EdTech, déjà demain

Publié le par Jacques SAMELA.

EdTech, déjà demain

A l’heure d’une nouvelle rentrée scolaire, et à l’ère d’une transition numérique de plus en plus présente dans nos vies, il me paraissait opportun de relater de son importance dans le monde de l’enseignement scolaire français aujourd’hui.

Appelées « EdTech » ou technologies d’éducation, elles représentent certainement les prémisses de l’école de demain, et la France semble avoir pris en compte cette évolution, avec notamment la mise en place en 2015 du plan numérique pour l’éducation, assorti d’une enveloppe de un milliard d’Euros, et dont l’action la plus significative consiste à équiper 40 % des collèges en tablettes.

De 130 000 tablettes recensées en 2015 (15 000 en 2013), on semble aujourd’hui atteindre les 200 000 élèves équipés, avec comme objectif, 600 000 élèves potentiellement équipés durant cette rentrée 2017.

Le marché français de l’éducation étant estimé à près de 135 milliards d’Euros, il est indéniable que la transition numérique y fera son trou, comme aux Etats-Unis, où plus de la moitié des élèves du primaire et du collège (plus de 15 millions) utilisent des applications Google en salle de classe, en l’occurrence la série d’ordinateurs Chromebook, sans oublier ses principaux concurrents que sont Microsoft et Apple (voir chiffres ci-dessous).

Et avec une forte augmentation des ventes d’ordinateurs portables et de tablettes (+ 18 %) en système scolaire l’an dernier, où plus de 80 % des établissements scolaires proposent également des cours en ligne, il est évident que le marché des « EdTech » outre-Atlantique, encore récent, mais avec un décollage très rapide, joue à plein son rôle de précurseur, suivi par d’autres pays comme l’Argentine (plus de 100 000 eBooks distribués), l’Irlande du Nord (expérimentation sur l’utilisation de tablettes dès l’école maternelle et primaire), voire l’Inde, où les start-up dédiées à l’e-learning fleurissent à foison.

Par-contre, à contrario des Etats-Unis, la France ne peut compter, pour l’instant je l’espère, sur de grands noms nationaux comme ceux cités ci-dessus, surtout que l’utilisation et l’exploitation des données des élèves et des professeurs par ce que l’on nomme aussi les Gafam, posent manifestement pour certains (organisations de parents, d’enseignants, éditeurs français) un réel problème (voir article ci-dessous), notamment suite à la signature en 2015, d’un partenariat de 13 millions d’Euros avec Microsoft et le ministère de l’éducation, portant sur la formation des professeurs et l’équipement des classes de logiciels du groupe.

Donc en attendant ces futurs grands champions hexagonaux, c’est certainement du côté des start-up de la French Tech que viendront les réponses, avec pour certains spécialistes, l’obligation de créer des fonds d’investissement dédié à ce secteur naissant, afin d’apporter à ces petites structures les fonds nécessaires au développement des outils et des applications futures. Sur les 3 000 comptabilisées en Europe, 200 à 300 seraient françaises, avec une augmentation de 47 % en trois ans.

Nous suivrons donc avec attention l’évolution de cette révolution numérique dans les méthodes d’enseignement à la française.

Mais avant cela, et afin de se faire son propre avis, quelques précisions quant à l’apport éventuel de cette évolution que d’aucuns prédisent inévitable, et que d’autres pressentent négative.

Tout d’abord, pour que l’utilisation se déroule dans de bonnes conditions, il faut que la connectivité (wifi) au sein des écoles soit optimum, et ensuite, que la formation des professeurs à ces nouveaux outils soit une priorité, afin qu’il puisse en retour, répondre aux besoins des élèves, pour la plupart plus coutumiers qu’eux de ces nouveaux usages (internet, wikipedia, etc...).

Ensuite, quelles serait donc les vraies plus-values de cette nouvelle donne pour les élèves d’aujourd’hui ?

Collaboratif, meilleure concentration, davantage de communication, partage de l’apprentissage et des connaissances, opportunité d’apprendre, instantanéité, motivation, enthousiasme, responsabilisation, augmentation de la confiance, investissement décuplé, tels sont les termes utilisés après des études réalisés de par le monde, mettant également en exergue, l’intérêt que peut porter cette nouvelle manière d’apprendre de la part d’élèves en difficultés.

Alors bien évidemment, l’idée n’est pas de remplacer définitivement le bon vieux tableau noir en ardoise naturelle (rappelez-vous le bruit strident de la craie), de plus en plus malgré tout remplacé par un tableau blanc, interactif ou non, mais plutôt d’accompagner d’un point de vue ludique les méthodes d’apprentissages traditionnelles, et amener les élèves à intégrer au mieux leur futur proche.

Et si la France mise encore aujourd’hui sur les Mooc* (massive open online courses), ou les Spoc** (small private online courses), d’autres se dirigent vers d’autres voies comme « l’edutainment » qui lie l’éducation et le divertissement, « l’adaptative learning » soit l’individualisation de l’apprentissage, ou encore le « blended learning*** ».

Et comme il est question de savoir, d’apprentissage, il est un domaine qui pourrait permettre aux « EdTech » de croître encore plus significativement ces prochaines années, c’est celui de la formation qui à termes, nous suivra tout au long de notre vie (65 % des élèves actuels exerceront demain un métier qui n’existe pas encore), notamment professionnelle, et qui aujourd’hui représente déjà la grande part des 200 millions d’Euros du marché de l’e-education, étant également le domaine le plus dématérialisé.

Donc, comme on peut le voir, nous n’en sommes qu’au début, mais avec cette transition numérique en cours, il est clair que ces usages rentreront rapidement dans les mœurs, avec quand même, un rattrapage certain pour des gens qui comme moi sont nés au siècle dernier (sans vous dire la date), et pas toujours au fait des nouvelles technologies en vigueur.

 

*http://www.cidj.com/moocs-une-nouvelle-facon-d-apprendre-en-ligne/un-mooc-c-est-quoi

**http://www.formaguide.com/s-informer/le-spoc-par-stephane-diebold

***http://www.iforpro.com/formation-2-0-quest-ce-que-le-blended-learning/

 

Jacques Samela

competitiviteinfrance@orange.fr

 

Sources :

. L’étudiant / Educpros du 27 février 2015 : EdTech : La France peut-elle rattraper son retard ?

. 1001 Startup du 12 janvier 2017 : EdTech : La revanche des Geeks.

. Management n° 251 du mois d’avril 2017

. Les clés de demain du 18 mai 2017 : Enseignement : Les nouvelles technos…au tableau.

. La Tribune du 23 mai 2017 : EdTech : Les startups de l’éducation fourmillent.

. La Tribune du 29 mai 2017 : En Irlande du Nord, les élèves s’en remettent à leurs tablettes.

. Les Echos du 29 mai 2017 : Comment Google envahit les salles de classes américaines.

 

A lire :

http://www.education.gouv.fr/pid29064/ecole-numerique.html

http://www.20minutes.fr/magazine/numerique-a-lecole/

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