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Ne nous trompons pas de chemin

Publié le par Jacques SAMELA.

En effet, ne nous trompons pas, car demain il sera peut-être trop tard, ou alors nous aurons perdu tellement de temps, qu’il en sera encore plus coûteux qu’aujourd’hui de le rattraper.

En effet, à quelques semaines des élections régionales, où des forces contraires avancent à visages plus ou moins découverts, il est nécessaire aujourd’hui de bien réfléchir aux conséquences éventuelles que pourraient provoquer un vote plus protestataire que constructif.

Car, au de-là de l’aspect politique, important, mais pas le sujet du jour, quoique, créer un blog (fin 2012) comme le mien à un moment où les informations n’étaient que négatives, où certains prédisaient les pires catastrophes de la terre pour la France, son déclin, voire sa décadence, c’était l'air de rien faire acte d’engagement.

Mais, comme mon blog n’est quand même pas une tribune politique (pas l’ambition), c’est donc de l’aspect économique dont je vais relater, car c’est vraiment un sujet qu’il ne faut surtout pas négliger, car, tout en découle, on le voit bien aujourd'hui, chômage, précarité, tensions sociales puis politiques.

Donc, aujourd’hui, alors que les heures sombres de l’économie française semblent être derrière nous, avec notamment l’avènement de nouveaux acteurs, futurs leaders mondiaux dans leurs créneaux d’activités, ceux qui ont su résister aux vents contraires, en axant notamment sur l’innovation, l’installation de centres de R & D de grands groupes internationaux, synonyme d’une attractivité non démentie, la multiplication des Fablabs, des incubateurs, les 10 ans des pôles de compétitivité, il serait vraiment dommage de s’arrêter en si bon chemin.

Alors oui, la mondialisation fait peur, ou du moins celle que certains nous dépeignent, mais aujourd’hui, pour réussir, et encore plus demain, les entreprises françaises doivent et devront s’ouvrir à l’international, et non s’enfermer dans une étroitesse d'esprit essentiellement national, ce que d’aucuns justement souhaiteraient nous assurer. Comme un retour à un soit disant mieux avant. Quand ?

Mais non, rien ne sera plus comme avant, car que deviendrait la France, seule face à des géants en devenir comme la Chine, l’Inde, ou plus anciens comme les Etats-Unis, la Russie, le Japon ?

Le salut passe donc déjà par l’Union Européenne, même s’il est vrai qu’elle n’est pas parfaite, mais, avec un réel effort d’unité (difficile il est vrai), en respectant les spécificités et en alliant les forces de chacun, cela lui permettrait de rester ce qu’elle est déjà aujourd’hui, soit la première puissance économique mondiale, le principal exportateur mondial, ainsi que le premier destinataire des investissements dans le monde. Et avec plus de 500 millions d’habitants, le combat économique est loin d’être perdu, au contraire. Par-contre avec 65 millions, cela serait largement plus compliqué pour la France.

Ensuite, et c’est peut-être là que l’effort doit être soutenu, c’est de faire que les entreprises françaises s’ouvrent à d’autres marchés internationaux avec un esprit conquérant, aidées en cela par une jeunesse compétente, à la recherche de challenges, avec dans la tête, une image de l’industrie non plus dénigrée comme elle le fut pendant de nombreuses années, avec à la clé une perte d’influence de l’activité industrielle en France et une image on ne peut plus plus ternie encore aujourd'hui.

Et qui mieux que ces entreprises également pour permettre à ces jeunes français, dont certains disent qu’ils ne s’intègrent pas, issus pour beaucoup des banlieues, diplômés pour une grande partie, mais snobés, voire carrément discriminés à l’embauche, de démontrer leurs envies, leurs capacités à se dépasser, leurs désirs d’appartenir à une communauté nationale, apportant justement leurs connaissances des us et coutumes des pays d’origine de leurs parents ou grands-parents, important pour participer à la reconquête des marchés perdus (au profit de la Chine, déjà), ou à la conquête de nouveaux, et donc de représenter et de s'accaparer ce savoir-faire à la française, encore reconnu et apprécié.

Je souhaite donc, que dis-je, je veux une France qui gagne, mais qui gagne avec tous ses bras et non seulement certains. Aidée en cela d’une Europe forte et unie, alors que certains la souhaite désunie, comme durant l’entre deux guerre, le soit disant mieux avant peut-être, avec on le voit déjà, un repli sur soi, bien ancré dans ses frontières, défendant son pré carré, entouré d’ennemis, voir, d’envahisseurs imaginaires.

Donc, oui je m’engage, à démontrer notamment par le biais de mon blog que la France n’est pas ce pays en fin de course, qu’elle est toujours cette nation reconnue de par le monde, prise souvent pour modèle, et dont les prochaines conquêtes se feront essentiellement à l’échelle économique. C’est même déjà commencé.

Mais surtout, je m’engage parce que je ne veux pas d’une France rabougrie, aigrie, rétive à tout changement, fermée sur elle-même, retrouvant en cela certains réflexes déjà vus par le passé.

Donc, vous, mes lectrices et lecteurs assidus, engagez-vous également, à votre manière, pour que la France ne devienne pas une nation quelconque dans le monde de demain. Elle mérite mieux.

Jacques Samela

Vus et lus dans Liberation du 02 octobre 2015, et Les Echos du 08 aout, du 25 septembre, du 15 octobre et du 06 novembre 2015
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Les entreprises familiales, pérennité et compétitivité

Publié le par Jacques SAMELA.

Dans un contexte toujours difficile pour l’économie française, et donc pour ses entreprises, il en est une qui résiste mieux que les autres, l’entreprise familiale.

En effet, d’après une enquête réalisée en 2013 par le cabinet PWC (www.pwc.fr) et la Family Business network (www.fbn-i.org), entité regroupant les entreprises familiales dans le monde, 32 % d’entre elles ont enregistrées une hausse supérieure à 5 % de leur C.A., tout en consacrant près de 5 % en R&D. C’est ce que l’on appelle l’innovation persévérante.

Mais, au-delà de ces chiffres, tentons de comprendre au mieux les clés de ce succès, par ce qui me semble être les règles premières de toute entreprise familiale.

Donc, tout d’abord, le contrôle du capital.

En effet, avec le souhait de garder le capital de l’entreprise en famille, plutôt que de passer par des éléments extérieurs comme les banques ou des actionnaires financiers, plus enclins à attendre des profits rapides, celles-ci privilégient donc un actionnariat familial stable, faisant preuve de prudence dans leur stratégie de développement et d’investissements, tout en se donnant une grande liberté d’action avec des chaines de gouvernance courtes, et des décisions prisent rapidement quand il le faut, gage d’efficacité.

Ensuite, le souci du long terme.

On dit d’elles qu’elles raisonnent en termes de génération plutôt que de mois, qu’elle ont donc une vocation trans-générationnelle, et que s’inscrire dans le long terme constitue justement pour elles un objectif et une valeur à pérenniser, car tous les dirigeants de ces structures savent qu’en cas de bêtises, ce seront leurs descendants et donc la famille au final, qui paieront les pots cassés.

Et enfin, les valeurs humaines.

Alors qu’une majorité des salariés français ne se sentent pas toujours valorisés au sein de leur entreprise, dans ces structures familiales, c’est plutôt le contraire. En effet, les dirigeants, connaissent plutôt bien leurs employés, pour certains même depuis leur prime jeunesse, car ayant fréquenté les mêmes écoles, sont souvent plus à l’écoute de ceux-ci justement, plus proches d’eux, et attentifs à leur bien-être, avec comme conséquences, quand des faits que l’on appelle les variables conjoncturelles les y obligent, à être plus impliqués et plus enclins à accepter des sacrifices primordiaux pour la survie de leur entreprise.

Et, quand on sait que le turn-over du management dans ce genre de structure est limité, avec notamment une moyenne de 14 ans pour un directeur général, au lieu de 7 ans dans les autres entreprises, les salariés y trouvent donc au final un havre de paix et de stabilité, gage d’une productivité supérieure à la norme, et donc d’une compétitivité pérenne.

Cependant, tout n’est pas parfait, car par exemple, à l’heure de l’internationalisation des échanges, et à part des groupes comme Michelin, Decaux ou encore Longchamp (voir dossier futur), plus petit en taille, mais de renommée mondiale, nombre de ces entreprises n’ont aucune ou peu activités à l’international, dû justement à leur taille, car composé en grande partie de TPE ou PME, soit 83 % des entreprises familiales françaises, avec des difficultés à trouver des zones de croissance autres que locales, ce qui démontre d’un fort ancrage territorial, mais un frein à leur expansion.

Et ensuite, qui dit familial, dit succession, et là, on touche à une problématique cruciale, soit qu’une entreprise créée puisse rester dans le giron familial pendant plusieurs générations.

En effet, en France, contrairement à l’Allemagne ou l’Italie, les dirigeants de ces entreprises attendent souvent trop longtemps pour organiser leur succession, ce qui fait que seulement 10 % restent justement familiales. Les raisons, principalement la difficulté de trouver parmi les héritiers le bon profil, et pour les créateurs de passer la main, œuvre d’une vie, de leur vie. Et pourtant, ces étapes sont très importantes, car aujourd’hui, au vu du nombre d’entreprises centenaires, soit près de 1 400, il y a une entreprise familiale centenaire (EFC) qui disparaît chaque mois. Mais, fort heureusement, beaucoup résistent, et ont même pour certaines dépassées ce nombre, comme par exemple le groupe Saint-Gobain (www.saint-gobain.com), anciennement Manufacture Royale des Glaces de Miroirs, et qui, avec 570 ans d’existence, lui vaut d’être aujourd’hui la plus ancienne entreprise familiale française.

Sans oublier également que ces entreprises centenaires représentent près de 125 000 emplois et un chiffre d’affaires supérieur à 500 millions d’Euros. A ne pas négliger donc.

Et à ne pas négliger non plus, l’attractivité de ces structures auprès de la population française, soit près de sept actifs sur dix, très attachée à des valeurs peu usitées dans les autres entreprises, et déjà vues plus haut, soit le sens des valeurs, l’authenticité, les notions de fidélité, l’engagement des dirigeants à long termes, mais aussi un climat social apaisé, et un espace de dialogue entre collaborateurs et dirigeants.

Donc, oui l’entreprise familiale peut être un modèle à suivre pour les autres entreprises, en mettant justement l’accent sur la stabilité, la logique du long terme, et privilégier les ressources humaines, avec pour objectif de sceller un accord de partenariat entre les principales forces vives de l’entreprise.

C’est ce que certains appellent un « changement de paradigme ».

Rendez-vous d’en plusieurs années.

Jacques Samela

Sources :

. Les Echos du 07/10/2013

. Les Echos du 15/01/2014

. Les Echos du 21/10/2014

. L’Usine Nouvelle du 12/06/2015

. Les Echos du 08/06/2015

. La Tribune du 29/09/2015

www.fbn-france.fr

www.efc-centenaires.fr

www.entreprises-familiales.com

www.economie.gouv.fr/transmettre-mon-entreprise

. Family Business Network / Montreux / 14 – 17 octobre 2015

www.fbnsummit.org

. Trophées de l’entreprise familiale

www.tropheedeschenes.fr

. A lire :

La stratégie du propriétaire, enquête sur la résilience des entreprises familiales face à la crise. Alain Bloch, Nicolas Kachaner, Sophie Mignon. Editions Pearson.

Les entreprises familiales, pérennité et compétitivité
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God save the queen, and the UK

Publié le par Jacques SAMELA.

Après le succès des Jeux Olympiques de Londres en 2012, à quelques heures de l’ouverture de la huitième édition de la Coupe du Monde du Rugby, et à l’avènement d’un éventuel « Brexit », la Grande-Bretagne est à nouveau sur le devant de la scène.

Mais, que représente-elle vraiment, et, est-elle vraiment le modèle que certains en France envient ?

Alors, sans faire acte « d’english bashing », contrairement à nos amis anglais, isn’t it Mister Cameron, son positionnement véritable

Donc aujourd’hui, la Grande-Bretagne, est devenue la cinquième puissance mondiale au détriment de la France (de peu), avec une croissance économique de près de 3 % en 2014, et une moyenne de 1,6 % sur les trois dernières années, un PIB par habitant de 34 400 €, et un chômage oscillant entre 5 et 6 %.

Ensuite, avec plus de 60 % du PIB du pays, le Royaume-Uni est l’un des acteurs les plus importants du commerce international, il est également le deuxième plus grand exportateur et le cinquième plus grand importateur au monde dans le domaine des services commerciaux, et le huitième plus grand exportateur et sixième plus grand importateur dans le domaine des marchandises.

Cependant, pour expliquer en partie cette réalité, il est un élément qu’il ne faut pas négliger, c’est l’importance de Londres. En effet, il faut savoir que la capitale britannique représente la sixième économie européenne avec près de 386,7 milliards d’Euros en termes de PIB, soit 23,7 % du revenu national, et que l’incontournable City, où seraient gérés près de 20 % des actifs mondiaux, représente à elle seule près de 4 % du PIB britannique et près de 350 000 emplois.

Un autre secteur fait aussi les beaux jours de Londres, il s’agit de la high-tech. En effet, considérée comme sa capitale européenne (devant Paris), elle attire plus d’investisseurs étrangers dans ce domaine que toute la France, et un classement d’EY (www.ey.com) estime même qu’au cours des dix dernières années, c’est plus d’un millier d’investissements étrangers qui y ont créés. Le secteur représente donc environ 40 000 entreprises actives, emploie près de 200 000 personnes, et représente près de 5 % du PIB londonien, soit 25 milliard d’Euros, et attend une croissance estimée à 5 % par an d’ici 2025.

Et donc, avec la vitalité de ces secteurs, un emploi créé équivaut à huit autres dans les services, ce qui fait que le taux de chômage de la ville y est largement plus bas que la moyenne nationale, soit à 2,6 %, et qu’elle est devenue un aimant pour toutes personnes à la recherche d’opportunités financières, mais également créative.

Le seul hic, car il y en a au moins un, c’est qu’elle tend à s’éloigner du pays réel, car même si elle semble accepter cette réalité plutôt positive, la classe moyenne londonienne quitte de plus en plus la ville, remplacée par des nouveaux venus, migrants de tous pays à la recherche de la fortune ou tout simplement de travail pour vivre dignement, ou d’investisseurs étrangers, en quête eux de rendements élevés.

Et il est vrai que quand on parle de la Grande-Bretagne ou du Royaume-Uni, le premier nom qui vient, à part peut-être la reine ou le petit Georges, c’est bien Londres.

Mais, une autre réalité est également à l’œuvre aujourd’hui, c’est notamment la création d’écosystèmes innovants et de notoriétés mondiales, remplaçant les anciens piliers de l’industrie britannique, perdus au profit des industries de service, un peu comme en France, mais garant d’un avenir radieux dans des domaines comme les Biotech avec le Biomedical Campus de Cambridge, dont le but et le souhait avoués est de concurrencer la ville de Boston, référence mondiale en bioclusters, ou encore la ville de Birmingham, avec sa « Silicon Canal », communauté high-tech regroupant notamment des start-up innovantes.

Pour autant, le secteur manufacturier et automobile en particulier reprend du poil de la bête, et le groupe Dyson (www.dyson.fr), connu pour ses aspirateurs sans sacs, représente à lui seul un exemple probant d’une certaine tradition industrielle bien ancrée, représentant malgré tout encore 21 % du PIB du pays.

Donc, au vu de ces exemples, on pourrait effectivement penser que ce pays a trouvé la solution magique pour repartir, mais, d’après certains analystes, cette reprise est à relativiser, car le déficit public s’élève quand même à 5,4 % du PIB (4,1 % prévu pour la France cette année), et l’endettement des ménages a atteint 125 % du PIB (84,7 % pour les ménages français).

Alors, pour continuer sur cette impulsion, le nouveau gouvernement Cameron a rapidement affiché ses priorités pour les années à venir, avec notamment la réduction des déficits, la baisse du coût de la vie, la poursuite de l’austérité, des investissements en matière d’infrastructure, sans oublier également la formation, car un jeune de moins de 24 ans sur cinq est au chômage.

Et, en terme de chômage, un des plus bas en Europe il est vrai, il n’a été contenu que grâce au gel des salaires, au développement du travail à temps partiel, ou à la création de ce que l’on appelle les contrats « zéro heure », qui permettent à un employeur de ne pas licencier un salarié, mais de ne l’employer que s’il a du travail à lui proposer, et de ne lui payer que les heures travaillées.

Conséquence, un appauvrissement des couches dites populaires, soit près de 700 000 britanniques (+ 19 % en un an), avec des contrats dits flexibles, et une augmentation de 18 % des visites dans les banques alimentaires durant la période 2014-2015.

Alors oui, il y a du travail, mais il faut savoir quand même que le Royaume-Uni est désormais l’un des pays au monde où les inégalités sont les plus fortes, et, ce n’est pas près de s’arranger, car malgré tout, pour la majorité des britanniques, un petit job vaut mieux que pas de job du tout, c’est ce que l’on appelle le « Workfare », et le sentiment général est que, même si ils débutent avec un emploi sous-qualifié, ils auront moyen de progresser rapidement. Et comme le choix clairement affiché par le gouvernement actuel est le travail quel qu’il soit, au détriment des aspects sociaux, il n’y a donc pas de raison que cela change.

Réalité peu envisageable aujourd’hui en France, car comme le dit l’auteur britannique vivant en France depuis plus de vingt ans, Stephen Clarke, « Le français travaille pour vivre, l’anglais vit pour travailler ». Et, comme le traitement du chômage se fait justement lui sur des aspects sociaux, avec notamment près de 50 milliards d’Euros dépensés par an pour l’indemniser et l’accompagner, contre 11,3 en Grande-Bretagne, et, avec des modes utilisés pour le combattre vraiment différents, dû certainement à leur modèle complètement différents, soit un libéralisme décomplexé pour la Grande-Bretagne, et un interventionnisme historique de l’Etat pour la France, la question est de savoir qui de ces pays aura finalement raison ?

Pour le moment, et c’est flagrant, c’est la Grande-Bretagne.

Seulement, avec l’éventualité d’un référendum sur l’appartenance à l’Union Européenne, et donc d’un « Brexit » possible, tout peut changer.

Car, selon Bruxelles, environ 3,5 millions d’emplois et 50 % des exportations dépendent directement de l’Union Européenne, et que d’après certains instituts comme Open Europe (www.openeurope.org.uk), un départ de l’Union Européenne occasionnerait une perte de 2,3 % du PIB, mais surtout fragiliserait on ne peut plus la place de la Grande-Bretagne dans le monde, déjà un peu en œuvre aujourd’hui, et ce que ce soit vis-à-vis de l’Europe ou des Etats-Unis.

Nos amis britanniques devraient donc peut-être se rappeler ce que disait Winston Churchill en 1946, « Nous devons construire quelque chose comme les Etats-Unis d’Europe », avec certainement comme idée d’être fort ensemble plutôt que séparés, ce qui est encore plus d’actualité aujourd’hui, avec l’avènement notamment de pays comme la Chine ou l’Inde. L’Empire britannique à la papa n’est plus, le savent-il ?

Nous en reparlerons.

Jacques Samela

Sources :

. Le Moci (www.lemoci.com)

. Le Point du 20 novembre 2014

. Enjeux Les Echos / Avril 2015

. Le Magazine du jeudi (Le Parisien) du 30 avril 2015

. Libération du 07 mai 2015

. Challenges du 07 mai 2015

. Les Echos du 20 mai 2015

. Le Monde Economie du 03 septembre 2015

A lire :

. Comment les français ont gagné Waterloo de Stephen Clarke chez Albin Michel.

God save the queen, and the UK
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La douane française, au service de la compétitivité

Publié le par Jacques SAMELA.

Au-delà de l’image d’Epinal, consistant à ne voir de la douane que la vérification des coffres de voiture aux frontières espagnoles et italiennes (chaque été à la télévision), il faut savoir aussi qu’elle participe amplement à la compétitivité de l’économie française.

En effet, mais avant, petit retour en arrière.

On trouve donc trace d’un semblant de douane en France dès le XII siècle, avec des actes (actions) de perceptions opérées sur les marchandises en mouvement, et un régime dit douanier par province, voire par ville. Sinon, dès l’antiquité, les Etats ont prélevés des impôts sur les marchandises franchissant les frontières.

Et, pour revenir à la France, c’est sous Louis XIV que ce modèle prend de l’ampleur, à l’instigation de Jean-Baptiste Colbert (voir photo), contrôleur général des finances et considéré justement comme le père de la douane moderne, mais, croyant également que la richesse est à la mesure de ses réserves, il estimait déjà à l’époque qu’il fallait exporter le plus possible de produits de valeur, et en importer le moins possible, avec la nécessité de développer le commerce, l’industrie et les cultures industrielles.

Précurseur me direz-vous ?

Surement, car pour encourager et protéger les productions nationales, des subventions et des exemptions fiscales furent attribuées aux manufactures de l’époque.

N’est-ce pas ce que l’on fait aujourd’hui avec les différentes incitations instituées par le gouvernement pour permettre aux entreprises de retrouver de la compétitivité ?

Comme quoi, le passé peut, et doit être parfois source d’idées, voire d’inspirations. A méditer.

Sinon, pour revenir à la douane, elle est donc aujourd’hui, en plus de ses missions fiscales, et de protection de la sécurité et de la santé publique, garante du bon fonctionnement des flux commerciaux en alliant fluidité, sécurité et qualité.

Et de fait, elle participe amplement aux actions de soutien à la compétitivité des entreprises françaises en leur proposant des procédures mieux intégrées à leurs contraintes logistiques, en développant gratuitement des services dématérialisés, en favorisant la (re)localisation d’activités génératrices d’emplois, l’organisation de rencontres avec les entreprises, appelées « Tour de France des experts », et consacrées aux dispositions qu’elles met en œuvre pour soutenir leur activité, ou encore la création récente d’un magazine intitulé « Douane magazine », afin de soutenir les entreprises à l’international.

Et justement, pour les accompagner au plus près, la douane complète ses actions par un réseau adapté à chaque structure.

Tout d’abord, en région, des cellules conseil aux entreprises dans les directions régionales proposent des conseils, conseillent et informent.

Ensuite, des services régionaux auditent gratuitement les entreprises tout en les accompagnants dans leurs démarches.

Pour les grands groupes, une Mission grandes entreprises (MGE) est à leur service en tant qu’interlocuteur unique.

Pour les PME, une mission similaire leur est dédiée au niveau national.

Et, pour les primo opérateurs, un centre d’appel national appelé « Infos douane service (IDS), est chargé d’orienter les entreprises.

Mais, comme l’activité économique n’est pas toujours synonyme de bons procédés, la douane a aussi un rôle plus protecteur, en faisant notamment respecter les règles de l’OMC concernant les politiques commerciales, en protégeant et sécurisant l’économie contre les pratiques déloyales comme le dumping et les contrefaçons, tout en soutenant l’économie légale, sans oublier également son rôle d’évaluation en établissant pour les pouvoirs publics et les entreprises, des statistiques sur le commerce international fortement appréciées.

Et l’international, synonyme d’exportation pour les entreprises, demeurera incontournable dans les actions actuelles et futures de la douane, avec notamment la certification OEA (Opérateur économique agréé), instituée pour les entreprises, afin de leur assurer certaines facilités comme la dispense de fournir certaines garanties financières, la priorité sur certaines procédures, ou encore la possibilité d’entretenir des relations de confiance avec elle, ce qui, dans le cadre du nouveau code des douanes de l’Union européenne, dont l’entrée en vigueur est prévue en mai 2016, et dont le statut d’OEA assurera aux détenteurs de ce « passeport », de devenir des opérateurs privilégiés dans l’Union européenne, mais aussi dans de multiples pays comme les Etats-Unis, le Japon, la Chine ou encore le canada. A ce jour, plus de 1 000 entreprises ont déjà obtenu ce sésame.

Donc, oui, le rôle de la douane est aujourd’hui primordial pour la compétitivité des entreprises françaises, et, avec une mondialisation croissante, suivi de son lot d’affaires potentielles, il y a fort à parier qu’il n’est pas prêt de baisser, au contraire.

Jacques Samela

Sources :

. www.douane.gouv.fr

. www.doingbusiness.org

Jean-Baptiste Colbert, né le 29 août 1619 à Reims, mort le 6 septembre 1683 à Paris
Jean-Baptiste Colbert, né le 29 août 1619 à Reims, mort le 6 septembre 1683 à Paris

Jean-Baptiste Colbert, né le 29 août 1619 à Reims, mort le 6 septembre 1683 à Paris

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Incubateur, la poule aux oeufs d'or ?

Publié le par Jacques SAMELA.

D’un point de vue technique, et d’après le dictionnaire, un incubateur est un endroit qui favorise l’incubation des œufs, facilitant en cela leur éclosion.

A l’échelle plus économique, un incubateur, d’entreprises cette fois-ci, est une structure d’accompagnement de projets de création d’entreprises, avec comme objectif d’apporter un soutien en terme de conseil, de financement, et d’hébergement durant les premières étapes de la vie de leur vie (aux entreprises).

Et, avec plus de 200 lieux référencés en France aujourd’hui, les incubateurs, qui existent depuis une vingtaine d’années, ont accueillis entre 2000 et 2014 près de 4 000 projets d’entreprises innovantes, permettant la création de plus de 2 500 entreprises.

La ville référence en France, en est Paris, avec plus de 40 incubateurs pour 1 500 start-up hébergées, et de grands projets en passe d’être finalisés, comme celui du Bd Mc Donald avec 15 000 m2 dédiés aux start-up, celui du stade jean Bouin, devant accueillir pour l’Euro 2016 des start-up dédiées au monde du sport, sans oublier celui de la halle Freyssinet, porté par Xavier Niel, le créateur de Free, censé accueillir pour la fin 2016 près de 1 000 sociétés et plus de 3 000 entrepreneurs sur 30 000 m2, devenant pour l’occasion le plus grand incubateur de France.

Mais, loin d’être homogènes, les incubateurs peuvent se différencier entre eux par les services qu’ils proposent, leur caractère lucratif ou pas, le type de projets qu’ils accompagnent, ou leur statut.

En effet, ils peuvent par exemple être publics. Créés dans le cadre de l’appel à projets prévu par la loi Allègre du juillet 1999, leurs missions est de favoriser le transfert de technologies développés dans les laboratoires de recherche publique vers le monde économique par la création d’entreprises innovantes. Ils sont actuellement au nombre de 28, et Belle de Mai à Marseille, Paris Biotech Santé à Paris ou encore Eurasanté à Loos dans le Nord Pas de calais en sont quelques exemples significatifs.

Ensuite, ils peuvent provenir d’écoles ou d’organismes de recherche, avec comme but d’accompagner les projets de création d’entreprises de leurs anciens étudiants ou chercheurs.

Mais, ils peuvent aussi être liés au développement économique local, provenant d’agences de développement économique ou de pôles de compétitivité (lire ou relire mon article sur le sujet, en date du 03/01/13).

Sans pour autant oublier les privés ou semi-privés (pouvant être portés également par des fonds publics), permettant à de grands groupes industriels de se rapprocher de l’innovation par l’intermédiaire des start-up, comme par exemple, la SNCF avec son incubateur consacré au voyageur connecté, Renault la mobilité connectée ou encore Gdf Suez, Engie maintenant, consacré lui à trouver une meilleure énergie pour la ville, faisant donc figure de pionniers, et entrainant avec eux des projets dans tous les secteurs industriels ou non comme le transport, le tourisme, ou le secteur de la cosmétique.

Donc, au vu de ces différents exemples, les incubateurs paraissent être de vrais accélérateurs de projets, mais ont-ils pour autant prouvés leur efficacité ?

Apparemment oui, car même si il est encore tôt pour avoir une idée précise de la réussite de ce dispositif, il s’avère quand même qu’une grande majorité des start-up passées par ces structures, passent plus facilement le cap tant redouté de la pérennité, avec un taux de mortalité faible, et que certaines obtiennent des succès foudroyant comme par exemple Critéo (lire ou relire l’article sur le sujet, en date du 19/11/13), connu pour avoir levé au Nasdaq de New York la modique somme de 182 millions de dollars, et né dans les locaux d’Agoranov (www.agoranov.com), l’un des plus anciens incubateurs de la ville de Paris, ou encore Pretty Simple (www.prettysimplegames.com), fondé à Paritech Entrepreneurs (www.telecom-paritech.fr), et dont la notoriété s’est appuyé sur le jeu vidéo Criminal Case (pour les aficionados), séduisant près de 100 millions d’utilisateurs dans le monde sur Facebook.

Donc oui, le modèle parait viable, mais pour être vraiment pérenne et encore plus efficace aujourd’hui, un accès de ces structures à des projets internationaux, Paris en espère près de 30 % sur son territoire, leur permettrait d’attirer les entreprises les plus innovantes. Mais avec les arrivées récentes du géant japonais du commerce électronique Rakuten (www.rakuten.com), ouvrant son centre de recherche à Paris, de Google, ouvrant, toujours à Paris, son centre culturel, unique au monde, et récemment Facebook, avec son idée d’ouvrir un centre de R&D consacré à l’intelligence artificielle à Paris, car assuré de trouver sur place des écoles et des universités reconnues pour former dans ce cas les meilleurs ingénieurs, cela démontre justement que le mouvement est déjà en marche, que la France n’est pas aussi à la traine que certains veulent le dire, et qu’au contraire, l’excellence française, reconnue de par le monde, y est recherchée.

Quant aux start-up, cela ne peut qu’être bénéfique pour leur avenir, avec l’assurance pour elles, de se confronter à ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans le domaine de l’innovation au sens large du termes.

La prochaine étape ?

Que des groupes français, sortis d’incubateurs puissent à leur tour jouer le rôle de précurseur, mais cette fois-ci à l’étranger.

Jacques Samela

Sources :

. www.enseignementsup-recherche.gouv.fr/cid5739/les-incubateurs-dentreprises-innovantes-lies-a-la-recherche-publique.html

. www.retis-innovation.fr

. www.mon-incubateur.com

. Wikipedia

. Les Echos du 05 juin 2015 : Start-up academy.

Incubateur, la poule aux oeufs d'or ?

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FabLab, la création collaborative au service de l'innovation

Publié le par Jacques SAMELA.

Avant la 1ère édition du FabLab festival (www.fablabfestival.fr) de Toulouse (6 au 10 mai), je souhaitais vous, nous, faire découvrir ce qu’était réellement un « fabLab ».

Alors, qu’est-ce qu’un « fabLab », et à quoi cela peut-il servir ?

Pour ceux qui savent, gardez-le pour vous (le temps de votre lecture), et ensuite, n’hésitez-pas à m’écrire pour me faire part d’éventuelles erreurs, voir d’oublis.

Donc, un fabLab qu’est-ce donc ?

Défini en 2004 par un certain Neil Gershenfeld, directeur du Center for Bits and Atoms au Massachussets Institute of Technology (MIT), le premier FabLab a été créé à Boston (USA). Le premier FabLab français fut quant à lui créé à Toulouse, et c’était en 2009. Depuis, de nombreux se sont créés de par le monde.

Donc, un FabLab est un laboratoire de fabrication, contraction de l’anglais « fabrication laboratory, ouvert au public, il s’adresse aux entrepreneurs, designers, artistes, bricoleurs, étudiants, vous, moi, et on y trouve toutes sortes d’outils comme des machines à commande numérique peu coûteuses, et de plus en plus des imprimantes 3D. Le FabLab constitue aussi un espace de création dite collaborative, où l’on peut fabriquer divers objets, transformer ou réparer des objets de la vie courante.

Mais attention, pour être considéré comme un vrai FabLab, il faut respecter la charte en vigueur, mise en place par le MIT de Boston, et qui implique d’intégrer le réseau mondial des laboratoires locaux, partager le catalogue évolutif pour fabriquer n’importe quel objet, tout en permettant aux personnes et aux projets d’être partagés, fournir une assistance opérationnelle, technique, financière, logistique et d’éducation, permettre un accès libre à tout individu désirant créer, sans omettre également des responsabilités comme la sécurité (ne rien endommager et ne blesser personne), le fonctionnement (nettoyer, maintenir et améliorer le laboratoire), et les connaissances (contribution à la documentation, ainsi qu’aux autres).

Alors, même si la France paraît, je dis bien, paraît en retard, il faut quand même savoir que dès la fin des années 90, des espaces publiques numériques (EPN) ou cyberbases ont été ouverts, avec depuis juin 2013, une incitation du gouvernement pour que ces structures, plus de 4 000, puissent se métamorphoser en FabLab. Sur 154 dossiers déposés, 14 projets furent retenus. Gageons que ce n’est qu’un début, car aujourd’hui, ce sont les entreprises qui s’y mettent également.

En effet, des groupes comme Renault (Le Créative Lab), Airbus (Le Protospace), Orange (L’Orange Fab France), ou encore EDF (L’I2R), ont donc ouverts leur propre structure, avec justement comme idée de donner, voire de redonner un élan à leurs processus d’innovation, libérer la créativité de leurs salariés, repérer les potentiels entrepreneurs, augmenter le nombre de brevets, et donc innover en rupture totale avec leur activité. Et, pour être encore plus efficaces, les FabLabs industriels français, se fédèrent en association appelée « Fab&Co », avec comme but de mettre en commun leurs ressources, afin de monter des projets.

Ensuite, après l’explosion de ces FabLabs dits Corporate, il y a aussi ceux que l’on nomme FabLabs académiques, qui occasionnent des approches collaboratives entre les étudiants et les entreprises, permettant à celles-ci de de renouer avec un esprit start-up quelque peu perdu. On peut citer comme exemple L’Ideaslab de l’Insa (www.ideaslab.insa-strasbourg.fr), le FabLab de la cité Descartes (www.fablab-descartes.com) ou encore le Coh@bit de l’IUT de Bordeaux (www.iut.u-bordeaux1.fr). Les FabLabs interentreprises comme l’Usine IO (www.usine.io), soutenu par Free, Parrot (lire l’article du 23/02/15), et Venteprivée.com, ou encore le FabMake de l’IRT de Jules Verne (www.fabmake.fr), parrainé par le pôle EMC2 (www.pole-emc2.fr) et la start-up Fabshop (www.lefabshop.fr), et dont l’idée phare, est de permettre à tout porteur de projets, d’être accompagné afin de réaliser un projet ou un prototype de produit jusqu’à l’éventuelle industrialisation.

Sans oublier également les FabLabs indépendants, qui émanent eux plutôt d’associations ou d’entreprises ne souhaitant pas investir dans leur propre structure, mais souhaitant malgré tout bénéficier d’une dynamique innovante, grâce à la mise à disposition gratuite d’installations de premier choix. Et dans cette catégorie, le Fablab ICI Montreuil (www.icimontreuil.com) fait office d’exemple, car avec près de 1 750 m2 d’ateliers pour près de 58 savoirs artisanaux, artistiques et technologiques, il est actuellement le plus important de France, mais sans oublier pour autant L’Artilect Lab de Toulouse (www.artilect.fr), premier FabLab de l’hexagone, qui de 1 000 m2 devrait passer à près de 3 900 m2, et donc dépasser largement celui de Montreuil.

Les jeux sont donc loin d’être fait dans cette compétition, qui n’en est pas vraiment une en plus, mais qui par contre, par cette quête nouvelle (enfin) vers plus d’innovation, démontre d’un certain regain national pour la création, et permettra certainement à la France et à son économie d’en tirer des résultats plus que positifs pour son avenir.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia.

. L’Usine Nouvelle du 01 mai 2014.

. L’Usine Nouvelle du 29 mai 2014.

. L’Usine Nouvelle du 18 septembre 2014.

. L’Usine Nouvelle du 19 octobre 2014.

. Industrie & Technologies du 25 mars 2015.

. Le Parisien Economie du 20 avril 2015.

En savoir plus :

. www.fablab.fr

A lire :

. Fab Lab : L’avant-garde de la nouvelle révolution industrielle. FYP Editions, collection « La fabrique des possibles ».

. L’âge du faire « Haking, travail, anarchie » de Michel Lallement. Edition Seuil.

A retenir :

. Empowerment : Etre acteur plutôt que consommateur.

. Prototypage rapide : Ensemble de machines à commande numérique de niveau professionnel.

. Do It Yourself (DIY) : Fais-le toi-même.

. Do it With Others (DIWO) : On ne le fait même plus “soi-même”, mais avec les autres.

. User Innovation : L’innovation ascendante.

. Open Lab : L’accès au FabLab est gratuit et ouvert à tous.

. Failure is always an option : L’échec est toujours une option. Faire par erreurs successives.

. Fab manager : La personne à tout faire du FabLab.

. Fab Academy (www.fabacademy.org) : Offre de formation en ligne et distribuée, avec travaux pratiques dans les FabLabs.

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Le Rafale, des mirages à l'éclaircie

Publié le par Jacques SAMELA.

Le 16 février 2015 restera certainement une date charnière dans la vie du Rafale.

En effet, de par la signature de l’Egypte pour l’achat de 24 exemplaires de l’avion de combat français, imaginé et élaboré par le groupe Dassault Aviation (www.dassault-aviation.com), créateur également des Mirages, et après quinze ans d’échec, cet évènement tant attendu, moqué également (voir photo), aura certainement pour effet de débloquer bien des situations en attente aujourd’hui.

Pour dire que l’on attendait la signature finale de L’Inde pour honorer sa commande de 126 appareils, voir celle du Qatar, intéressé lui par 36 appareils, et qui maintenant se fait passer devant par l’Egypte, ce qui à l’échelle du Moyen Orient et d’un antagonisme vivace, pourra peut-être justement ouvrir des portes quelques peu fermées dans le royaume de Doha. Suite aux prochains épisodes.

Et l’Egypte, avec cet achat on ne peut plus rapide (3 mois de discussions), devient pour la deuxième fois après 1981 et l’acquisition de Mirage 2000, devient aujourd’hui un client historique, voire peut-être comme la dernière fois le précurseur de succès à venir. De bonne-augure pour la suite ?

Lancé en 1988, le programme Rafale, a donc mis du temps avant d’obtenir son premier contrat à l’export. Par-contre en France, après une commande en 1994, la Marine Nationale réceptionna sa première flottille de Rafale F-12 dès 2004, et l’armée de l’air son 1er escadron en 2006.

Utilisé en Afghanistan, en Lybie dans le cadre de l’opération Harmattan, au Mali dans le cadre de l’opération Serval, et en Irak aujourd’hui contre « Daech », le Rafale a largement démontré ses capacités exceptionnelles au combat, avec l’ultra polyvalence comme une de ses principales qualités, sans oublier sa conception aérodynamique inédite, basée sur une aile delta.

Seulement, malgré ses réels atouts, et son haut degré de maturité opérationnel, suivi pourtant de très près par la plupart des armées de l’air du monde entier, ses ventes à l’extérieur étaient toujours égales à zéro. Les raisons, diverses. Tout d’abord, son coût. En effet, considéré à tort ou à raison comme l’avion de combat le plus cher du monde, dû certainement à son concentré d’innovations technologiques de premier plan, permit à ses principaux concurrents de jouer au maximum sur cet aspect. Ensuite, ce ne fut qu’une longue série de déconvenues, avec des raisons diverses, comme par exemple le poids des Etats-Unis aux Pays-Bas, à Singapour, ou encore en Corée du Sud, où après avoir surpassé l’avion américain F-15 à l’issue des évaluations, un appel de George Bush changea la donne et empêcha donc le Rafale d’équiper l’armée de l’air de ce pays.

Mais, il ne faut pas oublier les erreurs de la France elle-même, qui après avoir mené des campagnes commerciales prometteuses, anéantit ces mêmes opérations par des maladresses incroyables, comme par exemple au Maroc en 2007, où une demande récurrente de financement du royaume pour l’achat de 18 Rafale à 2,1 milliards d’Euros ne fût pas prise en compte à temps, en Suisse en 2011, où après avoir donné sa préférence pour le Rafale, elle revint sur sa décision après une intervention de Nicolas Sarkozy l’accusant d’être toujours un paradis fiscal, et enfin le Brésil, qui après un intérêt de l’ancien président Lula, fût stoppé par la présidente actuelle, prétextant le peu d’intérêt de la France à appuyer son initiative dans les discussions avec l’Iran sur le nucléaire, mais plus certainement dû au peu d’intérêt de l’Etat-Major de l’armée de l’air brésilien pour le Rafale. Depuis, ce pays a acquis des avions de combat suédois Gripen.

Donc, passé ces années plus que compliquées, il faut savoir qu’au-delà de l’utilisation du rafale, ce que d’aucuns commencent à dire (un peu comme pour le porte-avions Charles De Gaulle), ce 1er contrat à l’export va garantir un modèle industriel élaboré par le groupe Dassault et l’Etat français, ce qui dans la loi de programmation militaire 2014-2019, prévoit 40 Rafale vendus à l’export permettant la cadence d’assemblage de 11 appareils par an, jugé minimal pour que ce programme garde justement un sens économique, sachant que le constructeur doit livrer d’ici 2019, 55 appareils.

Ensuite, c’est aussi un poids économique non négligeable qui perdurera pendant de nombreuses années, avec tout d’abord le GIE Rafale, composé donc de Dassault Aviation (60 %), de Thalès (22 %), et de Snecma-Safran (18 %), fleurons de l’industrie aéronautique française, accompagné par près de 500 PME sous-traitantes, ce qui correspond à près de 7 000 emplois directs (combien d’indirects ?), mais surtout, l’assurance de garder en France des technologies de pointes, d’un savoir-faire reconnu, tout en privilégiant une innovation de qualité, permettant à la France de garder son indépendance, primordiale pour les années à venir, notamment dans le cadre de l’après Rafale, déjà en point de mire.

Quant à l’Egypte, avec cette acquisition rapide, elle pourra dès le mois d’août présenter cet outil de combat hors norme durant l’inauguration de l’extension du Canal de Suez, mais surtout répondre aux attaques récurrentes sur ses frontières.

Jacques Samela

Sources :

. La Tribune du 05/12/14.

. Les Echos du 09/02/15.

. Challenges du 12/02/15.

. Le Figaro du 13/02/15.

Le Rafale, des mirages à l'éclaircie
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Le pacte de responsabilité et de solidarité, mais qu’est-ce donc ?

Publié le par Jacques SAMELA.

Oui, qu’est-ce donc, et à quoi cela doit-il servir ?

Car, au-delà des postures et querelles partisanes, et dans l’attente du vote définitif de la loi Macron, sensé redonner du punch à l’économie française, il est un sujet auquel nous devons adhérer justement, c’est la santé économique de notre pays, au même titre que d’autres combats à mener que vous connaissez bien.

Et justement, ce début d’année voit donc la mise en application du fameux pacte de responsabilité, tant promis par l’exécutif, qu’attendu par les entreprises.

Donc, lors de ses vœux à la nation en 2013, François Hollande proposa un pacte de responsabilité destiné à redresser la compétitivité des entreprises, avec comme objectif avoué, faire reculer le chômage. Destiné également à gagner 0,5 % de croissance, et donc de créer près de 200 000 emplois à l’horizon 2017, le pacte représentera 41 milliards d’Euros d’aides accordées aux entreprises, afin notamment de les inciter à embaucher et à investir, tout en réduisant les impôts et les cotisations sociales, en simplifiant les procédures administratives comme la simplification de la fiche de paie ou encore à faciliter l’accès à la commande publique, mais aussi et surtout à baisser le coût du travail, déjà en partie acté par la mise en place du Crédit impôt compétitivité emploi, plus connu sous l’appellation CICE.

Par-contre, ce pacte ne sera pas sans contreparties.

Il sera effectivement demandé aux entreprises des créations d’emplois, avec notamment le développement de formations en alternance, l’apprentissage et les contrats de génération, la qualité des emplois à travers la formation des salariés, l’amélioration des grilles de classification et la réduction de la précarité du travail, ou encore l’investissement en France, leur permettant notamment de tenter autant que faire se peut la relocalisation de leurs activités.

Quant au financement de ce pacte, le premier ministre détailla le 16 avril 2014 un plan d’économies de 50 milliards d’Euros sur la période 2015-2017, avec des mesures phares d’économies budgétaires comme la baisse des prestations sociales, ou encore l’accentuation de la lutte contre la fraude fiscale (1 milliard d’ Euros de recettes supplémentaires) permettant justement d’en assurer son financement, mais aussi de permettre à la France de respecter ses engagements européens.

Les efforts seront donc répartis entre les dépenses de l’Etat (près de 18 milliards), les collectivités territoriales (11 milliards), la protection sociale (11 milliards), et l’assurance maladie (10 milliards).

Cependant, et avant de terminer ce sujet, il serait fautif de ne pas relater du deuxième volet de ce pacte, celui qui concerne la partie solidarité, et qui, par son action, permettra d’augmenter le pouvoir d’achat des foyers les plus modestes, tout en réduisant leurs impôts, soit un allègement pour près de 4 millions de ménages, une revalorisation des prestations sociales comme le minimum vieillesse, ou encore la mise en œuvre d’un plan de lutte contre la pauvreté, avec par exemple une augmentation du RSA.

Donc, il est vraiment important que ce pacte donne des résultats rapides, car la situation sur le marché du travail est loin d’être positif, avec notamment les derniers chiffres du mois de décembre, qui porte à 3,5 millions de demandeurs d’emplois, record absolu, car, malgré ce que disent certains, c’est bien en en accompagnant les entreprises à retrouver leur compétitivité, que nous pourrons assister à un retournement de situation, et faire que le chômage commence à baisser.

Et ce n’est pas faire du lobbying pour le patronat que de dire cela, c’est juste une réalité, car si les entreprises gagnent des parts de marchés, retrouve de la compétitivité, elles auront besoin de main d’œuvre, et donc d’embaucher.

Et comme le dit le gouvernement (je ne roule pas pour lui, mais pour la France), c’est bien dans l’intérêt de tous.

Jacques Samela

. Pour en savoir plus :

www.gouvernement.fr/pacte-responsabilite-solidaire

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Allemagne, autre modèle à suivre ?

Publié le par Jacques SAMELA.

Au moment de la célébration de la chute du mur de Berlin, 25 ans déjà, et après l’accord entre les ministres français et allemands des finances, concernant l’élaboration d’un programme d’investissements, il me paraît aujourd’hui nécessaire de donner une vraie idée de ce que représente vraiment l’Allemagne, considérée à tort ou à raison par beaucoup comme le modèle à suivre pour réussir.

Mais avant cela, il faut quand même se rappeler qu’il y a 10 ans, l’Allemagne était considéré comme l’homme malade de l’Union Européenne. En effet, dans la plupart des Länder (Etats fédéraux), le taux de chômage atteignait les 15 % voire les 20 %, les coûts du travail, élevés, rendaient l’économie peu compétitive, et les actions engagés par le gouvernement de l’époque associé aux partenaires sociaux, débouchaient sur peu de résultats concrets. L’atmosphère était donc des plus moroses.

Donc, pour remédier à cette situation, le 14 mars 2003, le chancelier de l’époque Gerhard Schröder, annonçait au Bundestag (le parlement allemand) le lancement de l’agenda 2010, ambitieux programme de réformes, sensé contribuer à redresser l’économie allemande, la rendre prospère, compétitive, et capable d’affronter le défi de la mondialisation.

Les premières mesures concernèrent surtout le marché du travail, avec un paquet de réformes appelées « Hartz I-IV », visant à rendre ce dernier plus flexible, à accroitre l’efficacité des services de placement des chômeurs, en les incitant notamment à reprendre un emploi plus rapidement. Le slogan de l’agenda ne s’appelait pas pour rien " Fordern und Förder " (exiger et encourager).

Ensuite, ce furent d’autres mesures qui s’enchainèrent entre 2003 et 2004, améliorant les services de placement des chômeurs via le placement privé et l’intérim, soutenant de nouvelles formes d’emplois faiblement rémunérés, la création d’entreprises individuelles (« Ich-Ag »), et la transformation des bureaux d’emplois locaux (« Arbeitsämter ») en guichets uniques (Job center).

Et enfin, pour achever les fondations, l’entrée en vigueur de la loi « Hartz IV » durcit les conditions d’indemnisation du chômage, en réduisant à 12 mois la durée de perception de l’allocation chômage, 18 mois pour les plus de 57 ans, et, pour toute personne capable de travailler, l’assurance de percevoir l’ALG II Arbeitslosengeld II »), une nouvelle indemnité de longue durée. Aujourd’hui, ses bénéficiaires touchent 382 Euros par mois, avec le paiement par l’Etat du loyer et des frais de chauffage.

Soutenu dès le début par l’opposition au parlement, ce que l’on peut appeler le consensus à l’allemande, cette réforme n’eut pas par contre l’adhésion de la rue, au contraire. En effet, une vague de contestation massive provoqua une cassure au sein du parti social-démocrate (SPD), donnant naissance au parti Die Linke, mais surtout obligea le père de la loi en question, Gerhard Schröder, de convoquer en 2005 des élections législatives anticipées, qu’il perdit au profit d’Angela Merkel, actuelle chancelière.

Cependant loin d’arrêter le processus, les gouvernements suivant suivirent la route tracée par l’agenda 2010, avec dès 2006 des résultats positifs, comme une croissance à la hausse, et surtout une baisse accrue du chômage.

Et aujourd’hui, 10 ans après, où en est vraiment l’Allemagne ?

Déjà, elle n’est plus qualifiée d’homme malade de l’Union Européenne, mais plutôt d’homme fort (le pays). Elle s’est désendettée, avec aujourd’hui un déficit budgétaire proche du zéro (2013 et 2014), une compétitivité retrouvée avec notamment un excédent commercial atteignant en 2013 près de 198 000 millions d’Euros, et surtout un taux de chômage au plus bas depuis 20 ans, soit près de 6 % de sans-emplois, s’approchant même du plein emploi à 5 %.

Cependant, et cela va rassurer les sceptiques, la situation n’est peut-être pas aussi rose que cela. En effet, les inégalités sociales ont augmentées, les salaires eux, moins, et les bénéficiaires de l’allocation ALG, créée par la loi Hartz IV (voir plus haut), semblent avoir d’énormes difficultés pour se sortir de leur situation précaire. Et cette situation, surtout à gauche, continue de cristalliser le débat contre cette réforme. Par-contre, pour les autres, ils estiment qu’il faut continuer à réformer et à innover pour que l’Allemagne reste la championne tout catégorie qu’elle est devenue. Gerhard Schröder lui-même, plaidant pour un agenda 2020.

Et l’idée est peut-être la bonne, car quand on voit les derniers chiffres de l’économie allemande, on peut se dire que rien n’est gagné. En effet, avec une baisse de 4 % de la production au mois d’août, des commandes à l’industrie qui ont chuté de 5,7 %, soit le plus fort recul depuis 2009, et une progression de l’économie allemande qui ne devrait être que de 1,4 % cette année au lieu de 1,9 % initialement prévu, la situation peut devenir problématique.

Et en tant que moteur de l’Europe, un point de croissance en moins, c’est un demi-point en moins pour la zone euro, et donc l’Europe entière qui s’inquiète.

Alors, la raison est peut-être passagère, mais en tout cas, le fait d’être aussi dépendante de ses exportations, ce qui aujourd’hui, dans un contexte de retournement économique de la conjoncture internationale, en particulier dans les pays émergents comme la Russie par exemple, donne comme conséquence immédiate une baisse de commande. Mais aussi, et cela est plus étonnant, un sous-investissement intérieur chronique (17 % du PIB), notamment dans des domaines comme les infrastructures (routes, ponts, voies ferrées), l’éducation, car que ce soit à l’échelle de l’Etat fédéral, des Länder ou des villes, l’obsession première étant l’équilibre budgétaire, les empêchent justement toute action d’investissement à plus ou moins long termes.

Et, avec 12 % de la population active, soit 4,5 millions de personnes touchant moins de 8,50 €uros de l’heure, des créations d’emplois limités en Allemagne de la part des entreprises allemandes, plus portées vers l’export, la situation macroéconomique du pays peut se détériorer rapidement.

Alors, vouloir s’inspirer de l’Allemagne pourrait être judicieux pour l’avenir de notre pays, notamment pour la compétitivité des entreprises, par-contre, la copier en totalité serait une erreur, car comme pour la Suisse (voir dossier du mois de septembre 2014), l’histoire de ce pays, qui plus est économique, est quelque peu différente de la nôtre, sachant par exemple qu’en France on s’appuie depuis de nombreuses années sur un état centralisateur fort, à l’origine des grandes idées économiques, alors qu’en Allemagne, les Länder sont plus ou moins indépendants, sans oublier également cette culture germanique, très loin de la nôtre, sauf peut-être en Alsace (est-ce bien vrai ?), et donc difficilement transposable.

Cependant, et afin de clôturer ce dossier sur une note d’espoir, le Daily Telegraph, quotidien britannique de renom et donc jamais avare de « french bashing », prétend que la France sera dans les dix prochaines années la 1ère puissance économique de l’Europe continentale, s’appuyant notamment sur une natalité forte, lui permettant d’ici quelques années de passer devant l’Allemagne, qui elle perd des habitants chaque année.

Haro donc sur nos déclinistes récurrents, faites-vous donc votre avis, et réponse en 2024, voir pourquoi pas plus tôt ?.

Jacques Samela

Sources :

. www.allemagne.diplo.de

. L’Opinion du 18 septembre 2014.

. Le Figaro du 23 septembre 2014.

. Le figaro du 08 octobre 2014.

. Le Monde du 09 octobre 2014.

. Challenges du 14/10/2014.

A lire :

. Bien communiquer, travailler et négocier avec vos interlocuteurs de langue allemande de Cristina Cazorzi, Silvia Didier et Vincent Montenero. Editeur : AFNOR Editions.

Allemagne, autre modèle à suivre ?
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Délocalisations, relocalisations ?

Publié le par Jacques SAMELA.

Après la mode des délocalisations, assisterons-nous à celle des relocalisations ?

Oui, même si la dynamique n’est pas encore aujourd’hui à même de surpasser un mouvement largement destructeur d’emplois. Car, ne l’oublions pas, les délocalisations, permettant certainement à de nombreuses entreprises de ne pas disparaître, car synonyme de coûts de production moindre, et donc de compétitivité préservée vis-à-vis des pays émergents, ont par-contre enclenchées une série non négligeable de plans sociaux plus ou moins médiatisés, au détriment quand même d’informations plus positives, d’où l’idée de ce blog, rendant donc la situation de l’industrie française encore plus compliquée, car déjà en perte de vitesse depuis de nombreuses années. On passera donc d’un savoir-faire qualitatif à un savoir-faire quantitatif.

Seulement, après plusieurs années d’expériences, plusieurs entreprises décident de faire le chemin inverse. En effet, au-delà d’une main d’œuvre toujours aussi peu chère, la question aujourd’hui, est de savoir si les critères qui ont poussés hier ces entreprises à délocaliser sont toujours d’actualités ?

Pas sûr, et prenons le cas de deux entreprises ayant fait ce double chemin.

Le premier concerne donc l’entreprise Loiselet (www.loiselet.com), spécialisée dans le domaine de la fonderie, et dont justement la fermeture de son site de production à Nogent-Le-Roi (Eure et Loire) en 2001 au profit d’une unité de production en Chine, permit à l’entreprise de ne pas disparaître. Seulement, après quelques années, son jeune PDG, Sylvain Loiselet, peu satisfait de sa situation, envisagea un autre scénario. En effet, après mûres réflexions, une analyse objective des coûts réels, en sept points (prix, qualité, technicité et équipements, réactivité et stock, métallurgie, environnement et proximité), il s’avèrera qu’un retour en France ne serait pas une erreur, au contraire.

Et, après avoir déterminé que la matière première, importée d’Europe, était plus couteuse car l’acheminement et la tva étaient plus élevés, que le transport des produits finis, coutaient eux environ 1 millions d’Euros par an, que la durée des voyages obligeait l’entreprise à disposer d’un stock important en France, soit une immobilisation de près de 2,5 millions d’Euros, et surtout, que la qualité des produits restait inférieure aux standards européens, le choix fût donc de fermer l’unité de production en Chine, pour créer un nouveau site à Dreux cette fois-ci, considéré comme le plus compétitif.

Ensuite, pour accompagner ce retour, Loiselet est devenue la première entreprise à bénéficier d’une aide à la ré-industrialisation dans le cadre des investissements d’avenir sous la forme d’un prêt à taux zéro de 6,5 millions d’Euros, et l’entrée dans le capital à hauteur de 17 % du Fonds stratégique d’investissement (FSI). Et, grâce à cet apport, l’entreprise à put investir dans un outil industriel moderne, ce qui permit à son dirigeant de dire qu’aujourd’hui, avec une seule personne, il fabrique autant qu’avec une dizaine de personnes. Et le résultat ne s’est pas fait attendre, car aujourd’hui, son carnet de commande lui assure près de trois ans d’activités.

Le second, concerne quant à lui la marque de luxe Mauboussin (www.mauboussin.com) qui en 2002, décida de délocaliser la fabrication de ses bijoux en Asie, choquant au passage ses principaux concurrents, et qui douze ans plus tard décida lui aussi de faire le chemin inverse en rapatriant d’abord 20 % de sa production en France, avec comme souhait et objectif de viser d’ici 2016 les 50 % et donc de retravailler avec des sous-traitants du crus, privilégiant justement la qualité à la quantité, mais également d’améliorer les délais de production, le service après-vente et les procédures de contrôle.

Et heureusement, les exemples ne manquent pas, car que ce soit le groupe Rossignol (www.rossignol.com), la coopérative Atol (www.opticiens-atol.com), ou encore Lectra (www.lectra.com), leurs choix et leurs stratégies ont été plus que positifs avec des retours largement payants en termes d’emplois, d’innovation, et surtout de compétitivité.

Mais, pour comprendre l’enjeu véritable d’une relocalisation, il faut déjà savoir qu’il en existe trois types, qu’elles sont suivi de logiques économiques, et que douze leviers d’actions sont obligatoires pour réussir le processus.

Commençons donc par les relocalisations d’arbitrage. Elles sont opérées par les grands groupes, et interviennent plutôt à l’occasion du lancement d’un nouveau projet, d’une technologie innovante ou d’une nouvelle gamme de produits.

Ensuite, les relocalisations de retour. Consécutives à des délocalisations, elles reposent sur des déceptions documentées et l’évolution des marchés, ou des positionnements de l’entreprise sur ces mêmes marchés, mais aussi sur des opportunités d’investissements en France comme le rachat d’un concurrent ou d’un partenaire, la mise en place d’un nouveau procédé ou d’une nouvelle technologie.

Et, pour terminer, les relocalisations de développement compétitif. Résultat d’une étude de terrain après une délocalisation à l’étranger avant que la relocalisation puisse être envisagée dans une étape dite de maturité et d’approfondissement des positions de marchés ainsi établies.

Ensuite donc, les logiques économiques, qui au nombre de cinq, détermine l’envie ou pas de passer à l’étape suivante. Les voici :

1/ Les logiques d’optimisation de la production, dont le but est de saturer les sites existants dans une logique de développement de la production ou d’optimisation des capacités de production ou de recherche.

2/ Les logiques de repositionnement dans la chaine des valeurs, passant par l’intégration et l’optimisation de la chaine de valeur de l’entreprise, dans un esprit de renouvellement des gammes, de l’innovation et de l’amélioration de la rentabilité.

3/ Les logiques de sécurisation d’un écosystème qualitatif et créatif, nécessitant un écosystème fiable et de qualité, impliquant un réseau actif de sous-traitants, de fournisseurs et de services inhérents à toute activité industrielle.

4/ Les logiques de valorisation et de communication, s’appuyant sur la valeur spécifique de la production française (Made in France), et la traduisant en communication valorisée.

5/ Certaines logiques de coûts, unissant l’ensemble des coûts associés à une production lointaine.

Et, pour finir, ces leviers d’actions que sont l’investissement, l’immobilier, le financement, l’organisation, la chaîne de réactivité, la qualité, la sécurité juridique, l’intégration dans un écosystème, le repositionnement en gamme, le développement de services associés à la production, l’innovation et la mobilisation sociale, et enfin les ressources humaines.

Quant aux instances gouvernementales, et afin d’appuyer ce mouvement, elles ont installées depuis l’année dernière le logiciel Colbert, permettant justement aux PME désireuses de relocaliser leur outil de production, de réaliser un autodiagnostic, et de simplifier les démarches inhérentes à cette opération en mois de 30 minutes.

Et, comme le disait Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), grand argentier et initiateur d’une politique industrielle sous Louis XIV, et dont le logiciel prend son nom, « si nos fabriques imposent à force de soins la qualité supérieure de nos produits, les étrangers trouveront avantage à se fournir en France, et leur argent affluera dans les caisses du royaume ».

Donc, l’idée de relocaliser des outils de production expatriés au bout du monde, avec au bout de l’emploi, de l’innovation, de la compétitivité, et d’un certain savoir-faire à la française, est un vaste chantier qui n’en est qu’à ses débuts, mais qui je l’espère, donnera des résultats plus que positifs, avec comme idée surtout, d’éviter de nouvelles délocalisations dans l’avenir.

Jacques Samela

Sources :

. L’Usine Nouvelle n°3316 du 16 janvier 2013

. J’automatise n° 89 / juillet –aout 2013.

. Le Figaro du 12 mai 2014

. Les Echos du 11 juin 2014 : Comment les usines françaises de Legrand résistent à la délocalisation).

. Synthèse : Le choix de la France « Relocalisations d’activités industrielles en France » de Monsieur Mouhoud du cabinet Sémaphores (www.semaphores.fr) / DGCIS-DATAR-PIPAME (www.redressement-productif.gouv.fr).

. Logiciel Colbert 2.0 (www.entreprises.gouv.fr).

Délocalisations, relocalisations ?
Délocalisations, relocalisations ?

Publié dans Les dossiers

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