La filière bio, à la croisée des champs et des chemins

Publié le par Jacques SAMELA.

Vu et lu dans Télérama n° 3524 du 26 juillet 2017
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Vu et lu dans Télérama n° 3524 du 26 juillet 2017

Alors que vient de s’achever ce qui semble être le salon bio par excellence en France, Natexpo (www.natexpo.com), et dans le cadre des Etats Généraux de l’Alimentation (www.egalimentation.gouv.fr), une petite incursion dans la filière bio en France me paraît aujourd’hui justifiée.

En effet, avec une progression d’un demi-milliard d’Euros au premier semestre 2017, portant ce marché à 7,5 milliards d’Euros, la filière en question semble avoir définitivement dépassé son image baba cool qui lui collait aux basques, devenue entre-temps la passion des bobos, et aujourd’hui la nouvelle marotte de neuf français sur dix, achetant désormais des produits bio, alors qu’en 2003, un français sur deux n’en consommait jamais.

Représentant déjà 3,5 % du marché alimentaire à domicile, ayant été multiplié par sept en l’espace de quinze ans, le désir de produits bio semble encore loin d’une préoccupation environnementale des français, privilégiant plutôt leur santé, estimant même se sentir en meilleure forme quand ils mangent régulièrement du bio, auquel il faut ajouter la peur des pesticides, des OGM, sans omettre également les différents crises alimentaires que furent la vache folle dans les années 1990, celle des concombres infectée de la bactérie E.coli en Allemagne, et plus récemment, celle de la viande de cheval retrouvée dans des plats préparés, même si au final, nous mangeons plus sainement que nos grands-parents.

Et comme aujourd’hui il y a aussi un souhait de retrouver des saveurs dites d’antan, l’engouement général pour cette filière n’en n’est certainement qu’à ses débuts, obligeant en cela la filière agro-alimentaire dans son ensemble à se renouveler, afin d’offrir en quantité suffisante les denrées alimentaires souhaitées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

En effet, vu la constante augmentation de la demande, et ce que ce soit dans les magasins spécialisés, ou les grandes surfaces (42 % du marché), les 35 231 producteurs bio, représentant 8 % des fermes françaises, 6,5 % des sols cultivés (1,77 million d’hectares), et 118 000 emplois (producteurs et transformateurs), vont devoir produire à flux tendu, avant d’être rejoint par d’autres, car le passage de la production conventionnelle à la production bio se déroulant sur trois ans, assorti d’une aide à la conversion (250 € à l’hectare), ainsi que d’une autre aide au maintien pendant cinq ans, avec pour celle-ci, une remise en cause récente de la part du gouvernement actuel, souhaitant dès 2018, recentrer les budgets disponibles vers les aides à la conversion, suivant en cela le syndicat agricole FNSEA et la direction de Coop de France, l’organe représentatif de la coopération agricole française, estimant que le marché doit rémunérer la filière bio.

Bien évidemment, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) n’est pas satisfaite de cette nouvelle donne, alors qu’elle affirmait récemment vouloir atteindre un objectif de 8 % des surfaces  agricoles utiles en bio d’ici 2020, espérant devenir le premier pays bio d’Europe en 2022, assorti d’un plan spécifique à cette filière sur cinq ans, avec par exemple, atteindre 20 % de bio dans les cantine scolaires, orienter 1 % du montant des encours du livret de développement durable vers le bio, ou encore doubler le fonds Avenir Bio.

 Du côté du gouvernement, toujours dans le cadre des états généraux de l’alimentation, et à cœur de trouver des solutions autres, une suggestion a été proposée quant à la mise en place d’un fonds privé afin de financer des projets de développement et de structuration des filières bio. Je ne sais si cela suffira à rassurer la filière bio quant à la volonté aujourd’hui d’aller plus loin dans sa pérennisation ?

Car en ce qui concerne les consommateurs, ils sont vraiment passés de l’achat compulsif à l’achat habituel, ce qui commence à poser des problèmes de pénurie quant à l’approvisionnement de produits français, obligeant de trouver à l’étranger les denrées manquantes, s’éloignant en cela des désirs de ces mêmes consomm’acteurs quant à leur idée de privilégier une offre de proximité, de consommer local, favorisant les circuits courts par le biais des AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), ou les magasins de producteurs.

Donc, il serait de bon ton que l’ensemble des intervenants sur ce sujet puissent trouver des pistes pour l’avenir, avant que cet engouement vers le bio ne vire au désamour, parce qu’il deviendrait difficile de trouver suffisamment des aliments bio de qualité et de provenance hexagonale, avec comme conséquence, des prix toujours élevés, empêchant une part non négligeable de la population française, la moins argentée, de bénéficier de ces produits, et donc de manger plus sainement.

Evitons donc une nouvelle fracture sociale, et faisons en sorte que chacun puisse choisir les produits qu’il souhaite consommer, en fonction de ses désirs et non en fonction de l’importance de son porte-monnaie.

Jacques Samela

competitiviteinfrance@orange.fr

 

 Sources :

. Capital n° 308 de mai 2017

. Les Echos du 14/06/17 et du 18/09/17

. Le Monde du 16 et du 23/09/17

. 20minutes du 29/06/17

 

Quelques acteurs :

. www.fnab.com

. www.agencebio.org

. www.bioetlocal.org

 

Où acheter :

. www.naturalia.fr

. www.bio-c-bon.fr

. www.biocoop.fr

. www.lescomptoirsdelabio.fr

. www.lavieclaire.com

 

 

 

 

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