Le Wagon, sur de bons rails
Il est considéré comme le premier réseau planétaire d’enseignement intensif dans les métiers du codage, dont la formation initiale est fondée sur ce que l’on appelle le « learning by doing ».
Son nom, Le Wagon (www.lewagon.com), sa nationalité, française, sa signification, aucune idée, si ce n’est qu’à priori cela n’a rien à voir avec le secteur ferroviaire. Leur logo ressemble même plutôt à un bus. Mais bon, si quelqu’un sait, n’hésitez-pas à me le dire.
Sinon, imaginé et fondé en 2013 par deux frères, Romain et Boris Paillard, autour d’un apéro, selon la légende, rejoint par la suite par celui qui deviendra leur associé, Sébastien saunier, les premiers cours furent proposés sous forme de cours du soir, mais très vite, avec le succès aidant, le besoin de professeurs se faisant pressant, ils créèrent finalement leur premier « bootcamp » un an après la création de leur structure.
Ah au fait, je pense connaître désormais la signification du nom, qui, si mes informations sont exactes, émanerait des deux frères, souhaitant prendre le train de la French Tech, en y rajoutant justement leur propre wagon. Il fallait y penser.
Mais pour en revenir au lancement de leur premier « bootcamp », il faut savoir que depuis, plus de 11 000 personnes y ont été formés, et ce dans les 25 pays et 40 villes (https://www.lewagon.com/fr/campuses), où la start-up dispose déjà de campus, répondant en cela à la demande pressante de Développeurs Web, de Product Managers, de designers, ou encore de Growth Hackers, confirmé en cela par la Commission européenne début 2020, qui estima justement qu’à l’horizon 2022, nous y sommes, 200 000 de ces postes n’y seraient pas pourvus.
Alors, à la différence de ses nombreux concurrents, Le wagon s’appuie lui sur une plateforme en ligne, dite par définition scalable*, offrant des outils clés en main aux professeurs et à leurs étudiants, afin d’apprendre en neuf semaines et 400 heures de cours, c’est le temps imparti de cette formation choc, le développement web et la data science.
Formation intensive donc, mais au final, équivalente après son obtention à un bac+3.
Et c’est sur cette particularité, son efficacité, désormais éprouvée, qu’ils souhaitent comptabiliser, afin d’asseoir encore plus leur rôle de leader, démontré notamment par sa notation sur la plateforme de référence SwitchUp (www.switchup.org), frôlant le maximum, en obtenant 4,98 sur 5.
Ce qui a eu pour effet d’attirer l’œil d’investisseurs potentiels, interpellés dès le début par sa rentabilité immédiate, avec en prime en 2020, une première levée de fonds de 17 millions d’Euros, leur permettant de préparer l’avenir sereinement, sans se préoccuper de leurs concurrents.
Et l’avenir, il est multiple. En effet, depuis 2018, leurs prestations s’adressent également aux grands groupes (Total, LVMH, l’Oréal, Decathlon, etc…) par le biais de leur programme intitulé « Le Wagon Executives », axé lui sur des formations d’une demi-journée, censées « acculturer » leurs salariés à la révolution numérique, des formations spécifiques, afin d’élargir les compétences des profils plus techniques, et bien évidemment des formations sur le modèle du bootcamp (voir plus haut), afin de transformer cette fois-ci en profondeur les compétences de l’ensemble des salariés (+ de 1 000 à ce jour).
Ensuite, et afin de ne pas fermer la porte à celles et ceux qui ne peuvent se rendre dans les campus actuellement en activité, des formations en lignes consacrées au développement web et à la data science ont été créées en octobre dernier, en français ou en anglais, avec à la clé une certification professionnelle reconnue par l’Etat.
Et comme le marché hexagonal intéresse autant que le marché international, hors Etats-Unis, concurrence autrement plus féroce que celle française, Le Wagon va ouvrir deux nouveau campus d’un nouveau genre, en Essonne et en Seine-et-Marne, afin de s’adresser cette fois-ci aux demandeurs d’emplois, peu ou pas diplômés, résidents de quartiers prioritaires ou de zones de revitalisation rurale. Entièrement financés par Pôle Emploi et l’Etat, les formations devraient durer cette fois-ci entre treize et quinze semaines (460 heures), certifiantes de niveau 6 (bac+3/+4), avec comme souhait d’y enrôler 200 candidats d’ici 2024.
Un troisième est prévu en Martinique, avec comme idée cette fois-ci d’y former en priorité des femmes, également demandeuses d’emplois. Le chiffre avancé est de 250.
Et pour mener ces futures formations, que j’appellerai de secondes chances, elles seront assurées par des professeurs similaires aux autres formations relatées ci-dessus, pour la plupart anciens alumni ou « wagonneurs » comme ils aiment à se distinguer, donnant un gage supplémentaire de leur efficacité et une assurance quant aux résultats attendus. Ils sont aujourd’hui plus de 1 200, tous en free-lance, et payés à la journée.
Mais, tous ceux qui sont passés par Le Wagon ne sont pas devenus professeurs, en effet, près de 200 start-ups auraient été créées par d’anciens élèves diplômés, dont leur propre structure auraient levée plus de 300 millions de dollars.
S’il fallait des preuves du niveau des formations proposées, en voici une belle.
Allez, je prends le pari que nous avons affaire-là, à une future Licorne, et vous, qu’en pensez-vous ?
Rendez-vous dans quelques mois.
*La « scalabilité » est la capacité d'un dispositif informatique à s'adapter au rythme de la demande. La capacité du matériel étant fixe, en particulier le débit binaire des réseaux et des disques durs, il existe une limite dans le nombre de demandes qui peuvent être traitées dans un temps donné. Au-dessus de cette limite les demandes sont multiplexées et la concurrence entre les demandes traitées simultanément provoque des délais d'attente supplémentaires qui font effet de goulot d'étranglement (Wikipedia)
Jacques Samela
Sources :
. https://www.maddyness.com/2021/12/02/pole-emploi-wagon-formation-code/