Miss Smoking", et applaudi par ses amis comme Catherine Deneuve, et par la crème de la mode comme Alber Elbaz, Jeremy Scott, ou encore Pierre Cardin, qui, un verre à la main, dit que Jean Paul Gaultier a tellement apporté à la mode française, qu’en un sens il a eu plus d’influence que lui au niveau international. Sachant que c’est ce grand Monsieur de la mode française, le premier à lui avoir donné l’occasion de démontrer son talent, qui l’affirme, c’est vraiment un bel hommage.

Mais comme indiqué plus haut, Jean Paul Gaultier ne disparaît pas complètement, puisque nous aurons le plaisir de le retrouver rapidement, mais effectivement cette fois-ci dans la haute couture, avec deux collections chaque année, lui laissant certainement le temps de nous étonner à nouveau.

Donc à très bientôt Jean Paul et bon vent.

Jacques Samela.

Sources :

. Wikipédia.

. Le Figaro : Article du 16 septembre 2014.

. Libération : Article du 29 septembre 2014.

A lire, à voir, à écouter :

. Radioscopie / Jean Paul Gaultier by Puretrend (www.puretrend.com).

. www.jeanpaulgaultier.com

. www.annuaire-createurs.fr

. You Tube : . Jean Paul Gaultier : How to do that.

. Indochine : 3ème sexe.

Jean Paul Gaultier : L'enfant terrible de la mode.
Jean Paul Gaultier : L'enfant terrible de la mode.
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Publié dans Portrait français.

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