L'animation française : Une richesse nationale.
L'Oscar 2014 du court-metrage d'animation a été décerné au film français "Mr Hublot" de Laurent Witzet et Alexandre Espigares. La précédente victoire française, remontait à 2010 avec le film "Logorama". Et cette année, était également en lice le film "Ernest et Célestin" de Benjamin Renner, Vincent Patar et Stephane Aubier, détenteur du César du meilleur film d'animation en 2013.
C'est donc une belle récompense pour l'ensemble du secteur de l'animation française.
Leader sur le marché européen avec près de 40 % de la production, et 3ème au niveau mondial derrière les incontournables du genre que sont les Etats-Unis et le Japon, le cinéma d'animation hexagonal, dont la technicité et la créativité de ses professionnels sont reconnus de par le monde, représente un vrai potentiel de développement.
Et pourtant, pratiquement inexistant il y a 25 ans, ce secteur représente donc aujourd'hui plus de 4 000 professionnels, une centaine d'entreprises, près de 3 000 heures d'oeuvres télévisées, et de 3 à 10 longs-métrages produits chaque année.
Et, si il en est là aujourd'hui, c'est notamment grâce à une formation de très haut niveau proposé par des écoles de renom comme Les Gobelins (www.gobelins.fr), qui fut la première dès le début des années 70 à enseigner les spécificités de ces métiers, Supinfocom (www.supinfocom.rubika-edu.com), Georges Meliès (www.ecolegeorgesmelies.fr), ou encore La Poudrière (www.poudriere.eu), mais aussi à la diversité des matières enseignées comme les arts visuels, la photo, le design jusqu'au multimédia aujourd'hui, et qui permet aux étudiants de se confronter aux multiples facettes de leur futur métier, et de s'ouvrir plus facilement aux horizons divers qu'ils trouveront au cours de leur parcours professionnel. Et manifestement cela fonctionne, car, pour l'ensemble de ces promotions, le temps pour trouver un emploi dépasse rarement 6 mois, et ce sont pas les grands studios comme Dreamworks et Pixar qui s'en plaindront, puisqu'ils s'y pressent à chaque fin de cycle d'études.
Cependant, devenu une richesse nationale, une question se pose sur ce secteur. En effet, au delà du débauchage permanent de ces talents bruts, synonyme de reconnaissance, faut-il pour autant exporter ses secrets de fabrication pour imposer ce savoir-faire à la française, et faire comme Supinfocom, qui a ouvert un établissement en Inde, avec le risque de créer la concurrence de demain, ou plutôt faire comme Les Gobelins, dont le choix est plutôt de se battre à partir de la France, avec peut-être comme idée d'organiser le secteur afin qu'il devienne une vraie filière d'avenir, au même titre que l'ensemble des filières industrielles ?
Peut-être que la prochaine édition du Festival international du film d'animation d'Annecy, programmé du 09 au 14 juin prochain, accompagné du marché international du film d'animation (MIFA), où l'on retrouve près de 2 000 acteurs du secteur, permettront de répondre en partie à cette question, car malgré tout, l'idée de ce festival, c'est de regarder et de découvrir des films recueillants justement tous les suffrages comme ont pu le faire un certain nombre de films devenant des références du genre comme "Kirikou et la sorcière", "Les triplettes de Belleville", "Zarafa", "Persepolis", ou encore "Moi, moche et méchant", qui fut une commande des studios Universal Pictures au studio français Mac Guff (www.macguff.com), et un succès planétaire avec plusieurs millions de spectateurs.
Donc rendez-vous au mois de juin, avec une envie, connaître le prochain vainqueur.
Jacques SAMELA
. Sources : . Le Parisien Economie du 18/02/14.
. L'Usine Nouvelle du 30/05/13.
. Téléram n° 3 279 du 14/11/12.
. Informations complémentaires :
. Réseau des écoles françaises de cinéma et d'animation (RECA).
(www.reca-animation.com)
. Etude sur la formation et l'emploi dans le secteur de l'animation par René Broca.
(www.afca.asso.fr/IMG/pdf/etude_animation_Rene_Broca_Jan09.pdf)