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portrait francais.

Claudie Haigneré, objectif lune

Publié le par Jacques SAMELA.

Photo J.S.
Photo J.S.

Photo J.S.

Après la clôture du 53ème salon international du Bourget (http://competitiviteinfrance.overblog.com/le-dossier-du-mois-le-salon-du-bourget) et la publication du sujet sur Starburst (http://competitiviteinfrance.overblog.com/2019/06/starburst-accelerator-l-ambition-d-un-visionnaire.html), je reste dans les airs, même plus haut, avec comme portrait, celui de la première française à avoir en 1996 voyagé dans l’espace, j’ai nommé Claudie Haigneré.

En effet, celle que l’on surnomme « Bac+19 », participa donc à la mission franco-russe Cassiopée à bord de la station MIR pendant 16 jours, avant de réitérer l’expérience avec cette fois-ci en 2001, neuf mois comme ingénieur de bord n°1 durant la mission franco-russe Perseus, où elle réalisera un programme expérimental  dans les domaines de l’observation de la terre, de l’étude de l’ionosphère*, des sciences de la vie, et des sciences de la matière.

La première fût consacré à des expériences médico-physiologiques, techniques et biologiques, suite à un cursus scolaire de premier plan ayant débuté à 15 ans avec l’obtention de son bac, la menant par la suite à l’obtention de diplômes en sciences (option neurosciences), en biomécanique et physiologique du mouvement (DEA), ou encore en médecine aéronautique et spatiale, ainsi qu’en rhumatologie, fonction qu’elle exercera de 1984 à 1992, parallèlement à son travail au sein du laboratoire de physiologie neuro-sensorielle du CNRS (www.cnrs.fr), où elle prépara les expériences Physalie et Viminal, menées par la suite en 1988 par l’astronaute français, Jean-Loup Chrétien, durant la mission franco-soviétique Aragatz, avant d’être sélectionnée par le CNES (www.cnes.fr) comme candidate spationaute, la seule parmi le groupe de sept retenu sur le millier de postulants, qui pour la petite anecdote, est le terme utilisé en France, alors qu’aux Etats-Unis, c’est astronaute, en Russie, cosmonaute, et en Chine, Taïkonaute.

Ensuite, de 1990 à 1992, elle sera la responsable des programmes de physiologie et de médecine spatiale à la division « Sciences de la Vie » au sein du CNES, tout en assurant depuis 1989 et ce jusqu’en 1992, la coordination scientifique de la mission franco-russe Antarès, à laquelle prit part l’astronaute français Michel Tognini.

Et de cette expérience unique, elle s’en servira au profit cette fois-ci de la politique, en devenant de juin 2002 à mars 2004, ministre déléguée à la recherche et aux Nouvelles technologies, et de mars 2004 à mai 2005, ministre aux Affaires européennes des gouvernements Raffarin, sous la présidence de Jacques Chirac. Elle deviendra par la suite (2005), conseillère auprès du directeur général de l’Agence Spatiale Européenne (ESA), et en 2009, présidente de la Cité des Sciences et de l’Industrie (CSI) et du Palais de la découverte.

Et aujourd’hui, revenue à l’ESA comme conseillère auprès du nouveau directeur, l’allemand Johann-Dietrich Wörner, elle participe pleinement au projet qui pourrait amener l’Europe à créer une base sur la lune appelé Moon Village** (www.moonvillageassociation.org), imaginé par l’association du même nom, et dont le but, au de-là des études scientifiques qui y seraient menées, pourrait devenir une étape intermédiaire sur le chemin de la planète Mars.

Alors, de là à dire et à m’avancer qu’elle serait partante pour une nouvelle mission, avec son mari peut-être, le spationaute français, Jean-Pierre Haigneré, afin notamment de se rapprocher au plus près de l’astéroïde portant en leur hommage leur nom, (135268) Haigneré, situé dans la ceinture principale d’astéroïdes, région du système solaire situé entre les orbites de Mars (on y revient justement) et Jupiter, il y a peu de chances que je me trompe, sachant qu’à chaque retours de l’espace, l’objectif est d’y retourner au plus vite, Thomas Pesquet ne disant pas autre chose, cependant, ayant tous les deux plus que dépassés l’âge moyen pour aller dans l’espace, leur unique moyen sera de continuer à contribuer à la mise en place de nouvelles missions, formant également les futurs spationautes français et européens.

Mais bon, comme le dit Buzz (Aldrin ou l’Eclair ?), vers l’infini et au-delà !

Ce qui veut dire que, si on suit à la lettre cette devise mondialement connue, rien n’est totalement acquis, et qu’une petite dernière (mission) avant une retraite bien méritée, ne serait peut-être pas pour déplaire à l’héroïne de ce portrait.

*Ionosphère : Partie de l'atmosphère où les molécules sont ionisées par le rayonnement ultraviolet solaire. L'ionosphère terrestre est comprise entre environ 80 et 500 km d'altitude. (https://www.futura-sciences.com/sciences/definitions/univers-ionosphere-871/).

**https://moonvillageassociation.org/event/the-3rd-international-moon-village-workshop-symposium-2019/

Jacques Samela

 

Sources :

. Wikipedia

. www.futura-sciences .com

. Le Parisien Weekend du 19 janvier 2018

Vue et lu dans Le Parisien Weekend du 19/01/18
Vue et lu dans Le Parisien Weekend du 19/01/18

Vue et lu dans Le Parisien Weekend du 19/01/18

Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019
Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019
Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

Vus et lu dans National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

L'industrie aéronautique en France attire de plus en plus de femmes

https://www.usinenouvelle.com/article/video-l-industrie-aeronautique-en-france-attire-de-plus-en-plus-de-femmes.N838480#xtor=EPR-169&

 Le 03/05/2019 / L'Usine Nouvelle

La présence féminine augmente dans l'industrie aéronautique française. Selon le Groupement des industries françaises (Gifas), sa part est passée de 18% à 23% entre 2007 et 2017. Des chiffres positifs, mais encore en deçà de ceux de l'industrie en général, où on compte 30% de femmes.

L'industrie aéronautique en France serait-elle en voie de féminisation ? Selon les chiffres du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas), le pourcentage de femmes travaillant dans ce secteur est passé de 18% à 23% entre 2007 et 2017.

En regardant par catégorie, on observe que l'évolution de la présence féminine est similaire chez les cadres & ingénieurs (18% en 2007 et 23% en 2017), et encore plus forte chez les ouvriers (de 9% à 16 %). Des chiffres en relative baisse cependant du côté des employés (de 63% à 62%) et des techniciens et agents de maîtrise (de 16% à 14).

Des chiffres plutôt positifs, qui doivent cependant être tempérés. Les 23% de femmes dans l'industrie aéronautique sont encore bien inférieurs aux 30% de femmes présentes dans l'industrie en général, selon les chiffres de l'Insee. On est encore loin d'une parité femme-homme, mais les mentalités évoluent petit à petit en ce sens.

Qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes, le déficit de main d’œuvre sur certains profils, notamment manuels, reste un problème récurrent dans l'industrie. Comme depuis plusieurs années, 15 000 recrutements dans l'industrie aérospatiale sont prévus en 2019.

 

Vus et lus dans 20 minutes du 20/06/19
Vus et lus dans 20 minutes du 20/06/19

Vus et lus dans 20 minutes du 20/06/19

National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

National Geographic Hors-Série de juin - juillet 2019

Publié dans Portrait français.

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Et de un, et de deux, et de trois architectes

Publié le par Jacques SAMELA.

Photo J.S.
Photo J.S.

Photo J.S.

Comme cela est déjà arrivé (voir le sujet sur Alain Ducasse et Pierre Gagnaire), ce n’est pas un portrait mais deux que je vais vous présenter.

Il s’agit cette fois-ci des deux plus grands architectes français en exercice, que sont Jean Nouvel et Christian de Portzamparc.

Attention, ce choix m’appartient totalement, et ne souhaitant pas me mettre à dos la profession, je choisi tout bonnement l’alphabet pour les départager, et non les succès, n’étant pas compétent en la matière pour le faire.

C’est donc Christian de Portzamparc (www.christiandeportzamparc.com) qui l’emporte.

74 ans, il vient d’obtenir le prix de la 30ème édition des prix Praemium impérial, considéré comme le prix Nobel des arts, créé en 1988 par la Japan Art Association,  récompensant chaque année cinq artistes, ce qui fait que cette année, deux autres français ont obtenus ce prix, l’actrice Catherine Deneuve, et le peintre Pierre Alechinsky. Les lauréats recevront la somme de 15 millions de yens (environ 117 000 €) lors d’une cérémonie à Tokyo le 23 octobre prochain, en présence du frère cadet de l’empereur actuel Akihito, le prince Hitachi. Rien à voir je pense avec la marque que nous connaissons tous.

Alors, ce prix, il n’est pas le premier architecte à l’obtenir, puisque jean Nouvel, notre deuxième portrait français, l’a déjà obtenu, ainsi qu’un autre du nom de Dominique Perrault. Par-contre, il fut le premier lauréat français du prestigieux prix international d’architecture, le Pritzker (www.pritzkerprice.com), que Jean Nouvel, encore lui, obtint en 2008.

Architecte et urbaniste, il étudia aux Beaux-Arts de 1962 à 1969, où la découverte des croquis de l’architecte suisse Le Corbusier (www.sitelecorbusier.com), le poussa à s’orienter vers l’architecture moderniste, marque de fabrique de son mentor, mais sans pour autant embrasser totalement ce modèle, estimant par exemple qu’à Paris, il serait difficile de faire table rase du passé.

En ce qui me concerne, en amateur non éclairé de l’architecture, j’aime assez les œuvres de Le Corbusier, synonyme d’une époque appelée art-déco que j’apprécie, mais aussi d’une certaine bande dessinée belge, que j’apprécie également. Lignes claires, précision du détail.

Mais pour en revenir à Christian de Portzamparc, membre d’honneur de l’America Institute of Architects (AIA), il participa à la consultation sur le Grand-Paris de 2008 à 2009, y défendant une conception « rhizomatique » de la métropole, soit la connexion des différents territoires, grâce à leurs fonctions complémentaires, mais sans que cela apparaisse clairement. Me suis-je fais comprendre ?

Depuis, c’est surtout vers le concept dit de « l’îlot ouvert » qu’il façonne son travail, en énonçant une théorie qu’il appelle l’âge III en opposition à l’âge I et II, soit l’urbanisation avec des formes asymétriques non figées, des bâtiments autonomes mais non identiques, autour d’une rue traditionnelle, contre ce que l’on appelle la ville traditionnelle, se composant elle d’un alignement de bâtiments mitoyens autour d’une rue fermée (bloc haussmannien), et les villes d’après-guerre, bâties selon le mouvement moderne, comme par exemple la ville du Havre, ayant obtenue en 2005, le label UNESCO, récompensant en cela l’architecte mondialement connu, chargé de la reconstruction de la ville, Auguste Perret.

Loin de vouloir couler une retraite paisible, âge aidant, des projets ambitieux et de dimension mondiale l’occupant encore aujourd’hui, voici avant d’en voir justement le résultat, quelques œuvres de renom, démontrant son positionnement incontournable dans l’architecture d’aujourd’hui.

A l’étranger tout d’abord avec le Musé Hergé à Louvain La Neuve (Belgique), l’ambassade de France à Berlin, la tour LVMH ainsi que la Prism Tower à New York, la cité des arts à Rio, et donc en France avec l’hôpital de la Croix Rousse à Lyon, la cité de la musique au Parc de la Villette à Paris, et récemment, la plus grande salle de spectacle d’Europe, la U Arena Stadium à Nanterre-La Défense. J’en oublie bien sûr, mais il fallait faire des choix.

 

 

 

 

Vu et lu dans Les Echos du 19/09/17

Vu et lu dans Les Echos du 19/09/17

Passons dès à présent, sans pause aucune, à Jean Nouvel (www.jeannouvel.com), qui si ils sont de la même génération, non bien sûr pas le même parcours, même si quelques similitudes apparaitront, ou sont déjà apparues.

Initié en seconde au dessin et à la peinture, il dit avoir été largement influencé par la ville de Sarlat et les châteaux de Dordogne, région où il passa toute sa jeunesse. Cependant, n’étant pas d’une famille d’artistes, peu férue d’arts, il dût démontrer haut et fort son désir de rentrer aux Beaux-Arts (comme son comparse donc), avec comme preuve à l’appui, sa première place au concours.

A 21 ans, durant ses études, il collabore avec l’atelier d’architecture de Claude Parent, considéré à l’époque comme l’architecte du moment, où très rapidement mis à l’épreuve, il dirigea des chantiers, avec au final, la création de sa propre agence à 26 ans, devenant grâce  à son mentor, l’architecte de La Biennale de Paris (www.labiennaleparis.com), organisant durant quinze ans d’activités, 7 biennales dans des lieux prestigieux de la capitale.

Quant à son diplôme, il dit qu’avec les évènements de Mai 68, sa remise n’en fût que plus facile. De toute manière, l’apprentissage, trop dogmatique à son goût, n’était justement pas pour lui, voyant notamment l’ensemble de ses projets refusés. De là à dire qu’il a depuis usurpé sa fonction, je ne le pense pas, et sa carrière le démontre amplement.

Et la suite justement, c’est ce concours qu’il gagnera haut la main avec ses camarades du syndicat de l’architecture (Pierre Soria, Gilbert Lézénès, Martin Robain), lancé par le président de l’époque, François Mitterrand, consistant à créer l’Institut du monde arabe (IMA), dont la façade à moucharabiehs deviendra par la suite une signature et un signe de reconnaissance pour la suite de sa carrière, avec à la clé, l’obtention du prestigieux prix Pritzker en 2008, récompense incontournable de l’architecture mondiale, vous le savez à présent, rejoignant donc Christian de Portzamparc, nouvelle similitude.

Suivront par la suite des œuvres de renom comme l’opéra de Lyon, la Fondation Cartier et le Musée du quai Branly à Paris, récemment le Louvre d’Abou Dhabi, et l’inauguration imminente de la tour intitulée La Marseillaise (http://www.tourisme-marseille.com/fiche/tour-la-marseillaise-marseille/), à Marseille justement, avant d’autres projets devant le mener cette fois-ci en Chine ou au Qatar.

En ce qui concerne son métier, après toutes ces années, et à la question si il referait la même chose, il dit oui, mais avec quelques bémols sur le devenir de l’architecture, estimant que depuis de nombreuses années, nous assistons carrément à ce qu’il appelle un clonage planétaire avec l’élaboration de bâtiments similaires, sans relations avec la géographie des lieux (les villes), son climat, son histoire, estimant même que les gestionnaires financiers ont pris le pouvoir au détriment de ces visionnaires dont il se sent l’un des plus ardents représentant et défenseur, accompagné certainement par son comparse Christian de Portzamparc, voire peut-être de l’ensemble de la profession ?

Et s’il n’y avait pas tous ces concours, maladie de son métier comme il dit, il en serait encore plus ravi, mais,  pour faire vivre son agence et sa centaine de salarié, il est obligé d’en passer par là.

Vus et lus dans Télérama n° 3539 du 08/11/17, Les Echos du 06/12/17 et du 30/08/18
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Et finalement, cause actualité, plus si récente en fait, mais bon, ce n’est finalement pas à deux mais à trois portraits auxquels vous aurez droit cette fois-ci, avec pour terminer, l’architecte Manuelle Gautrand (www.manuelle-gautrand.com), titulaire récemment d’un prix qu’aucun autre architecte français, ni aucune femme n’avait encore reçu, en l’occurrence le prix européen d’architecture 2017, remis conjointement par The European Centre (www.europeanarch.eu) et The Chicago Athenaeum (www.chi-athenaeum.com), soit un doublé exceptionnel.

Diplômée en 1985, et après quelques années dans différentes agences, elle créa en 1991 à Lyon sa propre agence appelée tout simplement « Manuelle Gautrand Architecture », avant de la réinstaller plus tard à Paris. Elle obtiendra par la suite en 2014, le Prix de la femme architecte (www.femmes-archi.org).

Bureaux, bâtiments culturels, équipements commerciaux et de loisirs, telles sont ses spécialités, mais c’est par le biais de l’élaboration en 2007 du showroom de Citroën sur les Champs-Elysées, appelé « C42 » (désormais fermé), que le grand public et l’international  la découvre, avec à la clé de nombreux prix. Ensuite, auréolée de ces titres, elle livre son premier bâtiment à l’étranger, un centre commercial à Bangkok (Thaïlande), suivi en 2010 par la livraison de deux œuvres importantes que sont Le Lam (www.musee-lam.fr), Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut de Lille, et la cité des affaires à Saint Etienne, doté d’un immeuble de bureaux de 25 000 m2.

Aujourd’hui, avec ce nouveau prix, il est fort à parier que sa renommée ne retombera pas de sitôt, mais plutôt qu’il déclenchera certainement de nouvelles commandes, après avoir gagné des concours bien sûr, lui permettant peut-être de concurrencer ces prestigieux ainés.

En tout cas, avec ces trois exemples, on peut penser que l’architecture française à de beaux jours devant elle, avec je l’imagine de jeunes architectes attendant avec patience le moment qui les fera passer à un échelon supérieur, à cette reconnaissance internationale, devenant en cela les dignes héritiers de leurs illustres prédécesseurs.

Et comme s’ouvre prochainement la 3ème édition des  Journées nationales de l’architecture (www.journeesarchitecture.culture.gouv.fr), vous aurez peut-être l’occasion de découvrir vous-mêmes ces futurs champions, et les tendances architecturales de demain.

Jacques Samela

 

Sources :

. Wikipedia

. Télérama n° 3539 du 08 novembre 2017

. Les Echos du 06 décembre 2017, du 08 janvier 2018

. Le Monde du 30 août 2018

. Les Echos Weekend

 

A suivre :

. https://journeesarchitecture.culture.gouv.fr/

Vu et lu dans Les Echos du 14/12/17

Vu et lu dans Les Echos du 14/12/17

Vu et lu dans Le Monde du 17/10/18
Vu et lu dans Le Monde du 17/10/18

Vu et lu dans Le Monde du 17/10/18

Publié dans Portrait français.

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La Tour Eiffel, 129 ans et la vie devant elle

Publié le par Jacques SAMELA.

La Tour Eiffel, 129 ans et la vie devant elle
La Tour Eiffel, 129 ans et la vie devant elle

Jacques Samela. Bonjourc’est donc à ma première entrevue à laquelle vous allez avoir droit, qui plus est avec un personnage français de renom, que tout le monde connait, voici donc pour vous, mes chères lectrices et mes chers lecteurs, La Tour Eiffel.

JS. Bonjour Madame, je me présente, Jacques, de Compétitivité In France.

La Tour Eiffel. Bonjour Jacques

JS. Au fait, comment doit-on vous appeler ? Madame, mademoiselle ?

LTE. Comme bon vous semble. La majorité des gens m’appelle tout simplement La Tour Eiffel, ou quelque fois la Dame de fer.

JS. D’accord, et je vais justement commencer par vous poser deux questions que l’on ne doit aucunement poser à une dame, soit votre âge et votre poids ?

LTE. C’est vrai, vous avez raison, mais comme vos lectrices et vos lecteurs sont en attente de cette information, je vais y répondre sans en prendre ombrage. Donc, si mes souvenirs ne me font pas défaut, les premières esquisses furent réalisées en 1884, par Maurice Koechlin et Emile Nauguier, employés de la société Eiffel & Cie, ensuite, le montage débuta au mois de juillet de 1887, mais mon acte de naissance démarre vraiment le 31 mars 1889, avec l’inauguration de l’Exposition Universelle. Quand à mon poids, je pèse près de 10 000 tonnes.

JS. Et votre taille ?

LTE. Je mesure près de 300 mètres, ce qui à l’époque me permit de devenir l’édifice le plus haut du monde, loin devant les pyramides d’Egypte, les flèches des plus hautes cathédrales, ou encore l’obélisque de la ville de Washington, qui lui culmine à 169 mètres. Aujourd’hui, c’est moi qui suis loin derrière, notamment la tour de Burj Khalifa à Dubaï, qui elle culmine à 828 mètres. Ce n’est donc plus ma taille qui en impose, mais plutôt ce que je représente comme symbole, mais on en reparlera certainement.

JS. On y reviendra effectivement, car j’aimerai tout d’abord connaître le vrai rôle de Gustave Eiffel (1832 – 1923) dans votre naissance ?

LTE. C’est vrai que j’ai son nom, mais au début, il n’était pas trop pour le projet initié par ses employés (voir plus haut), mais avec l’intervention d’un autre de ses employés, en l’occurrence, Stephen Sauvestre, architecte en chef des projets, il en devint rapidement le plus fervent supporter, avec comme idée de démontrer, durant cette exposition universelle, la croissance exponentielle de ce que l’on appellera par la suite, la révolution industrielle, dont il était également un fervent précurseur, cherchant justement à positionner La France comme la nouvelle puissance économique, face à ses principales concurrentes qu’étaient à l’époque l’Allemagne et la Grande-Bretagne.

JS. Et le résultat fût ?

LTE. Un succès, en tout cas durant l’exposition universelle, avec notamment près de 2 millions de visiteurs la première année, car par la suite, on passa à 1 million en 1900, et à moins de 300 000 dans les années 30. Il faut savoir aussi qu’à la clôture de l’exposition, j’aurai dû être détruite, comme l’ensemble des monuments érigés pour celle-ci. Mais grâce à Gustave Eiffel, qui eut l’idée d’organiser des expérimentations scientifiques comme la mise en place d’un pendule de Foucault, la mesure de la température atmosphérique, ou encore le calcul de la vitesse du vent, je fus donc sauvée de la dite destruction.

JS. Je pense que personne ne s’en plaint aujourd’hui, au contraire.

LTE. C’est vrai, et j’en suis ravie.

Vu et lu dans Les Echos de décembre 2014 et janvier 2015
Vu et lu dans Les Echos de décembre 2014 et janvier 2015

Vu et lu dans Les Echos de décembre 2014 et janvier 2015

JS. Mais pour en revenir à votre nom, pourquoi avoir pris celui que l’on connaît, alors que Gustave Eiffel n’en est pas l’initiateur ?

LTE. C’est je crois après avoir racheté un brevet signé entre lui et ses trois employés qu’il décida de me baptiser ainsi.

JS. Ils ne lui en tinrent pas rigueur ?

LTF. Manifestement pas, ils obtinrent même la légion d’honneur pour leur participation à ma création.

JS. Pour en revenir justement à votre création, elle ne fut pas appréciée par tous manifestement ?

LTF. En effet, et je rejoins là mon concurrent mais néanmoins ami, le centre Beaubourg, qui lui aussi ne fut pas apprécié à ses débuts. En ce qui me concerne, on parlait de moi en ces termes, « cette tour vertigineusement ridicule, dominant Paris, ainsi qu’une noire et gigantesque cheminée d’usine, odieuse colonne de tôle boulonnée ».

JS. Quand on voit ce que vous représentez aujourd’hui à Paris ?

LTF. Eh oui, et les exemples ne sont pas rares, mon autre amie, la Pyramide du Louvres pourrait vous en raconter des vertes et des pas mures.

JS. C’est vrai, les exemples ne manquent pas. Sinon, pour en revenir à toutes ces années après votre sauvetage, que s’est-il passé ?

LTF. Eh bien, en octobre 1898, la 1ère liaison téléphonique entre moi et le Panthéon a été établie, suivie en 1907, de l’installation de la TSF (télégraphique sans fil), permettant une liaison jusqu’à Bizerte (Tunisie), et les USA en 1912. Ensuite, pendant la 1ère guerre mondiale, l’interception d’un radiogramme de la victoire allemande imminente, permit de déjouer l’attaque sur la Marne. En 1922, est inaugurée Radio Tour Eiffel, 1925 voit les balbutiements de la télévision en France, et en 1959, l’installation d’un nouveau mât de télédiffusion me permit de grandir de 20 m (320,75 m).

JS. Que d’aventures.

LTF. Oui, et encore celles-ci sont positives, car je ne sais si vous vous en souvenez, mais en 1912, un nommé Franz Reichelt, tailleur de profession, voulut tester un parachute de sa conception en se lançant du 1er étage, avec malheureusement une issue fatale. Et je préfère même oublier les autres évènements qui m’ont endeuillé. Trop nombreux pour moi.

JS. Effectivement, on parle de plus de 300 incidents ou accidents majeurs depuis votre naissance.

LTF. Effectivement vraiment trop pour moi. Heureusement, cela n’a pas été que mon lot quotidien.

JS. Non c’est vrai, et c’est même plutôt l’accueil de votre public votre lot quotidien.

LTF. Oui, toujours aussi nombreux chaque jour (20 000), avec près de 7 millions de visiteurs en 2016, dont 90 % de touristes étrangers, ce qui représente quand même presque 300 millions de visiteurs depuis mon inauguration. Pas mal en 129 ans d’existence, et avec les nouvelles directives de la SETE (Société d’exploitation de la Tour Eiffel), ce n’est pas près de se tarir.

JS. Surtout au vu des estimations concernant la croissance touristique en France et à Paris en particulier, considérée comme la reine mondiale du tourisme, et dont vous en représentez l’image de marque, estimée en valeur à près de 434 milliards d’Euros.

LTF. Oui, il paraît, je dois même m’attendre à accueillir des visiteurs en plus grands nombres, mais avec une meilleure fluidité cette fois-ci, car les files d’attentes, toujours plus longues, donnent plutôt une image de désorganisation. Cela fait justement parti des idées qui seront misent en place bientôt, en privilégiant notamment l’achat des billets en ligne, passant de 10 % aujourd’hui à près de 50 % à l’orée de la nouvelle saison d’été.

JS. Ce qui j’imagine aidera au mieux ceux qui vous épaulent 365 jours par an ?

LTF. Oui, notamment ceux qui sont chargés de l’accueil, le 1er contact entre les visiteurs et moi, mais sans oublier bien sur les autres, les électriciens, les soudeurs, les menuisiers, les peintres, les mécaniciens, enfin tous ceux qui font plus que le nécessaire pour assurer cette prestation tant appréciée de par le monde.

JS. Avec tous les 7 ans une toilette totale ?

LTF. Vous me faîtes rougir jeune homme, à mon âge, mais oui c’est vrai, tous les 7 ans j’ai droit à un lifting, ce qui représente quand même près de 60 tonnes de peinture, avec de temps en temps quelques changements quant à ma couleur, qui aujourd’hui est plutôt brun avec trois tons de dégradés, passant du plus foncé en bas au plus clair en haut, plus en harmonie avec le paysage parisien. A ma naissance, j’étais plutôt couleur « rouge Venise ».

JS. Loin de là mon idée, mais ce lifting sera donc accompagné d’un plan de modernisation de près de 300 millions d’Euros, dont 30 millions cette année pour la seule réalisation de la clôture anti-balles.

LTF. Eh oui, ma beauté associée à la sécurité de mes visiteurs. Bien obligée, car perçue comme le symbole de Paris, et donc de la France, le risque d’attirer le genre d’actions que nous avons vécus récemment, est plus que tentant.

JS. En espérant juste que cela ne dénature pas le site ?

LTF. On verra au moment de l’inauguration, mais je fais entièrement confiance à ma nourrice actuelle, la SETE.

JS. Cela sera donc l’occasion de vous revoir. Et c’est en prenant ce prochain rendez-vous avec vous, que je clôturerai cette entrevue, qui vous ne le savez peut-être pas, était ma première.

LTF. Si je comprends bien je deviens votre marraine dans cet exercice ?

JS. Oui, cela serait même avec plaisir.

LTF. Eh bien faisons comme cela, et j’espère avoir été à la hauteur de vos attentes, ainsi qu’à celles de vos lectrices et lecteurs ?

JS. Oui, je dirai même à hauteur de vos plus de 300 mètres. Merci à vous surtout, et à très bientôt.

LTF. Au revoir, et bon vent pour votre blog.

JS. Merci, et au revoir également.

Jacques Samela

 

Sources :

. www.toureiffel.paris

. Enjeux Les Echos / Décembre 2014

. Les Echos du 20/12/17

. Management / Décembre 2017

. Capital Hors-Série / Février – mars 2018

 

 

Capital Hors-Série de février-mars 2018
Capital Hors-Série de février-mars 2018

Capital Hors-Série de février-mars 2018

Vu et lu dans Management de décembre 2017
Vu et lu dans Management de décembre 2017
Vu et lu dans Management de décembre 2017
Vu et lu dans Management de décembre 2017
Vu et lu dans Management de décembre 2017

Vu et lu dans Management de décembre 2017

Vu et lu dans Les Echos du 20/12/17

Vu et lu dans Les Echos du 20/12/17

Publié dans Portrait français.

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Xavier Niel, l'oncle d'Amérique de la French Tech

Publié le par Jacques SAMELA.

Photo J.S.
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L’année de ses quinze ans, à noël, il reçoit de son père un ordinateur Sinclair ZX81, qui restera dans sa légende, comme le premier contact de Xavier Niel avec l’informatique naissante, et certainement le déclencheur de ce qu’il est aujourd’hui.

En effet, lycéen, il teste en 1983 le potentiel du désormais célèbre Minitel, en proposant des services pour sa partie la plus coquine, les messageries roses, dont les plus connues se nommaient 3615 Ulla, Sarah, Mytilène, ou encore Cum. Les plus anciens s’en souviendront certainement.

Pressentant le potentiel de ces nouveaux usages, il abandonne sa classe préparatoire, afin de se lancer à plein temps dans une entreprise de services érotiques avec un certain Fernand Develter, ancien de la Société générale, reconverti dans les serveurs érotiques et les sex-shops.

Cette nouvelle activité lui rapporta suffisamment pour lui permettre de racheter en 1990 les parts de son associé dans la société éditrice de Minitel rose appelée Fermic multimédia, qu’il rebaptisera rapidement Iliad (www.iliad.fr), aujourd’hui connue pour être le nom de sa holding.

Ses premiers produits furent « 3617 Annu », lancé en 1996, et « sociéte.com ».

Entre temps, en 1995, il investit dans Worldnet, premier fournisseur d’accès à Internet grand public en France, qu’il revend cinq ans plus tard.

En 1999, commence alors le développement d’une offre d’accès à Internet, connue sous le nom de Free. Elle sera lancée en 2002, devenant au passage l’initiateur des offres triple pay et du concept de box en France.

Depuis, et après avoir largement chamboulé le secteur des télécoms, son groupe affiche toujours des résultats positifs, améliorant sa rentabilité globale, gagnant même au passage sur les six premiers mois de l’année en cours, 440 000 nouveaux abonnés dans le mobile, soit 45 000 de plus que sur la même période l’année dernière, et sur la partie fixe, 83 000 nouveaux abonnés.

Cependant, afin de contrecarrer une concurrence toujours plus vive et requinquée, une nouvelle box est en cours d’élaboration, considéré par son instigateur comme disruptive, très avancée, haut de gamme, et ne correspondant à rien sur le marché d’aujourd’hui.

Quant à lui, désigné en 2015 comme la septième personnalité mondiale la plus influente du numérique par le magazine américain Wired, il serait à la tête aujourd’hui d’une fortune estimée à 9,7 milliards de dollars, occupant le poste de septième fortune de France (Forbes), et la 132ème dans le monde.

Belle réussite que la sienne, qui, tout en gardant son esprit rebelle, son côté « geek » (piratage à 20 ans du réseau PTT de l’Elysée, bricolage de faux décodeurs Canal+), lui permet aujourd’hui d’être à l’origine d’un certains nombres d’initiatives plus ou moins connues comme très récemment l’ouverture de la désormais renommée Station F (www.stationf.co), inaugurée cet été en présence d’Emmanuel Macron, et censée devenir le plus grand campus de startups au monde, l’école d’informatique 42*, créée en 2013, totalement gratuite, dupliquée aux Etats-Unis au sein de la Silicon Valley, avec comme souhait d’y accueillir 10 000 étudiants d’ici cinq ans, attendue à Lyon cette année, et déclinée sous forme de partenariat en Afrique du Sud, Roumanie, ou en Ukraine, mais aussi ses nombreux investissements dans plusieurs start-ups comme Deezer, Ateme, ou encore Mediapart et Bakchich, créant au passage un fonds d’investissement du nom de Kima Ventures (www.kimaventures.com), dont l’objectif est d’investir dans une ou deux start-ups à travers le monde chaque semaine (plus de 300 dans 30 pays), sans pour autant oublier également le rachat avec Mathieu Pigasse, propriétaire du journal Libération, et du magazine Les Inrocks, et Pierre Bergé, récemment décédé, du quotidien prestigieux Le Monde, son apport financier à l’hebdomadaire L’Obs, et tant d’autres choses qui n’ont rien à voir avec la FrenchTech et les nouvelles technologies, mais qui lui permettent aujourd’hui de côtoyer les grands pontes de l’industrie et de la finance française, ce qui pour lui n’était pas garanti au début de son aventure.

Donc oui belle réussite, je me répète, mais avec quand même au final, un positionnement devenu presque incontournable dans le financement des nouvelles pépites françaises, au même titre que ses compères que sont Marc Simoncini (fondateur de Meetic) et Jacques-Antoine Granjon (fondateur de Vente privée), avec qui justement il s’associe souvent, rendant possible l’émergence de jeunes pousses innovantes, à la recherche de fonds importants pour se développer et grandir.

Alors il est vrai qu’il ne fait pas cela juste pour aider, il ne faut pas se leurrer non plus, son but est aussi de gagner de l’argent en retour, mais quand même, il pourrait garder tout ce qu’il gagne pour son groupe ou pour lui, sans en faire profiter les autres, mais se rappelant certainement son parcours atypique, et afin d’éviter que ces sociétés prometteuses se perdent dans les méandres de la recherche de subsides, au détriment souvent de ce qui fait l’innovation , il intervient rapidement (après étude j’imagine), afin qu’elles puissent se développer rapidement, dans de bonnes conditions, garant de ce qui fera demain leur réussite, mais aussi celle de la France, une autre de ses marottes.

Donc, que dire de plus, si ce n’est qu’il est devenu un investisseur incontournable pour la nouvelle génération d’entrepreneurs, qu’il est également un défricheur incontournable du monde numérique, participant il y a quelques années (2012) à l’écriture d’un livre intitulé « Les 100 mots de l’internet » dans la collection « Que sais-je ? », mais qu’il est peut-être aussi pour tous ceux qui comme lui n’ont pas fait de grandes écoles, ou ne sont pas nés avec une cuillère d’argent dans la bouche, un exemple à suivre, notamment quand on veut créer son entreprise, sans justement avoir au départ les éléments nécessaires pour réussir, mais par-contre avec une volonté permettant d’éviter tous les écueils de ce genre d’aventure, avec pourquoi pas en plus, si l’innovation est démontré, une intervention de sa part en finançant justement ces projets d'avenir.

*Pourquoi 42 ? Cela serait un clin d’œil au « Guide du voyageur galactique », une référence dans le monde des « geeks », avec une place prépondérante de ce chiffre dans l’ouvrage, apparaissant comme la réponse à toutes les questions que l’être humain se pose sur l’univers et sur la vie en général.

Jacques Samela

 

Sources :

. Wikipedia

. Europe 1 du 26 mars 2013

. Enjeux Les Echos de décembre 2014 – janvier 2015

. Le Journal du net du 05 avril 2016

. La Tribune du 03 novembre 2016

. Capital Hors-Série de novembre – décembre 2016

. Frenchweb.fr du 31 janvier 2017

. LSA-conso.fr du 27 avril 2017

. Capital n° 312 de septembre 2017

. Les Echos du 04 septembre 2017

Vus et lus dans Enjeux Les Echos de décembre 2014 - janvier 2015, Les Echos du 03 & 08 mars 2017, du 19 mai 2017, du 21 juin 2017, La Tribune du 07 juillet 2017, et Le Figaro du 31 janvier 2017
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Roger Tallon, en voiture Simone*

Publié le par Jacques SAMELA.

Roger Tallon, en voiture Simone*
Roger Tallon, en voiture Simone*

Pour ceux qui comme moi apprécient la bande dessinée, ce patronyme vous dira certainement quelque chose, sauf que là, il ne s’agit donc pas du héros du dessinateur Greg (1931/1999), Achille Talon (www.achilletalon.fr), mais bien de Roger Tallon (avec deux l), considéré lui comme le pape du design industriel français.

Né en 1929, et mort en 2011, nous avons, sans le connaître vraiment, plus ou moins bénéficié de ses œuvres comme par exemple des brosses à dents pour Fluocaril ou des chaussures de ski pour Salomon, mais c’est surtout dans le domaine du transport qu’il va vraiment assoir sa notoriété, avec l’élaboration des voitures ferroviaires Corail (contraction de « confort sur rail »), la conception de la livrée (la décoration extérieure) et l’aménagement intérieur du TGV Atlantique, le TGV Duplex, l’Eurostar, la ligne 14 à Paris, ou encore la création en 1976 de la signalétique du futur RER.

Mais avant cela, tout jeune ingénieur, il commence sa carrière professionnelle chez Caterpillar et Dupont de Nemours, avant d’intégrer en 1953 le bureau d’études techniques et d’esthétique (Technès) fondé par Jacques Viénot (1893-1959), considéré comme l’une des grandes figures du mouvement de l’esthétique industrielle.

A la mort de celui-ci, Roger Tallon prend sa suite, et fait découvrir cette nouvelle discipline qu’est le design industriel en 1957, en donnant le 1er cours de design de France à l’école des arts appliquées de Paris. Il créera par la suite le département design de l’Ecole nationale supérieure des arts décoratifs, qu’il animera jusqu’en 1994.

Il fut également consultant de la filiale du groupe General Motors, Frigidaire, où il y dessine des réfrigérateurs et des machines à laver tout en y créant son département design.

Quant au début de sa notoriété, on peut considérer qu’elle commença en 1966 avec la mise sur le marché, contre l’avis de la direction de l’entreprise, du téléviseur portable Téléavia P111, considéré par tous comme un bouleversement de l’architecture du téléviseur, devenant au passage un objet culte, mais surtout un énorme succès commercial.

Suivront par la suite la création de machines à écrire de la marque Japy, des projecteurs et des caméras Pathé, dont la première caméra sans viseur apparent appelée Veronic, et bien sur d’autres objets déjà relatés plus haut.

Ensuite, il crée sa propre agence en 1973 appelée Design Programmes, avec comme première œuvre, le métro de Mexico, des motos, des projets d’automobiles, le tramway de la ville de Tour avec l’appui de l’artiste Daniel Buren, le créateur des colonnes du même nom au Palais Royal à Paris, et bien sur l’ensemble de ses œuvres ferroviaires, dont j’ai déjà parlé plus haut.

Et justement, cette collaboration avec l’artiste Buren, nous fait apparaître un autre aspect de sa personnalité, en l’occurrence le fait d’être amateur d’art contemporain, plutôt inhabituel dans son milieu plutôt industriel, ami d’artistes de renom comme Yves Klein, Arman, ou encore César (celui des trophées de la cérémonie du même nom, et donc du cinéma français), avec qui il réalisa en 1966 pour la crèche de l’aéroport de Paris des sièges portraits de célébrités de l’époque (Mireille Mathieu, Léon Zitrone, Brigitte Bardot, le général de Gaulle). Aspect que vous pourrez découvrir durant l’exposition au musée des Arts décoratifs de Paris jusqu’au 08 janvier 2017, et dont le titre est Roger Tallon, le design en mouvement.

Mais c’est quand même dans le monde de l’industrie qu’il recevra les honneurs dues à ses créations, en étant élu notamment Royal Designer for Industry à titre Honoris Causa par la Royal Society of Arts, en reconnaissance de l’ensemble du programme dédié aux voitures Corail, en recevant en 1985 le Grand Prix national de la création industrielle, remis  par le Ministère de la culture, ou alors en recevant en 1992 des mains du président de la SNCF, les insignes de Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres.

Et comme son œuvre à l’époque fut considéré comme novatrice, la SNCF continue aujourd’hui à s’inspirer de son héritage pour concevoir ses projets futurs, et même si le design industriel en France n’a pas encore pris la place qu’il peut avoir en Italie par exemple, des héritiers de ce précurseur comme Philippe Starck (voir le Portrait Français du 31 mars 2015), ou encore Ora Ïto (www.ora-ito.com), qui lui collabore avec le groupe Alstom pour les tramway de la gamme Citadis, sont malgré tout de formidables ambassadeurs français de ce savoir-faire en perpétuel mouvement, alliant l’utile à l’agréable.

Jacques Samela

* www.sncf.com/fr/identite/simone-voix-sncf   

Sources :

. Wikipedia

. Groupe SNCF / http://www.sncf.com/fr/identite/roger-tallon-design-sncf

. Le Monde du 07/09/16 / http://www.lemonde.fr/m-design-deco/article/2016/09/07/roger-tallon-designer-a-grande-vitesse_4994044_4497702.html

. http://opac.lesartsdecoratifs.fr/fiche/la-donation-roger-tallon-aux-arts-decoratifs

 

Vus et lus dans Télérama n° 3477 du 31 août 2016, n° 3479 du 14 septembre 2016, et ElleDeco de septembre 2016

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Alain Ducasse, Pierre Gagnaire, combat de chefs ? (2ème partie)

Publié le par Jacques SAMELA.

Et voici sans plus tarder Pierre Gagnaire, car je sens bien une certaine impatience chez vous.

Donc, également étoilé au Guide Michelin, il est à la tête de 10 établissements dans le monde, et en 2015, il a été sacré meilleur chef du monde par ses pairs, et primé au festival Omnivore (www.omnivore.com/world-tour/world-tour-paris-2016) de la jeune cuisine.

Et pourtant, la cuisine n’était pas un premier choix, plutôt une contrainte même. En effet, ses parents, restaurateurs à Saint Etienne (Le Clos Fleuri), il y voit son père s’ennuyer, ne prenant aucun plaisir à assurer chaque jours des repas pourtant reconnu et apprécié, le restaurant en question avait une étoile au Guide Michelin, alors que dans son précédent établissement, à Val d’Isère, c’était tout le contraire, il le voyait heureux. La pression peut-être ?

C’est donc peut-être pour cela qu’il commença à travailler comme pâtissier, avant de partir faire un tour du monde en stop. Il reviendra deux ans plus tard, et officiera durant six ans avec son père à Saint Etienne, avant de se lancer en 1981, toujours dans cette ville, où il obtiendra quelques années plus tard ses premières étoiles (3).

Malheureusement, pour des raisons financières, il dut fermer son établissement, l’amenant à Paris, où il récupéra ses trois étoiles avec son nouveau restaurant. Par la suite, il créa de nouveaux restaurants à Paris, Londres, Tokyo, Hong Kong et Las Vegas.

Aujourd’hui, à l’heure de ses 50 ans de cuisine, membre de l’Académie culinaire de France, connu pour utiliser des applications de la gastronomie moléculaire, collaborant en cela avec un certain Hervé This, physico-chimiste à l’INRA (www.inra.fr), avec qui il a co-écrit un livre intitulé « La cuisine c’est de l’amour, de l’art et de la technique », il se considère toujours comme un artisan, en atteste notamment sa présence actuelle sur la campagne publicitaire de l’artisanat français, à la différence peut-être de son prédécesseur dans ce sujet, qu’il n’apprécie pas lui particulièrement le mot gastronomie, le trouvant empesé, préférant justement élaborer une cuisine d’émotion, permettant aux gens de passer un bon moment à table, comme chez eux finalement, mais sans assurance de réussite, car comme depuis le début de sa carrière, il ne goûte jamais ses plats, à la différence criante de Alain Ducasse (voir plus haut), préférant occasionner justement la surprise aux papilles.

Sa passion, en dehors justement de la cuisine, serait même plutôt l’art contemporain, qu’il fait partager à ses convives dans ses restaurants, où sont justement exposées des œuvres de ses auteurs préférés (Alechinsky, Richard Serra, David Nash).

Mais pour revenir à ce mot gastronomie, il estime quand même que son évolution est globalement positive, surtout en ce qui concerne les conditions de travail, et qu’elle donne de belles opportunités à des jeunes en cuisine, pâtisserie, charcuterie, boulangerie, etc…

Et, comme son comparse, sur ce sujet en tout cas, il est également friand du meilleur produit, sans pour cela mettre en péril les ressources planétaires, estimant même qu’un âge d’or du légume est à venir. Un retour aux sources finalement.

Donc, autant ils sont différents sous bien des aspects, autant ils sont similaires dans leur but de satisfaire nos papilles, mais pas à n’importe quel prix, vous l’avez compris, mais surtout, ils représentent haut et fort cette cuisine française, accompagnés par d’autres tout aussi reconnus, ainsi que d’autres, plus jeunes mais néanmoins talentueux (voir à la suite de ce sujet), représentant en quelque sorte une relève impatiente de représenter eux aussi un pan de ce patrimoine français reconnu de par le monde, mais dans un esprit de respect envers les anciens, loin d’être à la retraite. Le conflit générationnel n’aura donc pas lieu.

Bonne lecture (je l’espère), à table et bon appétit (également).

Jacques Samela

 

Sources :

. Wikipedia

. Le Figaroscope du 10 septembre 2014

. Magazine Le Parisien du 10 avril 2015

. Télérama n° 3406 du 22 avril 2015

. Les Echos du 06 octobre 2015

. Paris Worlwide de mai : juin 2016

Vus et lus dans Courrier Cadres & Dirigeants de février 2016, et Télérama n°3468 du 29/06/16. Photo : Yann Rabanier pour Télérama n° 3406 du 22/04/15.
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Alain Ducasse, Pierre Gagnaire, combat de chefs ? (1ère partie)

Publié le par Jacques SAMELA.

En tout cas double portrait cette fois-ci, voire même quadruple, mais pour cela on en reparlera à la fin.

Donc oui, double portrait, concernant certainement les deux plus grands chefs de la cuisine française aujourd’hui que sont Alain Ducasse et Pierre Gagnaire.

Mais, pour ne pas faire de jaloux, je commencerai mon sujet en m’aidant de l’ordre alphabétique, et donc par Alain Ducasse.

A la tête d’une vingtaine d’adresses dans huit pays, 18 étoiles au Guide Michelin, il réalise avec son groupe éponyme Alain Ducasse Entreprise (www.alain-ducasse.com) un chiffre d’affaires de près de 80 millions d’Euros (2014), et compte près de 1 500 collaborateurs.

Mais Alain Ducasse c’est aussi des cours de cuisine et d’œnologie pour amateurs à l’école AD, de la formation auprès de deux autres écoles créées par le chef, l’une en arts culinaires, l’autre en pâtisserie, d’une académie du goût avec une encyclopédie en ligne, d’une boutique également en ligne, d’applications sur Ipad, dont celle concernant « Châteaux & Hôtels » dont il est le président, et même d’une maison d’édition, recensant des auteurs phares du métier comme Guy Savoy, Pierre Hermé et bien d’autres, traduits en une dizaine de langues et distribués dans près d’une trentaine de pays.

Et n’étant pas à cours d’idées ou d’envies, il vient d’ouvrir une brasserie sous la nouvelle canopée du Forum de Halles à Paris (voir photo), un grand café dénommé « Ore » au Château de Versailles, et au mois de novembre prochain, le spationaute français Thomas Pesquet s’envolera vers la station spatiale internationale (ISS), avec dans sa besace, une dizaine de recettes siglés du grand chef. Vers l’infini et au-delà.

Mais au-delà justement de ces chiffres, de ses réalisations, de ses succès, qui est-il vraiment ?

Gascon d’origine (Castel Sarrazin), il se considère plutôt comme un directeur artistique, au même titre que Karl Lagerfeld, mais sans se comparer pour autant, prenant beaucoup de temps avec les designers et les architectes pour créer l’environnement visuel de ses établissements, examinant à chaque fois les ourlets du linge de table, un peu comme un créateur de mode un vêtement, estimant par là que c’est un indiscutable indice de qualité, et contrairement à son successeur dans ce sujet, il goute tout ce qui lui passe à proximité.

Sinon, il est passionné par la cuisine japonaise et ses cuisiniers, car ayant entre leurs mains une cuisine aussi ancienne que la nôtre, ils atteignent d’après lui une qualité esthétique exceptionnelle, grâce notamment à une précision extraordinaire.

Mais il adore également le ketchup, à tel point qu’il en a créé lui-même une recette, comme quoi.

Mais, si il est un sujet, véritable source d’inspiration, mais aussi de préoccupations, c’est bien celui de la nature dans son ensemble, qu’il faut dit-il, remettre dans l’assiette, mais en la respectant, en arrêtant par exemple de manger des fraises en hiver (même pour les femmes enceintes ?), privilégiant plutôt les produits locaux, définissant justement sa cuisine de « glocale », soit globale dans la vision de son métier, et locale dans sa manière de l’exercer, lui rappelant peut être en cela les légumes du potager de sa grand-mère qu’il allait chercher chaque jours, sans oublier pour autant l’influence de la cuisine française dans le monde, le côté globale certainement, avec en 2015, le lancement de la manifestation "Goût de France / GoodFrance", permettant à plus de 1 700 restaurants dans 160 pays de servir un repas français, reconduite en 2016, et se poursuivant certainement l’année prochaine.

Et pour terminer ce premier portrait, je souhaitai également relater cette initiative lancée en 2010 appelée « Femmes en avenir », permettant à des femmes en difficultés de préparer en un an un CAP de cuisine en alternance, avec au final une embauche assurée pour toutes celles décrochant leur diplôme, démontrant par la que la cuisine c’est tout simplement utile, dixit Alain Ducasse.

Vu dans Paris Worldwide de mai / juin et juillet / août 2016. Photographie : Frédéric Stucin.
Vu dans Paris Worldwide de mai / juin et juillet / août 2016. Photographie : Frédéric Stucin.

Vu dans Paris Worldwide de mai / juin et juillet / août 2016. Photographie : Frédéric Stucin.

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Christine Lagarde, une femme française d’influence

Publié le par Jacques SAMELA.

Elle devait attendre le 04 juillet pour se prononcer quant à l’éventualité de se représenter au poste de directrice du Fonds monétaire international (FMI), mais étant seule candidate, et recueillant le soutien appuyé des grandes puissances chapeautant l’institution, composée de 188 Etats-membres, Christine Lagarde vient donc d’être désignée à nouveau à ce poste prestigieux pour cinq ans supplémentaires.

Première femme à ce poste, elle prit ses fonctions le 28 juin 2011 par consensus, à la suite de la démission médiatique de son prédécesseur, Dominique Strauss Kahn.

Loin d’être de tout repos, cette fonction, pourtant prisée, lui permettra à nouveau de démontrer son désir de bouger les fondements d’une institution, gardienne d’une certaine orthodoxie financière, souvent détestée, mais aussi appelée à la rescousse.

En effet, car depuis sa première nomination, elle a mis en œuvre quelques améliorations et changements comme par exemple le doublement des ressources de l’institution, après il est vrai un combat de longue haleine avec le Congrès américain, lui faisant même dire que si il le fallait, elle ferait la danse du ventre, ensuite, la reconnaissance du yuan chinois comme monnaie de référence, la possibilité pour les pays émergents d’avoir plus de poids dans les décisions de l’institution, mais aussi l’ouverture à des questions peu traitées auparavant, comme le changement climatique, ou les inégalités sociales.

Sans oublier la situation économique actuelle, qui après la crise des subprimes de 2008, celle de l’Euro, avec son contingent de plans de sauvetage, et maintenant les inquiétudes sur la croissance, avec notamment le ralentissement chinois et le décrochage de ces pays dits émergents, qui lui font dire que ces cinq prochaines années ne seront effectivement pas une promenade de santé, et qu’il y aura des difficultés à gérer, et à surmonter.

Mais, au vu de son parcours, on peut penser qu’elle ne reculera pas, mais qu’au contraire elle s’y attellera avec force et détermination.

Parlons-en justement de son parcours, car au-delà de ses différentes fonctions de ministre, j’y reviendrai, elle a su démontrer très tôt sa personnalité, perdant son père à l’âge de 16 ans, son tempérament fort, son potentiel, tout en affirmant également un combat à laquelle elle tient, celui de la place des femmes.

Pratiquant la natation synchronisée, elle remporte une médaille de bronze à l’âge de 15 ans avec l’équipe de France. Ensuite, après l’obtention de son bac en 1974, elle part aux Etats-Unis un an pour y suivre des cours, et obtient un diplôme au lycée Holton-Arms School à Bethesda dans le Maryland, suivi d’un stage au Capitole comme assistante parlementaire auprès d’un représentant républicain du Maine, William S. Cohen, qui deviendra par la suite secrétaire à la défense de Bill Clinton.

De retour en France, elle y obtient le diplôme de l’Institut d’études politiques d’Aix en Provence, échoue au concours d’entrée de l’ENA, mais obtient deux maitrises en anglais et en droit des affaires, ainsi qu’un diplôme d’études supérieures spécialisées de droit social à l’université Paris X de Nanterre.

Ensuite, avocate au barreau de Paris en 1981, elle rejoint l’un des premiers cabinets d’avocats mondiaux, Baker & Mc Kenzie, gravissant tout au long de ses 25 ans de carrière les échelons, l’emmenant au poste d’associée gérante en 1991, membre du comité exécutif mondial à Chicago, et enfin présidente de ce même comité en 1999.

Encore une première, puisque première femme à atteindre ce poste, avec à la clé une augmentation de 50 % du chiffre d’affaires, clôturant l’exercice 2004 à 1 228 millions de dollars. Elle en deviendra même plus tard la présidente du comité stratégique mondiale, la positionnant à la cinquième place du classement des femmes d’affaires européennes du Wall Street Journal.

Ensuite, pour en revenir à ses fonctions de ministre, c’est en 2005 qu’elle saute le pas avec son entrée dans le gouvernement De Villepin, premier ministre de Jacques Chirac, comme ministre déléguée au commerce extérieur, avec déjà à l’époque l’idée qu’il fallait réformer le code du travail. On voit où on en est aujourd’hui.

Sinon, elle est par la suite ministre de l’agriculture et de la pêche durant le premier gouvernement de François Fillon, premier ministre de Nicolas Sarkozy, et dans le cadre d’un remaniement ministériel en juin 2007, elle devient cette fois-ci ministre de l’économie, des finances et de l’emploi, ce qui sera à nouveau une première en France et dans les pays du G8, pour une femme à ce poste stratégique.

Elle y restera quatre ans, et mènera différentes actions encore d’actualités pour certaines aujourd’hui, comme le vote de la loi TEPA, qui défiscalise les heures supplémentaires et allège les droits de succession, et la loi dite de modernisation de l’économie (LME), qui vise à encourager les entrepreneurs tout au long de leur parcours, à relancer la concurrence, à renforcer l’attractivité du territoire, et à améliorer le financement de l’économie. Elle y défendra également la fusion de l’ANPE et des Assedics, devenant Pôle emploi, malheureusement toujours sur le devant de la scène, et mènera la réforme du crédit à la consommation, afin de limiter le surendettement des ménages.

Alors, bien qu’elle dise ne pas souhaiter revenir en politique aujourd’hui, il est peut être un rôle qu’elle pourrait peut-être jouer en 2017, dans le cas où la droite l’emporterait, et ce quel que soit le candidat, c’est peut-être celui de premier ministre, et ce même si l’affaire Tapie reste en embuscade, avec comme principale accusation, une négligence supposée (ce n’est pas moi qui le dit), après avoir autorisé le recours à un arbitrage, favorable donc à l’homme d’affaires. Suite au prochain épisode.

Par-contre, il est bien un rôle auquel elle attache une grande importance, c’est celui de militante de la cause féminine en général, et dans le monde des affaires en particulier, en exprimant un sentiment toujours d’actualité, soit d’après elle, une insidieuse conspiration freinant l’arrivée des femmes aux portes du pouvoir, situation qu’elle a elle-même vécue au début de sa carrière professionnelle comme avocate d’affaires, où, durant un entretien dans un grand cabinet d’avocats français, on lui expliqua clairement qu’elle n’aurai jamais l’occasion d’être promue au rang d’associée, parce que femme.

Pourtant, au vu de ses fonctions dans le cabinet d’affaires américain (voir plus haut), elle a largement démontrée qu’avec sa combativité, son talent, contournant les obstacles, elle était taillée pour s’affirmer dans ce monde d’hommes, comme peuvent l’être d’autres également, il n’y a pas de raison.

On peut même dire qu’elle est un modèle à suivre, car de nombreuses fois honorée, par Forbes tout d’abord, où de la 30ème place en 2006, elle passe à la 12ème place l’année suivante dans la catégorie de la femme la plus puissante au monde, cumulant également la 3ème place en Europe, et la 2ème en France, juste derrière Michèle Alliot Marie, par le Financial Times ensuite en tant que meilleur ministre des finances de la zone Euro, et pour finir par le magazine Time, la citant en 2009 et 2010 parmi sa liste annuelle des 100 personnes les plus influentes au monde.

Et c’est vrai que sa fonction de directrice du FMI, permet à la France de garder une influence non négligeable sur la marche du monde, car avec les dernières élections européennes, et la victoire de qui on sait, l’influence française à l’échelle européenne n’est plus ce qu’elle était, on le voit bien dans le cadre de la crise agricole actuelle. Comme quoi.

Donc, Madame Lagarde, continuez et portez haut les couleurs de la France, afin que celle-ci ne devienne une nation quelconque, enfermée sur elle-même, et laissant passer le train de cette mondialisation tant décriée et redoutée.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia

. Les Echos du 30 décembre 2015

. Les Echos du 25 janvier 2016

. Le Parisien et Libération du 19 février 2016

Christine Lagarde, une femme française d’influence
Christine Lagarde, une femme française d’influence

Publié dans Portrait français.

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Luc Besson : Attention, silence, actions

Publié le par Jacques SAMELA.

Réalisateur, scénariste, producteur, écrivain, entrepreneur, Luc Besson vient de crever le plafond avec près de 54 millions de spectateurs dans le monde pour son dernier film en tant que réalisateur, Lucy. Le précédent, n’avait recueilli que 48 millions de spectateurs, il s’agissait de Taken 2, et en plus, il n’en était que le scénariste et le producteur.

Mais, avant d’en arriver là où il est aujourd’hui, sa carrière débuta à l’âge de 17 ans comme machiniste, avant de devenir assistant réalisateur. Cependant, souhaitant passer par une école spécialisée, son manque de diplôme l’en empêcha, ce qui plus tard, lui donnera l’envie et l’occasion de créer sa propre école de cinéma, dont la particularité est justement d’accepter toute personne ayant peu de ressources, et n’ayant pas ou peu de diplômes. On en reparlera.

Donc, après plusieurs postes d’assistant réalisateur en France, mais aussi aux Etats-Unis, il tourna son premier long métrage en 1983 avec Pierre Jolivet comme co-scénariste et acteur, ainsi que Jean Reno dans un petit rôle, il s’appelle Le dernier combat, tourné en cinémascope et en noir et blanc, le sujet, la survie d’êtres humains dans un monde post-apocalyptique. Ce premier film fût distingué au festival d’Avoriaz, et lui permis de signer un contrat avec la Gaumont.

Fort de ce premier succès, il tourna deux ans plus tard Subway, avec comme acteurs principaux Isabelle Adjani et Christophe Lambert, et, obtenant trois Césars, il imposa sa griffe visuelle, soit un univers sophistiqué, proche de la bande dessinée et du vidéo-clip. Ensuite, c’est au tour du film Le grand bleu, devenu un phénomène générationnel avec près de 10 millions d’entrées, mais suscitant des reproches du monde de la critique. Certainement le début du contentieux toujours en œuvre aujourd’hui.

Mais, malgré ce problème, ces films suivants, Nikita en 1990, et Léon en 1994 furent des succès publics, assurant une notoriété de premier plan au réalisateur, mais aussi à ses acteurs, Anne Parillaud (le rôle de sa vie), Jean Reno, et la toute jeune Nathalie Portman. Seul Atlantis, tourné lui en 1991, n’obtint pas la notoriété promise à ce nouveau réalisateur en vogue.

Cependant, loin de l’arrêter, on le retrouve en 1997 avec cette fois-ci Le cinquième élément, avec Bruce Willis, Milla Jovovitch (sa future compagne) et Gary Oldman (déjà vu dans Léon) comme acteurs, ainsi que Moebius ou Giraud (le créateur de Blueberry pour les connaisseurs, et Mézières (créateur de Valérian et Laureline) pour les décors, et Jean-Paul Gaultier (voir son portrait français) pour les costumes, portant ce film à près de 36 millions de spectateurs dans le monde (une première pour un réalisateur français), lui permettant même d’obtenir le César du meilleur réalisateur.

Cette période, que l’on pourrait considérer comme celle qui contribua à assoir sa notoriété en tant que réalisateur, se termina avec le film Jeanne d’Arc, interprété par Milla Jovovitch, et accompagné par une pléiade d’acteurs comme Dustin Hoffman, Vincent Cassel, Tchéky Karyo, et encore Jean Reno. Il rassemblera près de 3 millions de spectateurs.

Et donc, c’est après cette période faste et intense que Luc Besson initia sa deuxième activité, soit celle de producteur en fondant Europacorp (www.europacorp.com) en 1999 avec Pierre-Ange Le Pogam, vu dans le film Subway comme garde du corps d’Isabelle Adjani. Il y produisit des films comme la série Taxi, Yamakasi, Le Transporteur ou encore Trois enterrements de Tommy Lee Jones. Il en sera même souvent le scénariste de ces films.

Aujourd’hui, Europacorp, qui s’appelait avant Leelo Production (1992), du nom de l’héroïne du Cinquième élément, ou encore avant, les Films du Dauphin (1990), affiche aujourd’hui un chiffre d’affaires de 227 millions d’Euros, avec une augmentation de + 7 % en 2014, et avec un résultat net de 19,5 millions.

En bourse depuis 2007, avec une réorientation souhaitée vers les Etats-Unis et les séries (pour la récurrence de leurs revenus), les ventes internationales sont passées à 96 millions d’Euros, et les séries ont rapportées en 2014 près de 33 millions d’Euros. Pour information, son associé actuel n’est plus celui du début (voir plus haut), mais Christophe Lambert (pas l’acteur), un homonyme, qui vient lui du monde de la publicité.

Quant aux films, il y reviendra en 2005 avec Angel-A et Jamel Debbouze comme acteur, et le premier volet de son livre pour enfants, Arthur et les Minimoys.

En 2010, c’est au tour du film Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec avec Louise Bourgoin, et adapté de la bande dessinée de Jacques Tardi, suivi du film sur la femme politique birmane Aung San Suu Kyi, dont le titre est The Lady, et joué par L’actrice Michelle Yeoh, et Malavita avec Robert De Niro, Tommy Lee Jones, et Michelle Pfeiffer, tiré du livre éponyme de l’auteur français Tonino Benacquista. Et pour rester dans sa filmographie, on ne peut passer à côté de sa plus récente œuvre, en l’occurrence Lucy avec Scarlett Johansson, qui devient avec près de 54 millions de spectateurs dans le monde, son plus grand succès, mais aussi celui du cinéma français à l’étranger.

La suite est déjà prévue, mais avant, annoncé sur son compte Twitter, son prochain film aura pour héros Valérian et Laureline, d’après la bande dessinée de Pierre Christin et Jean-Claude Mezières, dont la participation au « Cinquième élément » fut remarquée. La sortie est prévue en 2017, et, est déjà annoncé comme une « Guerre des étoiles » à la française.

Donc, réalisateur, producteur, scénariste, écrivain, acteur ou dirigeant d’entreprise, Luc besson a depuis l’inauguration de la Cité du Cinéma (www.citeducinema.org) en 2012, une autre casquette, soit celle de promoteur du cinéma français et de son savoir-faire technique.

Présentée à la presse en 2008, ce projet fou, mais certainement bien pensé, se situe donc à Saint-Denis (93) sur le site d’une ancienne centrale électrique, mettant à disposition de l’ensemble de la profession dix plateaux de tournage, de bureaux, Jamel Debbouze y a installé les locaux de sa société, de restaurants et d’une classe préparatoire à l’Ecole Louis Lumière, l’Ecole de la Cité, où, 95 % des diplômés trouvent un emploi directement à leur sortie.

Et, trois ans après, « Hollywood sur Seine », son surnom, n’est pas encore le studio de cinéma européen incontournable, pouvant rivaliser, voire dépasser ses concurrents principaux que sont les studios de Pinewood à Londres, ceux de Babelsberg à Berlin, ou encore ceux de Barrandov à Prague.

Mais, malgré ce contretemps, dû certainement à sa jeunesse, elle bouillonne d’activités avec notamment le tournage des films Lucy, Taken ou encore Le Transporteur sur l’unique plateau de 2 000 m2 en France, le tournage de publicités (Dior, Channel), de clips (Rolling Stones), de séries et d’émissions de tv, l’organisation d’expositions comme celles consacrées à Star Wars et Harry Potter (500 000 visiteurs), mais aussi la location de locaux aux entreprises du Cac 40, garantes d’une manne financière récurrente et importante, quand on sait que le loyer annuel coûte près de 7 millions d’Euros, et ce pendant douze ans.

Cependant, pour ne pas rester essentiellement sur cet aspect financier, il faut savoir aussi qu’à travers son association, Luc Besson a mené un certains nombres d’actions liées de près ou de loin au cinéma, comme par exemple l’organisation d’un festival en partenariat avec celui de Cannes, où furent projetés gratuitement les films sélectionnés, ou encore la distribution de cadeaux ou de livres, la visite de tournages, des sessions d’initiation aux métiers du cinéma, voir des collaborations de travail avec des jeunes des quartiers dits sensibles, attirés par le monde du cinéma, et apportant une dynamique nouvelle.

Et en termes de dynamique aujourd’hui, elle est actuellement internationale, avec notamment la signature d’un contrat avec la société américaine Relativity Media (www.relativitymedia.com), huitième distributeur du pays, et assurant elle le plus grand marché au monde de la spécialité, et avec la société chinoise Fundamental Films (www.fundamentalfilms.com), lui assurant la distribution de ses films en Chine, en échange d’une coproduction sur plusieurs longs métrages. Quand on sait que le cinéma français y est très apprécié, passant de 5 à 17 millions de spectateurs entre 2014 et 2015, on peut comprendre aisément l’importance que peut représenter l’empire du milieu pour l’avenir de son groupe, et à travers lui le cinéma français.

Donc, c’est bien à un personnage multi facettes à laquelle nous avons à faire, et même si certains ne l’apprécient pas, il demeure malgré tout la locomotive du cinéma français* dans le monde, car même si ces derniers films furent pour la plupart tournés en anglais, leur élaboration y fut à majorité française, grâce justement à l’utilisation de techniciens français et de lieux de tournage majoritairement français.

Une condition pour réussir ?

En tout cas, Luc Besson et son associé y croient dur comme faire, et pour l’instant les chiffres parlent pour eux.

* En 2014, le cinéma français a réalisé une excellente année avec 111 millions d’entrées, soit 119 % d’augmentation par rapport à 2 013, et a rapporté 640 millions d’Euros, soit + 114 %.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia

. Télérama n° 3368 du 30/07/14

. Télérama n° 3401 du 18/03/14

. Les Echos du 13/05/15

. Paris Worldwilde de mai/juin 2015

. Les Echos du 26/06/15

. Les Echos du 07/09/15

Photos : Télérama n° 3368 du 30/07/15, et Paris Worldwide mai / juin 2015
Photos : Télérama n° 3368 du 30/07/15, et Paris Worldwide mai / juin 2015
Photos : Télérama n° 3368 du 30/07/15, et Paris Worldwide mai / juin 2015
Photos : Télérama n° 3368 du 30/07/15, et Paris Worldwide mai / juin 2015

Photos : Télérama n° 3368 du 30/07/15, et Paris Worldwide mai / juin 2015

Publié dans Portrait français.

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Philippe Starck, le touche à tout du design français

Publié le par Jacques SAMELA.

Chaises, fauteuils, presse agrumes, brosses à dents, motos, vélos, pâtes, cafés, hôtels, maisons, la freebox. Voici une petite idée, très petite même de l’œuvre prolifique de Philippe Starck (www.starck.com), le designer français le plus connu au monde.

Né en 1949, fils de l’ingénieur-inventeur-dessinateur d’avions, André Starck, il étudia à l’école à l’école Nissim de Camondo (www.lesartsdecoratifs.fr) à Paris, avant de devenir directeur artistique de la maison d’édition chez Pierre Cardin. Ensuite, il fonda sa 1ère école de design industriel, Starck Product, appelée par la suite Ubik, en hommage au roman de l’auteur de science-fiction, Philip K Dick, et commença à collaborer avec des éditeurs internationaux comme l’italien Alessi (www.alessi.com).

Mais, c’est au début des années 80 que Philippe Starck se fit remarquer du grand public, avec notamment la décoration des appartements privés du président François Mitterrand à l’Elysée, et avec le succès du Café Costes (voir photo), situé dans le quartier des halles près de la fontaine des Innocents. Il n’existe plus aujourd’hui, mais j’y suis allé plusieurs fois.

Depuis, c’est un nombre incalculable de réalisations que le designer a pu mettre en œuvre.

En effet, dès 1989, Philippe Starck conçoit un premier immeuble appelé Nani Nani àTokyo, suivi d’un autre un an plus tard appelé lui l’Asahi Beer Hall. Ensuite, et toujours au Japon, c’est un ensemble de bureaux qui voit le jour à Osaka, appelé le Baron Vert. En France, il s’attelle l’extension de l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD).

Entre-temps, il s’est consacré à la conception de nombreux hôtels dans le monde, avec notamment l’obtention du prix du meilleur hôtel de l’année en 2005 pour l’hôtel Faena de Buenos Aires en Argentine (voir photo). Et, dès 2010, il développe en partenariat une nouvelle chaine d’hôtels de luxe, les SLS, mais avec cette idée permanente chez lui, casser les codes du secteur.

Ensuite, gastronome revendiqué, il ne pouvait pas ignorer ce monde qui est celui de la bonne chair, avec l’ouverture à Paris des restaurants Bon en 2000, du Mori Venice en 2006, du Paradis du fruit en 2009, sans oublier la décoration du restaurant Ma Cocotte aux Puces de St Ouen en 2012 (voir photo).

Mais, au de-là de ces réalisations, reconnues de par le monde, et donc de sa notoriété, il ne faut pas occulter le Philippe Starck qui, dès le début de sa carrière, adopta une charte éthique en s’interdisant de travailler pour des secteurs comme celui des armes, de l’alcool, du tabac, du pétrole ou encore de la religion, car susceptibles de rogner sur son intégrité, en raison notamment de leur puissance, le Philippe Starck écologiste, avant l’heure, avec sa maison en kit créée pour les 3 Suisses (son seul échec), ou encore la maison préfabriquée en bois, appelée Path (voir photo), ou encore le Philippe Starck, soucieux du monde qui l’entoure et qui souffre, avec l’élaboration de l’Ideas Box (voir photo) pour les camps de réfugiés de l’ONU, à la demande de Bibliothèques Sans Frontières (www.bibliosansfrontieres.org), équipé de tablettes avec connexion 3G, Moocs, liseuses, e-books, et même d’une caméra HD pour faire du reportage collaboratif.

Sans oublier également, ce qui est je crois son crédo, et ce depuis de nombreuses années, si ce n’est depuis le début de sa carrière, démocratiser le design, afin justement de le rendre accessible à tous. Et en effet, n’a-t-il pas dessiné gracieusement la carte Navigo en 2013, et ses œuvres, des plus connues comme le presse citron Juicy Salif de Alessi (voir photo), les couteaux Laguiole, ou encore la chaise Louis Ghost de Kartell, vendu à plus d’un millions d’exemplaires, au moins connues comme la flamme olympique des jeux d’hiver de 1992 à Albertville, des brosses à dents pour la marque Fluocaril, ou encore les enceintes Zikmu et le casque Zik de Parrot (voir article du 23 février 2015) ne s’adressent elles pas à la vie de tous les jours ? Moins pour la flamme olympique il est vrai.

Et tout ça, avec humour. Autre caractéristique de ce personnage hors norme. Car, que dire de ces objets dont il affuble de noms toujours plus amusants comme la lampe Marie Coquine de Baccarat (voir photo), le tabouret Bubu, la chaise Boom, ou encore les fauteuils Ploof, Eros ou Mr Impossible.

Et aujourd’hui, alors que beaucoup attendent avec impatience ce moment que l’on nomme la retraite, lui, à 66 ans, il en profite pour créer une agence d’architecture appelée S++B, mais surtout pour collaborer avec sa fille prénommée Ara, sur le projet de l’hôtel Meurice, ou la création d’une collection de flute à champagne pour Baccarat.

Comme quoi, les chiens ne font pas des chats, car sa fille, née en 1978, artiste peintre au talent prometteur, a de qui tenir. Et il est fort à parier que de nombreuses collaborations seront à venir.

L’avenir est donc assuré, mais, on peut compter sur lui pour continuer son œuvre, sans pour autant se prendre la tête, car depuis longtemps, il s’ingénie à choisir ses projets, apanage d’un artiste accompli, n’ayant plus rien à prouver, si ce n’est à lui-même.

Alors, Philippe, je me permets, continue comme ça, et comme tu le dis si bien, « le populaire est élégant, le rare est vulgaire », et que le design soit toujours à la portée de chacun de nous.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia.

. Le journal de la MAISON.

. Les Echos du 18 juillet 2014.

A lire :

. Starck / Taschen (www.taschen.com).

. Impressions d’ailleurs / L’Aube.

. Le cas Philippe Starck ou de la construction de la notoriété de Christine Bauer.

Philippe Starck, le touche à tout du design français
Philippe Starck, le touche à tout du design français
Philippe Starck, le touche à tout du design français
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