Traxens, par de-là les mers et les océans

Publié le par Jacques SAMELA.

Traxens, par de-là les mers et les océans
Traxens, par de-là les mers et les océans

Comme vous le savez désormais, l’innovation se niche partout, et cette fois ci, nous allons voguer ensemble au gré des vagues des mers du globe.

En effet, je vais vous présenter une entreprise marseillaise, de nom Traxens (www.traxens.com), dont la particularité est de permettre le suivi des conteneurs de marchandises tout au long de leurs parcours maritimes.

Créée en 2012, la technologie en question, émane des travaux de recherche d’un certain Natale Guzzo, actuellement ingénieur R&D de la structure, mais auparavant au sein d’une équipe–projet de l’Inria de Lille-Nord Europe appelée Fun ou Future Ubiquitous Networks (https://team.inria.fr/fun/fr/), y terminant un internship de six mois, avant de compter sur l’un des fondateurs de Traxens, Pascal Darragon, comme cotuteurs avec la responsable de l’entité, Nathalie Mitton, de sa thèse intitulée « CIFRE », intéressé justement par cette structure innovante, à même selon lui de répondre à ces attentes quant à son projet initial.

La problématique selon eux, était de trouver un dispositif capable de rassembler, stocker, gérer, et transmettre des données dans des conditions souvent extrêmes, qui plus est, avec un coût attractif.

D’où cette idée qui finalement s’avèrera payante, puisque cela a abouti à la création de « Trax-net », réseau dit (pas par moi) maillé multisaut collaboratif, breveté doublement à l’échelle nationale (3) et internationale (2).

Alors, bien évidemment, cette innovation nécessita encore plus de 3 ans de R&D, avec à l’issue de celles-ci, un premier contrat avec le géant français et mondial du transport maritime qu’est le groupe CMA CGM (www.cma-cgm.fr), marseillais également, et qui vient de perdre récemment son fondateur, Jacques Saadé, un prix de deux millions d’Euros remporté au concours mondial de l’innovation, suivi par l’obtention d’un trophée durant le salon du Big Data 2016.

Depuis, et après avoir testé avec succès ses premières box auprès du groupe en question, la start-up a lancé depuis quelques temps une production mensuelle de 20 000 unités, répondant en cela à un carnet de commande de près de 40 millions d’Euros, tout en accueillant cette fois-ci à son capital, le groupe MSC (www.msccroisieres.fr) et ses 450 navires et plus, nouant également des partenariats avec des acteurs phares dans leur domaine d’activité que sont SNCF Logistics (4ème opérateur européen de transport logistique) afin de créer un train de fret digital, ou encore avec le groupe Daher (www.daher.com) afin cette fois-ci d’élaborer une mallette connectée appelée « Smart Containers & Shelters », pouvant suivre en temps réel et à l’aide d’un smartphone, le transport de produits nécessitant une surveillance assidue, comme par exemple du matériel militaire ou critique comme des missiles ou des radars, l’appareil étant actuellement en essai chez Thalès (www.thalesgroup.com) et MBDA (www.mbda-systems.com), pourvoyeurs justement de ce genre de produits.

Et avec un marché potentiel de plus de 35 millions de conteneurs maritimes, soit l’équivalent de ceux qui naviguent aujourd’hui, assuré déjà d’atteindre rien qu’avec ses deux principaux partenaires (voir plus haut), 20 % de parts de marché, représentant un parc de près de 4 millions de boites, dont 100 000 ont déjà été commandées par la CMA CGM, afin de digitaliser des conteneurs réfrigérés, l’horizon est plus que prometteur.

Et comme l’ambition de la start-up marseillaise est d’équiper 60 % du marché d’ici cinq ans, son business model, qui consiste à commercialiser des données sous forme d’abonnement, ou à l’unité pour suivre un seul voyage, l’y aidera certainement, passant d’un chiffre d’affaires de 800 000 Euros en 2016 à près de 600 millions à la fin de cet objectif.

Surtout qu’après le secteur maritime, le ferroviaire, d’autres activités comme le suivi des engins de chantier, le transport routier, voire aérien, peuvent être des pistes d’avenir.

Ce qui fait que si tout se passe comme les dirigeants le souhaitent, elle pourrait très rapidement passe de l’état de start-up à celui d’ETI, devenant au passage le leader incontesté de cette activité innovante.

C’est bien évidemment tout le mal que l’on peut souhaiter à cette société, mais protégé par Notre Dame de la Garde, ou plus communément appelée « la Bonne Mère » à Marseille, on peut penser que sa croissance se fera sous de bons auspices.

Jacques Samela

 

Sources :

. Les Echos du 24/02/15, 26/07/16, 28/06/17, et du 19/06/18

. https://www.inria.fr/centre/lille/actualites/traxens-invente-les-smart-containers / 18/03/16

. Le journal des entreprises du 01/04/16

. Voxlog du 20/06/16

 

 

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