Le marché de Rungis, origine France

Publié le par Jacques SAMELA.

Le marché de Rungis, origine France

A quelques heures des fêtes de fin d’année, et afin de préparer des mets onctueux, où d’aller diner au restaurant, un acteur aujourd’hui incontournable, le marché de Rungis (www.rungisinternational.com).

Alors bien sûr, vous en avez tous entendu parlés, et notamment à cette période, où l’ensemble des chaines de télévision proposent chaque année son reportage exceptionnel.

Mais, le connaissez-vous vraiment, saviez-vous par exemple qu’il est le premier marché de gros de produits frais dans le monde, et que sa création date de 1110 ?

En effet, c’est à cette période que s’installe dans ce qui est aujourd’hui le 2ème arrondissement de Paris un marché alimentaire appelée au fil des ans les Halles de Paris ou le ventre de Paris. Il y restera plus de 8 siècles.

Entre-temps, et avant son déménagement définitif, les premiers pavillons abrités et réservés aux poissons sont installés sous Philippe-Auguste (1165-1223) et Saint Louis (1226-1270), François 1er (1494-1547) y initie de grands travaux qui durent près de 30 ans, Napoléon 1er inspire lui une refonte complète en confiant à l’architecte Baltard le soin de créer ce qui deviendra au final le Pavillon Baltard, aujourd’hui connu comme le Forum des Halles, nouvellement renouvelé.

Et c’est donc en 1962 que le transfert est annoncé, avec une ouverture officielle le 03 mars 1969, rejoint en 1973 par le marché de la viande, installé auparavant à la Villette, lieu connu des abattoirs de paris.

Aujourd’hui, le Marché d’intérêt national de Rungis (MIN), exploité par La Semmaris (société d’économie mixte), est donc je me répète, le plus grand marché de produits du monde avec 1 186 entreprises, représentant plus de 12 000 salariés, une surface de 234 hectares, 1 million de m2 de locaux, et un chiffre d’affaires avoisinant les 9 milliards d’Euros.

Les fruits et légumes y sont majoritaires avec 69 %, suivi des produits carnés avec 16 %, des produits laitiers, produits traiteur et alimentation générale avec 9 %, et pour finir, les produits de la mer et d’eau douce avec 6 %.

Et avec près de 20 000 acheteurs professionnels qui viennent se fournir sur le marché de Rungis, c’est un français sur cinq qui est directement approvisionné, avec une part non négligeable consacré à l’origine français.

En effet, en 2015, 730 000 tonnes de produits d'origine française y ont été vendus, sur un total de 1,6 millions de tonnes d’arrivages de produits frais, avec 62 % de fruits et légumes, 86 % de produits laitiers, et 52 % de produits carnés, ce qui représente près de 450 000 exploitations agricoles bénéficiant de ce remarquable outil, et permettant à près d’un million de personnes en France d’en vivre.

Sans oublier également la part prise par la région Ile de France elle-même, représenté sur un espace de 2 200 m2 appelé Le Carreau des Producteurs, où 80 maraichers et arboriculteurs de la région officient, avec depuis cette année, l’ouverture du Comptoir du Carreau, où se regroupe l’offre francilienne en produits alimentaires transformés (pain, confiture, jus de fruits, charcuterie, etc…). Ce qui en termes d’emplois à l’échelle de la région, représenterait grâce au marché, à la création ou le maintien de près de 30 000 emplois (28 852), soit 1 actif sur 200, et 1,4 emploi indirect en Ile de France.

Mais, au de-là de son rôle, désormais primordial de marché de première nécessité, il est aussi un acteur de la gastronomie française (inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco), en fournissant bien évidemment les grands noms de la cuisine française, en y accueillant la plus large gamme de produits d’origine contrôlés (AOC, AOP, IGP, Label rouge, etc…), mais aussi en y organisant en tant qu’ambassadeur des actions comme La Semaine du Goût et l’opération Fraich’Attitude, s’appuyant en cela sur une confrérie du nom de La Commanderie des Gastronomes Ambassadeurs de Rungis, créée en 1996, et dont le but est d’assurer la défense et la promotion de la dite Gastronomie développée à partir de produits frais.

Sans oublier la place prépondérante des produits bio, disposant d’un pavillon dédié exclusivement à ce marché en continuelle croissance.

Et demain me direz-vous ?

Eh bien il se prépare déjà aujourd’hui, avec notamment la création depuis 2015 de Rungis & Co (www.rungisandco.com), une pépinière-incubateur d’entreprises innovantes du secteur.

A l’initiative de La Semmaris et de la CCI du Val de Marne, cette nouvelle structure héberge et accompagne donc des entrepreneurs et des start-ups dans des domaines liés à l’agro-alimentaire, la logistique, le numérique et la prestation de services, avec comme résultats, des services innovants concernant la valorisation des déchets, le contrôle en continu et à distance de la température de la chaine du froid, une plateforme numérique d’optimisation de la logistique de proximité, sans omettre également l’installation du haut débit, et le lancement prochain d’une place de marché, permettant aux grossistes de proposer leurs produits sur un portail unique.

Mais aussi par l’obligation pour le marché de s’ouvrir à l’international, ce qui représente 10 % de son chiffre d’affaires aujourd’hui, et qui est déjà d’actualité avec la Russie et la signature en 2015 d’un contrat d’assistance technique de 28 millions de dollars sur quinze ans avec la ville de Moscou, l’aidant à implanter un marché de gros sur un site de 300 hectares tout en utilisant le label Rungis, en attendant de finaliser un contrat similaire avec Dubaï, et avec comme souhait avoué de conclure des contrats de ce type tous les deux ans.

En attendant, la Semmaris a prévu d’investir près de 500 millions d’Euros sur le marché durant la période allant de 2015 à 2025, afin d’améliorer encore plus l’aménagement du site, soit pratiquement un quart du marché, et donc d’accompagner l’ambition affichée qui est de projeter Rungis dans le XXI siècle naissant, tout en contrant ses concurrents.

Et pour ceux qui ne sont pas dans l’alimentaire, comme moi, vous pouvez visiter le marché grâce entre autres à l’agence « Visite Rungis » (www.visiterungis.com), avec un départ à 4 h 30 du matin au moyen d’une navette, une visite de l’ensemble des cinq pavillons composants l’ensemble du marché, avec au final, un petit déjeuner complet dit « Rungissois ».

Alors c’est vrai c’est tôt, même très tôt, mais il faut savoir que c’est le lot quotidien de la quasi-totalité des acteurs du marché, et que c’est l’unique moyen de voir de l’intérieur cette ruche en activité.

Bonne visite, bon appétit, et Bonnes Fêtes également.

Jacques Samela

 

Sources :

. www.rungisinternational.com

. Les Echos du 08/12/15 et du 14/04/16

 

Le marché de Rungis, origine France

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