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Le marché de Rungis, origine France

Publié le par Jacques SAMELA.

Le marché de Rungis, origine France

A quelques heures des fêtes de fin d’année, et afin de préparer des mets onctueux, où d’aller diner au restaurant, un acteur aujourd’hui incontournable, le marché de Rungis (www.rungisinternational.com).

Alors bien sûr, vous en avez tous entendu parlés, et notamment à cette période, où l’ensemble des chaines de télévision proposent chaque année son reportage exceptionnel.

Mais, le connaissez-vous vraiment, saviez-vous par exemple qu’il est le premier marché de gros de produits frais dans le monde, et que sa création date de 1110 ?

En effet, c’est à cette période que s’installe dans ce qui est aujourd’hui le 2ème arrondissement de Paris un marché alimentaire appelée au fil des ans les Halles de Paris ou le ventre de Paris. Il y restera plus de 8 siècles.

Entre-temps, et avant son déménagement définitif, les premiers pavillons abrités et réservés aux poissons sont installés sous Philippe-Auguste (1165-1223) et Saint Louis (1226-1270), François 1er (1494-1547) y initie de grands travaux qui durent près de 30 ans, Napoléon 1er inspire lui une refonte complète en confiant à l’architecte Baltard le soin de créer ce qui deviendra au final le Pavillon Baltard, aujourd’hui connu comme le Forum des Halles, nouvellement renouvelé.

Et c’est donc en 1962 que le transfert est annoncé, avec une ouverture officielle le 03 mars 1969, rejoint en 1973 par le marché de la viande, installé auparavant à la Villette, lieu connu des abattoirs de paris.

Aujourd’hui, le Marché d’intérêt national de Rungis (MIN), exploité par La Semmaris (société d’économie mixte), est donc je me répète, le plus grand marché de produits du monde avec 1 186 entreprises, représentant plus de 12 000 salariés, une surface de 234 hectares, 1 million de m2 de locaux, et un chiffre d’affaires avoisinant les 9 milliards d’Euros.

Les fruits et légumes y sont majoritaires avec 69 %, suivi des produits carnés avec 16 %, des produits laitiers, produits traiteur et alimentation générale avec 9 %, et pour finir, les produits de la mer et d’eau douce avec 6 %.

Et avec près de 20 000 acheteurs professionnels qui viennent se fournir sur le marché de Rungis, c’est un français sur cinq qui est directement approvisionné, avec une part non négligeable consacré à l’origine français.

En effet, en 2015, 730 000 tonnes de produits d'origine française y ont été vendus, sur un total de 1,6 millions de tonnes d’arrivages de produits frais, avec 62 % de fruits et légumes, 86 % de produits laitiers, et 52 % de produits carnés, ce qui représente près de 450 000 exploitations agricoles bénéficiant de ce remarquable outil, et permettant à près d’un million de personnes en France d’en vivre.

Sans oublier également la part prise par la région Ile de France elle-même, représenté sur un espace de 2 200 m2 appelé Le Carreau des Producteurs, où 80 maraichers et arboriculteurs de la région officient, avec depuis cette année, l’ouverture du Comptoir du Carreau, où se regroupe l’offre francilienne en produits alimentaires transformés (pain, confiture, jus de fruits, charcuterie, etc…). Ce qui en termes d’emplois à l’échelle de la région, représenterait grâce au marché, à la création ou le maintien de près de 30 000 emplois (28 852), soit 1 actif sur 200, et 1,4 emploi indirect en Ile de France.

Mais, au de-là de son rôle, désormais primordial de marché de première nécessité, il est aussi un acteur de la gastronomie française (inscrite au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco), en fournissant bien évidemment les grands noms de la cuisine française, en y accueillant la plus large gamme de produits d’origine contrôlés (AOC, AOP, IGP, Label rouge, etc…), mais aussi en y organisant en tant qu’ambassadeur des actions comme La Semaine du Goût et l’opération Fraich’Attitude, s’appuyant en cela sur une confrérie du nom de La Commanderie des Gastronomes Ambassadeurs de Rungis, créée en 1996, et dont le but est d’assurer la défense et la promotion de la dite Gastronomie développée à partir de produits frais.

Sans oublier la place prépondérante des produits bio, disposant d’un pavillon dédié exclusivement à ce marché en continuelle croissance.

Et demain me direz-vous ?

Eh bien il se prépare déjà aujourd’hui, avec notamment la création depuis 2015 de Rungis & Co (www.rungisandco.com), une pépinière-incubateur d’entreprises innovantes du secteur.

A l’initiative de La Semmaris et de la CCI du Val de Marne, cette nouvelle structure héberge et accompagne donc des entrepreneurs et des start-ups dans des domaines liés à l’agro-alimentaire, la logistique, le numérique et la prestation de services, avec comme résultats, des services innovants concernant la valorisation des déchets, le contrôle en continu et à distance de la température de la chaine du froid, une plateforme numérique d’optimisation de la logistique de proximité, sans omettre également l’installation du haut débit, et le lancement prochain d’une place de marché, permettant aux grossistes de proposer leurs produits sur un portail unique.

Mais aussi par l’obligation pour le marché de s’ouvrir à l’international, ce qui représente 10 % de son chiffre d’affaires aujourd’hui, et qui est déjà d’actualité avec la Russie et la signature en 2015 d’un contrat d’assistance technique de 28 millions de dollars sur quinze ans avec la ville de Moscou, l’aidant à implanter un marché de gros sur un site de 300 hectares tout en utilisant le label Rungis, en attendant de finaliser un contrat similaire avec Dubaï, et avec comme souhait avoué de conclure des contrats de ce type tous les deux ans.

En attendant, la Semmaris a prévu d’investir près de 500 millions d’Euros sur le marché durant la période allant de 2015 à 2025, afin d’améliorer encore plus l’aménagement du site, soit pratiquement un quart du marché, et donc d’accompagner l’ambition affichée qui est de projeter Rungis dans le XXI siècle naissant, tout en contrant ses concurrents.

Et pour ceux qui ne sont pas dans l’alimentaire, comme moi, vous pouvez visiter le marché grâce entre autres à l’agence « Visite Rungis » (www.visiterungis.com), avec un départ à 4 h 30 du matin au moyen d’une navette, une visite de l’ensemble des cinq pavillons composants l’ensemble du marché, avec au final, un petit déjeuner complet dit « Rungissois ».

Alors c’est vrai c’est tôt, même très tôt, mais il faut savoir que c’est le lot quotidien de la quasi-totalité des acteurs du marché, et que c’est l’unique moyen de voir de l’intérieur cette ruche en activité.

Bonne visite, bon appétit, et Bonnes Fêtes également.

Jacques Samela

 

Sources :

. www.rungisinternational.com

. Les Echos du 08/12/15 et du 14/04/16

 

Le marché de Rungis, origine France

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L'Italie, un partenaire incontournable

Publié le par Jacques SAMELA.

L'Italie, un partenaire incontournable

Au de-là des clichés, plutôt positifs, concernant « il bel Paese », que vous connaissez parfaitement, notre proche voisin, sous bien des aspects, est surtout un partenaire commercial et industriel de choix pour la France, et ce depuis de très nombreuses années, que dis-je, des décennies.

En effet, après avoir fêté leur 60 ans de jumelage en 2015, l’Italie et la France ont enregistré la même année un volume d’échange de près de 70 milliards d’Euros, avec une augmentation de 3 milliards par rapport à 2014, soit 31,8 milliards d’Euros d’exportations françaises vers l’Italie, et 37,3 milliards d’Euros d’exportation vers la France, avec au final une balance commerciale favorable à l’Italie avec 5,5 milliards d’Euros.

Et en ce qui concerne leurs positionnements respectifs, la France est donc le deuxième client de l’Italie avec une part de marché de 10,3 %, l’Allemagne étant devant avec 12,5 %, et aussi le second fournisseur de l’Italie avec 8,7 % du total de ses importations, toujours derrière l’Allemagne avec 15,4 %, et l’Italie quant à elle, elle est le 4ème client en France avec 7,1 % des exportations totales de marché, et le troisième fournisseur de la France avec une part de marché de 7,4 %, portés notamment par les secteurs de la défense, de l’énergie, de l’agro-alimentaire, de la finance, de la mode (bien évidemment), du textile, et de la culture.

Mais ces relations privilégiées ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui sans une présence forte de ces deux pays de part et d’autre des Alpes, avec pour l’Italie, une visibilité en France à travers 1 800 entreprises représentant près de 100 000 emplois, dont certaines sont si connues, qu’elles pourraient presque faire partie de l’industrie française, comme les groupes Ferrero (Nutella), Barilla (pates), Fiat (automobile), Illy et Lavazza (café), Galbani (fromages), mais pas Panzani, d’origine française, créé en 1940 par Jean Panzani, qui lui était d’origine italienne.

Ce qui fait que la France est ainsi devenue le premier pays étranger où les entreprises italiennes investissent, avec en tête la région Lombardie (Milano), à l’origine de 29 % de ces investissements, suivi de la Vénétie (Venezia) avec 19 % et l’Emilie-Romagne (Bologna) avec 15 %, concentrés sur certaines régions phares que sont l’Ile de France (22 %), la région Paca (15 %), et la région Midi-Pyrénées (12 %), avec en 2015, 84 nouveaux projets italiens d’investissements lancés, soit le meilleur résultat depuis dix ans.

Quant à la présence française en Italie, ce sont près de 48 milliards d’Euros provenant de l’Hexagone qui y ont été investis en dix ans, avec à la clé l’acquisition de 156 entreprises et la recherche de nouveaux marchés, gage d’un savoir-faire et d’une image de qualité reconnue dans le monde entier que l’on pourrait appeler « italianité », notamment en matière de management.

 Seulement voilà, ces rapports plus que privilégiés n’empêchent pas quelques tensions côté italien, où certains s’étonnent même de la passivité des autorités face aux offensives récentes de rachats de fleurons de l’industrie italienne comme Moncler par Eurazeo, Parmalat par Lactalis, ou encore Bulgari par LVMH, sans parler des ambitions de Bolloré et de Xavier Niel, les comparant même aux campagnes d'Italie d’antan, accompagnées d’une boutade plutôt répandue parmi les acteurs des milieux économiques italiens, n’attendant soit disant plus que l’arrivée de Bonaparte.

Cependant, au de-là de ces susceptibilités qui reviennent de temps en temps de l’autre côté des Alpes, notamment en ce qui concerne ce complexe de supériorité ressenti chez certains français, il faut quand même savoir que les groupes italiens ne se gêne pas pour acheter des groupes français de renommé comme Carte Noire par Lavazza pour 700 millions d’Euros, ou encore Grand Marnier par Campari pour 684 millions d’Euros, sans pour cela faire autant d’histoire, mais il est vrai n’égalant pas les sommes investis en Italie par les groupes français. Pour faire un parallèle avec le football, sport roi chez nos voisins transalpins, disons que la France mènerait aujourd’hui 2 buts à 1.

Et l’avenir dans tout cela, eh bien, il passera certainement par des collaborations dans certains secteurs d’avenir, afin notamment de créer des champions à l’échelle européenne et mondiale, avec comme idée d’associer le cartésianisme français à la fantaisie italienne, mais aussi l’art des italiens de savoir régler les problèmes à la dernière minute, gage d’une flexibilité plus poussée, et plus à même de s’adapter aux aléas de la compétitivité internationale, ce qui parfois manque aux entreprises françaises, frileuses quant à mener des actions commerciales à l’étranger.

Alors, que continue cette relation privilégiée entre ces deux pays latins, à l’origine, avec l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas de la création par le traité de Rome en 1957 de la CEE (Communauté économique européenne), aujourd’hui l’Union Européenne (objet en mars 2017 d’un dossier spécial), afin qu’ils puissent redevenir l’un des fers de lance d’une Europe en convalescence, un peu trop germanophone à mon goût mais sans être germanophobe pour autant, surtout qu’avec l’avènement de son cinquantième anniversaire l’année prochaine, moment plus que propice pour une relance forte, l’Union Européenne dans son ensemble ne pourrait en tirer que profit, donnant pourquoi pas l’envie à d’autres de relancer enfin ce processus initié à l’époque par quelques visionnaires quelque peu oubliés aujourd’hui.

Donc, c’est avec envie que je dis Forza Italia et Allez France, l’avenir européen est en partie entre vos mains.

Jacques Samela

Sources :

. www.tresor.economie.gouv

. www.lepetitjournal.com

. www.italie-france.com

. www.lemoci.com

. Les Echos du 29/05/16 et du 25/07/16

 

 

 

Vus et lus dans La Croix du 18 juillet 2016, et Les Echos du 25 juillet, du 31 octobre et du 03 novembre 2016
Vus et lus dans La Croix du 18 juillet 2016, et Les Echos du 25 juillet, du 31 octobre et du 03 novembre 2016
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La Chine : Le retour du péril jaune ?

Publié le par Jacques SAMELA.

Passée de 10 % et plus durant ces dix dernières années, et à 7 %, voire moins aujourd’hui, la croissance chinoise a fortement ralentie, pesant de tout son poids sur les principales bourses mondiales et les estimations de croissance pour l’avenir.

En effet, après avoir été durant de nombreuses années l’usine du monde entier, avec à la clé des centaines de millions d’emplois nouveaux, mais aussi chez nous des délocalisations par centaines de milliers, en raison surtout d’un coût du travail défiant toute concurrence, la Chine tend aujourd’hui à changer de logiciel économique, en privilégiant cette fois-ci un modèle basé sur la consommation intérieure et les services, car, avec l’accès au progrès technique et économique, et donc de la sortie pour des centaines de millions de chinois de la pauvreté, c’est bien à une vie de citadins lambda qu’aspire aujourd’hui cette nouvelle classe moyenne, désormais capable de s’offrir par son labeur une voiture, un appartement, des études pour leurs enfants, et bien sur des vacances à l’étranger.

Et pour accompagner cette nouvelle donne, c’est bien à l’aide d’un plan digne d’un pays communiste, qu’il est encore malgré tout, que l’empire du milieu va donner cette impulsion, en mettant en œuvre un projet pensé par le président Xi Jimping, mis en œuvre en 2013, et dont le nom est : Une ceinture, une route (One belt, One road).

Ce projet, estimé à plusieurs centaines de milliards de dollars, appuyé par la nouvelle banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), dont la France est l’un des fondateurs, mais avec un refus des Etats-Unis d’y participer, aura pour but d’exporter son nouveau modèle de développement à d’autres pays, en investissant massivement dans les infrastructures (routes, ports, réseaux électriques et ferroviaires, aéroports), facilitant en cela le développement industriel, et permettant aux produits chinois d’accroître leur présence de l’Eurasie à l’Europe, avec d’une part un débouché terrestre avec des voies ferroviaires partant de l’ouest de la Chine, traversant l’Asie centrale, et aboutissant au final en Europe, et d’autre part, un débouché maritime, avec une série non négligeable de ports et d’infrastructures, permettant là d’accroitre le trafic maritime entre l’ Asie et le reste du monde.

Et quand on sait que la Chine est devenue la deuxième économie au monde talonnant de près les Etats-Unis, qu’elle est la 1ère exportatrice  mondial, et la 1ère détentrice de réserves de change, il y a peut-être un lien de cause à effet quant au refus de ceux-ci de participer à la BAI (voir plus haut), voyant arriver un concurrent on ne peut plus sérieux et pas toujours claire dans ses approches commerciales.

D’où cette question, doit on tout accepter de cette nouvelle Chine, et que pouvons-nous ou devons-nous faire pour travailler avec elle en totale réciprocité ?

Avant d’y répondre, quelques indications concernant les relations de la France avec la Chine, qui dans l’ensemble font preuve d’un grand dynamisme (+ 9,3 % en 2015), avec l’existence de partenariats fructueux dans plusieurs secteurs comme le nucléaire civil, l’aéronautique, l’agriculture et l’agro-alimentaire, les énergies renouvelables, la santé ou encore le numérique, avec à la clé, près de 170 M € d’échanges commerciaux chaque jours, restant en cela une des zones les plus forte pour le commerce extérieur français. Cela représente en tout près de 1 600 entreprises françaises, près de 2 900 implantations, 570 000 emplois, et 80 Mds d’€ de chiffre d’affaires.

Quant à la part chinoise sur notre territoire, encore limité, elle représente quand même 45 000 emplois et près de 650 filiales d’entreprises, plaçant donc la France au 2ème rang européen (derrière le Royaume-Uni, avant le Brexit) des destinations privilégiées des investisseurs chinois.

Sans oublier également les mesures prisent par La France pour accueillir cette nouvelle manne que sont les touristes chinois, plus de 2 millions en 2015, cinq attendus dans les prochaines années, en facilitant la délivrance des visas dans tous les consulats français en Chine, et ce en moins de 48 heures, tout en souhaitant également accueillir à brève échéance près de 50 000 étudiants chinois contre 20 000 aujourd’hui, gage d’une influence grandissante de notre pays chez les futurs cadres chinois.

Et l’Europe ? La crise de 2008 étant passé par là, c’est un continent où une majorité des pays, notamment ceux de l’UE, sont largement endettés, avec peu d’investissements à la clé, et comme la Chine, je le rappelle, est la 1ere  détentrice de réserves de change, eh bien en en profitant, elle s’engouffre dans la faille béante de l’endettement généralisé pour s’offrir par exemple les ports principaux de la Grèce ou du Portugal, une partie du secteur du textile italien, ou encore quelques vignobles français, plus ou moins prestigieux, en privilégiant  un précepte bien connu, que l’on retrouve notamment dans le livre en principe connu de nos dirigeants économiques, j’ai nommé L’art de la guerre de Sun Tzu, et qui est, de diviser pour mieux régner, empêchant justement l’UE de réagir de concert avec vigueur contre des pratiques toujours à la limite, mais bien ciblées.

Seulement voilà, avec un marché intérieur au potentiel énorme, il est clair que les instances européennes y réfléchissent à deux fois avant d’intervenir, d’où cette sensation de paraître naïf face à cette puissance en devenir, car au de-là de l’aspect économique, elle tend à se déployer également dans les domaines culturel et militaire, autre hantise des Etats-Unis, mais je l’espère aussi de l’UE, d’où cette nécessaire obligation de rester unis, plutôt que chacun de son côté, jouant justement en cela le jeu toujours pas clair de la Chine.

Quant à moi, mon sentiment, est que oui nous devons continuer à faire des affaires  avec la Chine, mais certainement pas au détriment de notre économie (française et européenne). En effet, nous devons éviter que notre savoir-faire technologique serve à l’élaboration de produits similaires, par la suite concurrents, comme par exemple dans les secteurs de l’aéronautique, du ferroviaire, ou de l’automobile, et donc d’être très exigeants et vigilants au moment de la signature des contrats.

Et il faut être aussi exigeant dans nos relations commerciales, en fixant notamment des règles strictes quant à l’avènement d’une réciprocité totale, car la Chine, particulièrement active dans nos économies ouvertes, tarde elle à s’ouvrir complètement aux entreprises étrangères, les obligeant par exemple à s’associer à une entreprise du pays, occasionnant un protectionnisme larvé qui ne veut pas dire son nom.

Et c’est là aussi que l’UE doit s’imposer, car comme les Etats –Unis ne souhaite pas s’ouvrir plus aux avances chinoises, et qu’elle a encore besoin (la Chine) de technologies afin d’acquérir ce qui lui manque aujourd’hui, il y a effectivement un réel potentiel à ne pas manquer, tout en restant bien évidemment vigilant, afin de garantir notre avenir industriel, et au final nos emplois, le sujet du moment concernant la vente de STX Europe (www.stxfrance.com) étant un exemple flagrant de ce qui se passe justement aujourd’hui, avec en embuscade des groupes chinois désireux de s’approprier un savoir-faire primordial pour eux, mais surtout pour la pérennité de l’industrie navale française, civile, et surtout militaire.

 J’ose espérer que l’Etat français saura réagir dans le sens d’une indépendance si chère à notre pays, augurant pourquoi pas d'une réponse également européenne, ce qui serait peut-être le signe d’une prise de conscience non seulement nationale. A suivre.

Et pour finir, petite question sur le Royaume-Uni (pour combien de temps encore ?) d’après Brexit, pourra t’il contrer seul les assauts chinois ? Attendons pour voir, mais il est vrai que l’union fait toujours la force, à retenir pour le futur.

Jacques Samela

 

Sources :

. Ouest France du 12 novembre 2015

. Les Echos du 16 décembre 2015

. Les Echos du 28 janvier 2016

. La croix du 02 août 2016

. Les Echos du 02 et du 29 septembre 2016

. L’Usine Nouvelle n° 3482 du 18 septembre 2016

. www.gouvernement.fr

. www.tresor.economie.gouv.fr/pays/chine

. A lire : L’Usine Nouvelle n° 3482 du 18 septembre 2016

La Chine : Le retour du péril jaune ?
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La petite histoire du plus grand musée du monde

Publié le par Jacques SAMELA.

La compétitivité se niche vraiment partout, j’en veux pour preuve l’importance prise par le Musée du Louvre (www.louvre.fr) aujourd’hui dans l’attractivité de la ville de Paris bien sûr, de la France également, mais aussi dans le solde plus que positif des visiteurs étrangers venant chaque année dans notre pays, avec en 2015, près de 85 millions de touristes, dont 8,6 millions pour le Louvre.

En effet, il est considéré à juste titre comme le musée le plus visité au monde devant le British Museum de Londres (6,8 millions), dont l’entrée est gratuite, et le Metropolitan Museum of Art de New York (6,5 millions), le deuxième musée français quant à lui étant vous l’imaginiez certainement, Versailles avec plus de 7 millions de visiteurs, suivi d’assez loin par le Musée national d’art moderne ou Centre Beaubourg avec plus de 3 millions de visiteurs.

Alors bien sûr, on y trouve des œuvres d’art uniques et reconnues de par le monde, mais il faut savoir aussi que c’est l’un des plus grand musées du monde par sa surface d’exposition avec 60 600 m2, et bien sûr par ses collections, qui comprennent près de 460 000 œuvres dont seulement 38 000 exposées, allant de l’art occidental du Moyen âge, en passant par les civilisations antiques, les arts premiers chrétiens et musulmans, sans oublier également les collections de peintures et de sculptures, sachant justement que dans ses sous-sols, des œuvres et des collections par centaines attendent avec impatience d’être présentées un jour.

Ce qui sera peut-être chose faite avec l’ouverture vers la fin de l’année du Louvre d’Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis, après un accord signé en 2007, sans oublier le Musée du Louvre-Lens, ouvert lui depuis décembre 2012, et accueillant en moyenne près de 400 000 visiteurs chaque année, avec une pointe à 900 000 en 2013, soit un an après son inauguration.

Mais que dire également de l’importance de la pyramide du Louvre sur son aura, œuvre de l’architecte sino-américain Leoh Ming Pei, et inaugurée en 1989 dans le cadre du projet du Grand Louvre malgré les critiques acerbes des puristes (comme Beaubourg), et qui aujourd’hui joue plus que son rôle dans l’attractivité du lieu, devenant même l’une des œuvre les plus visitées avec la Joconde et la Vénus de Milo.

Donc oui, son positionnement est aujourd’hui incontournable dans le parcours touristique lambda, mais connaissez-vous vraiment son histoire, celle de l’avant musée ? Non ?

Comme beaucoup de monde en fait, moi compris.

Voici donc un court aperçu d’une épopée dont l’origine remonte quand même à la fin du 12ème siècle.

En effet, c’est sous l’impulsion de Philippe Auguste (1165-1223) que l’histoire du Louvre commence, avec en 1190, la construction d’une enceinte fortifiée pour protéger Paris avant son départ pour les croisades. Elle servira donc au début comme forteresse de garnison, avec en son sein une grosse tour servant elle de coffre-fort royal et de prison pour personnages importants.

Ce n’est donc qu’au sortir de la guerre de Cent Ans, en 1528, que François 1er (1545-1547), par une déclaration officielle décida d’en faire sa principale résidence, détruisant l’ancien édifice au profit de nouveaux bâtiments plus confortables pour cette nouvelle fonction.

Ensuite, c’est durant les 72 ans que dure le très long règne de Louis XIV (1638-1715), et notamment son départ pour le château de Versailles, qu’une partie des collections royales de tableaux et de sculptures antiques sont entreposées dans l’ancien palais royal, avec comme idée d’en faire un dépôt d’œuvres d’art appartenant à la couronne de France, avec en 1793, l’ouverture du « Muséum central des arts de la République », où étaient exposées près de 650 œuvres.

Sous Napoléon (1769-1821), il prend le nom de Musée Napoléon avec un certain Dominique-Vivant Denon comme premier directeur, s’enrichissant du butin des campagnes militaires de l’empereur, suivi après la fin de son règne, par le Musée royal du Louvre, fondé lui par l’ordonnance du 22 juillet 1816 Louis XVIII (1755-1824) son successeur.

La III ème République (1870-1940) le consacrera comme propriété de l’Etat, et en 1938, suite aux rumeurs d’une guerre imminente, les chefs d’œuvres comme la Joconde ou la Victoire de Samothrace seront évacués et éparpillés dans divers lieux en France, soit près de 200 voyages et près de 5 400 pièces déplacées.

Elles firent le voyage inverse au sortir de la guerre, grâce notamment à la Commission de récupération artistique (CRA), dont faisait partie Rose Valland, conservatrice du musée du Jeu de Paume, et rendu célèbre par son action consistant à répertorier toutes les œuvres volées aux juifs aisés par les allemands et notamment Hermann Göring à l’origine d’une véritable razzia d’œuvres d’arts inestimables dans toute l’Europe en guerre. Je vous conseille en passant de voir le film de George Clooney intitulé « The Monuments Men » relatant de cette équipée d’hommes chargés de retrouver ces trésors dérobés.

Et c’est sous le premier mandat de François Mitterrand (19882-1988) qu’est décidée l’extension du Musée du Louvre, en libérant notamment l’aile Richelieu, occupé pendant de nombreuses années par le ministère des Finances et relogé sur le nouveau site de Bercy, permettant le réaménagement et l’agrandissement du lieu, complété par cette nouvelle entrée sous la désormais célèbre pyramide (voir plus haut), donnant l’occasion au musée de devenir l’un des plus grands au monde sous l’appellation désormais incontournable de Grand Louvre.

Incontournable oui, mais aussi recherché, notamment par le cinéma et la télévision, devenant le premier site filmé de Paris avec des films comme le Da Vinci Code de Ron Howard, Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec de Luc Besson, et pour les moins jeunes, la série Belphégor avec Juliette Greco dans le rôle principal, adaptée au cinéma en 2001 par Jean-Paul Salomé, avec cette fois-ci Sophie Marceau dans le rôle- titre, avec à la clé une visibilité nationale et internationale de premier plan, mais aussi des recettes non négligeables, sachant qu’une journée de tournage coûte 10 000 € hors taxe, ce qui obligea par ailleurs les producteurs du film Da Vinci Code de débourser la somme de 2,5 millions d’Euros pour pouvoir tourner dans le Louvre.

En tout cas, c’est peut-être ce qui a permis au Louvre de compléter l’opération financière de 60 millions d’Euros censée repenser l’entrée principale du musée en modernisant et fluidifiant les déplacements, passant notamment de trois à cinq points d’accueil, car prévue à sa conception pour accueillir 4,5 millions de visiteurs, l’entrée en question, située donc sous la pyramide, était vous l’aviez compris on ne peut plus dépassée.

Et quand on sait que l’objectif de la France est d’accueillir 100 millions de touristes par an pour les prochaines années (85 millions en 2015), il est clair que l’affluence du musée est loin de se tarir, et ce même si il a perdu près de 600 000 visiteurs à la fin de l’année dernière, dû certainement aux évènements du 13 novembre 2015.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia

. https://fr.vikidia.org/wiki/Mus%C3%A9e_du_Louvre

. http://www.louvre.fr/histoire-du-louvre

. http://www.linternaute.com/histoire/motcle/2690/a/1/1/louvre.shtml

. http://www.aufeminin.com/sortir/louvre-histoire-du-louvre-secrets-du-louvre- d6169x29464.html

. Capital / Janvier 2016

. La Croix du 07 janvier 2016

. Le Figaro du 04 avril 2016

. Direct Matin du 05 juillet 2016

. Les Echos du 06 juillet 2016

La petite histoire du plus grand musée du monde
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L'industrie de défense : Innovations, exportations, emplois

Publié le par Jacques SAMELA.

De 165 000 emplois directs et indirects aujourd’hui, l’industrie de défense pourrait dépasser les 200 000 en 2018.

Et avec 16,9 milliards d’Euros de commandes à l’exportation en 2015, un record, le double de 2014 et quatre fois plus qu’en 2012, le secteur de l’armement dans son ensemble est largement porteur aujourd’hui, plaçant la France dans le trio de tête des principaux vendeurs d’armes dans le monde avec la Russie et les Etats-Unis, loin devant avec 45 milliards de dollars de vente.

Et quand on sait que les exportations mondiales ont progressé de 9 % en 2014, et certainement autant en 2015, cela n’est pas prêt de s’arrêter, et là, la France aura justement un rôle de premier plan à jouer.

Alors il est vrai que les ventes tant attendues du Rafale (voir le dossier du 17 février 2015 ) ont largement apportées à ce record, et il est également vrai qu’elles apporteront à l’ensemble de l’industrie de défense, car avec 90 % de son équipement élaboré en France, c’est l’assurance d’années de travail pour les entreprises françaises, des plus grandes aux plus petites, mais aussi la garantie pour la France de conserver un savoir-faire justement reconnu, de garder une autonomie stratégique fondamentale pour son avenir, de bénéficier d’une balance commerciale positive et récurrente, mais aussi de conserver des emplois, et bien sûr d’en créer.

Car, derrière ce record, déjà battu grâce au méga-contrat de 34,4 milliards d’Euros signé par DCNS (www.dcnsgroup.com) pour la construction de 12 sous-marins pour la marine australienne, c’et l’assurance pour la France de lancer de nouveaux programmes militaires au bénéfice des armées françaises, mis en œuvre par un acteur incontournable appelé la DGA (www.defense.gouv.fr/dga) ou Direction générale de l’armement, considéré comme le maillon indispensable entre le ministère de la défense et les industriels.

Son rôle exacte, conduire des programmes (80 en cours) décidés dans les plus hautes instances de l’Etat, afin d’équiper les forces armées en apportant son expertise technique et en testant les nouveaux systèmes d’armement dans ses 15 centres, avec l’apport de ses 9 700 salariés, dont plus de 51 % sont des ingénieurs et des cadres.

Son budget, en 2015 il était de 10,7 milliards d’Euros. Et comme l’innovation est son cheval de bataille, elle se garde chaque année près de 700 millions d’Euros pour la R&D, avec depuis quelques années, le souhait d’ouvrir ses portes aux PME, près de 4 000 dédiées à ce secteur, en créant notamment un dispositif de financement Rapid, déjà utilisé par plus de 250 d’entre elles.

Considéré donc comme le premier investisseur de l’Etat auprès de l’industrie, et avec la finalisation de programmes d’armement comme le Scorpion, véhicule blinder léger, qui doit remplacer l’AMX 10 RCR, le missile de moyenne portée (MMP) de MBDA, qui lui doit remplacer le Milan, ou encore le système fantassin à équipement et liaisons intégrées plus connu sous le nom de FELIN, et aussi l’avènement de nouveaux comme l’élaboration des drones Patroller et nEUROn, et le remplacement des hélicoptères Gazelle, Puma, Fennec et autre Dauphin, du fusil d’assaut FAMAS et du véhicule de l’armée de terre, le Peugeot P4, la DGA n’est pas près de perdre son rôle qui est le sien dans le renouvellement des forces armées françaises, avec justement comme souhait pour suivre ce rythme de recruter près de 600 personnes, dont près d’une centaine pour les activités d’exportation.

Car, comme vous l’avez compris, c’est bien grâce à l’exportation, dont 75 % concerne encore aujourd’hui le Proche et le Moyen-Orient, mais avec une forte poussée vers l’Asie, que la programmation militaire envisagée pour les années à venir, représenté par le célèbre livre blanc, connu pour fixer l’ambition stratégique de la France, est élaborée.

Et ce sujet, il en sera largement question durant la nouvelle édition du salon international de défense et de sécurité Eurosatory (www.eurosatory.com) qui ouvre ses portes aujourd’hui, avec comme objectif pour les entreprises présentes, d’y présenter leurs nouveaux matériels, de se confronter aux besoins des délégations étrangères (172 en 2014), nombreuses encore cette année, et au final, de vendre.

Donc oui, le record de l’année dernière sera bel et bien battu, suivi certainement par d’autres années on ne peut plus prolifique pour les entreprises françaises, et donc la balance commerciale du pays.

Jacques Samela

Sources :

. Capital du 22/10/15

. La Tribune du 27/10/15

. Les Echos du 30/12/15, 18/01/16, 11/02/16

. La Tribune du 10/03/16

. L’Usine Nouvelle n° 3461 du 24/03/16

L'industrie de défense : Innovations, exportations, emplois
L'industrie de défense : Innovations, exportations, emplois
L'industrie de défense : Innovations, exportations, emplois
L'industrie de défense : Innovations, exportations, emplois
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Iran, des opportunités à ne pas rater

Publié le par Jacques SAMELA.

Iran, des opportunités à ne pas rater

Samedi 16 janvier 2016, la communauté internationale lève les sanctions économiques misent en place en 2006, afin de forcer l’Iran à stopper son programme nucléaire, soupçonné d’ambitions militaires.

Le 28 janvier 2016, durant la visite du président iranien Hassan Rohani à Paris, une première depuis 1998, le groupe Airbus décroche un accord pour l’achat de 118 appareils, Aéroports de paris et le groupe Bouygues signent eux un protocole d’accord pour l’extension de l’aéroport de Téhéran, la capitale du pays, et le groupe Vinci a été choisi lui pour développer les aéroports de Mechhed et d’Ispahan.

Mais, qu’en est-il vraiment de ce que d’aucuns appellent déjà aujourd’hui le nouvel eldorado ?

Tout d’abord, la 4ème réserve mondiale de pétrole, la 2ème de gaz, et un PIB avoisinant les 400 milliards de dollars.

Ensuite, avec près de 80 millions d’habitants, avides de produits de consommation occidentaux, dont la moitié est âgé de 20 à 45 ans, avec plus de 200 000 ingénieurs formés par an, et près de 800 000 diplômés de l’enseignement supérieur, ce pays, grand comme trois fois la France, bénéficie de bonnes infrastructures ferroviaires, portuaires et aéroportuaires, s’appuyant également sur un réseau de télécommunication bien développé.

Le secteur industriel est également de bonne facture, avec des points forts dans le secteur automobile, la sidérurgie, le textile, la plasturgie, sans oublier le secteur des mines, avec un potentiel peu soupçonné de 43 milliards de tonnes de réserve de minéraux, composés de charbon, de cuivre, d’or, et de minerai de fer.

Seulement, avec les sanctions économiques, l’Iran a justement besoin aujourd’hui de restructurer et de moderniser ses capacités de production, ses infrastructures, et c’est là que la France peut y jouer, voire y rejouer son rôle, car, les relations commerciales franco-iraniennes s’étant développées dès le moyen-âge, sous la dynastie des Safavides (1501-1736), c’est donc avec une sensibilité à la culture française, une bonne image glanée au fil du temps, et une appréciation non démentie pour le savoir-faire à la française qui permettra ce rapprochement souhaité de parts et d’autres.

Mais, de 4 milliards d’Euros d’échanges commerciaux en 2004, à 500 millions d’Euros en 2013, il est indéniable que la France fut la grande perdante des sanctions contre l’Iran, avec en 2013, 0,82 % de parts de marché et en 2014, 0,68 %, la plaçant au septième rang en tant que fournisseur de ce pays. La Chine, la Corée du sud et l’inde s’adjugeant eux les trois premières places, car n’étant pas assujettis aux sanctions.

Et, pour rattraper ce temps perdu, il faudra donc à la France de patienter, car ce marché en devenir, dont les investissements sont estimés entre 30 et 50 milliards, est assez difficile d’accès pour celui qui compte venir seul, car encore assez protectionniste, l’Iran n’est qu’à la 118ème place dans le classement sur la facilité des affaires, avec une administration tatillonne, et des clivages politiques importants, dont il faut connaître, et surtout ne pas négliger.

Donc, c’est plutôt en privilégiant les partenariats que la France et l’Iran pourront reconstruire des relations économiques quelques peu malmenées ces dernières années, avec comme exemple, le secteur automobile et notamment Renault qui a su malgré les aléas garder des contacts plus que poussés, le secteur pharmaceutique avec Sanofi qui dispose lui d’un bureau de représentation, et qui vend ses produits par un réseau de grossistes, ou encore le secteur agroalimentaire, avec le groupe Belem>, présent depuis 2007 sous la forme d’une co-entreprise avec une société locale.

Et, s’il est un secteur sur lequel la France peut s’appuyer pour accompagner sa reconquête, c’est bien celui de la cosmétique, car avec le positionnement de septième marché mondial, deuxième marché du Moyen-Orient évalué à 3,5 milliards de dollars, et l’absence des marques américaines, il serait pertinent que nos champions se placent rapidement, en tenant compte bien sur des spécificités du pays, mais en faisant jouer un savoir-faire reconnu partout ailleurs.

Mais bien évidemment, d’autres secteurs, déjà bien représentés aujourd’hui, permettront certainement à la France de poser des jalons pour l’avenir, en l’occurrence l’agroalimentaire, les services, l’industrie manufacturière, la santé, le secteur pharmaceutique.

Et pour appuyer l’ensemble des entreprises désirant se confronter à ce marché prometteur, l’agence gouvernementale Business France (www.businessfrance.fr) y a ouvert un bureau en septembre dernier, avec comme actions notamment, d’accompagner des délégations d’entreprises sur des salons phares, comme par exemple la Foire industrielle de Téhéran en octobre prochain, et la Coface (www.coface.fr) a rouvert elle ses lignes d’assurance-crédit, étant donné que les banques iraniennes sont à nouveaux connectées aux échanges Swift.

Donc, tout n’est pas acquis, loin de là même, car les trois pays cités plus hauts ne se laisseront pas faire aussi facilement, mais contrairement à ceux-ci, la qualité des produits français, garant d’un savoir-faire reconnu, et répondant aux désirs de consommation des iraniens, sauront certainement faire la différence.

Jacques Samela

Sources :

. L’Usine Nouvelle n° 3 449 du 17 décembre 2015.

. Les Echos du 18 janvier 2016.

. Challenges du 04 février 2016.

. Mécasphère du mois de mars 2016.

. L’Usine Nouvelle n° 3 459 du 10 mars 2016.

. Le Monde du 04 mai 2016.

. www.tresor.economie.gouv.fr/pays/iran >

. www.senat.fr >

Iran, des opportunités à ne pas rater
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Le CEA, au service de l'industrie française

Publié le par Jacques SAMELA.

2015 fût l’année de son 70 ème anniversaire, 2016, l’année de sa reconnaissance internationale, en obtenant la 1ère place du « Top Global Innovators » du groupe Reuters (www.reuters.com).

De qui je parle ?

Eh bien du CEA, ou plus précisément du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables.

Mais qu’est-ce-donc et à quoi cela sert ?

Eh bien, au sortir de la 2ème guerre mondiale, après le largage des deux bombes atomiques américaines sur le Japon (Hiroshima et Nagasaki), les deux seules heureusement, et après une rencontre organisée entre le général de Gaulle (1890-1970) et le président américain de l’époque Harry Truman (1884-1972) pour discuter de l’après-guerre et de ses conséquences, le général, sentant une effervescence et un optimisme autour de l’atome et de ses applications possibles, décida à son retour à Paris de créer un organisme de recherche consacré à cette nouvelle énergie.

Le CEA fût donc créé le 18 octobre 1945, avec à sa tête Frédéric Joliot-Curie, directeur du CNRS (www.cnrs.fr), et Raoul Dautry, ministre de la reconstruction et de l’urbanisme, et avec comme objectif, de poursuivre des recherches scientifiques et techniques en vue de l’utilisation de l’énergie nucléaire dans les domaines de la science, de l’industrie, et bien sûr à des fins militaires, avec dès 1948, l’élaboration de la 1ère pile atomique à eau lourde française appelée Zoé, et en 1968, l’explosion de la 1ère bombe H (thermonucléaire ou à hydrogène) au-dessus de l’atoll de Fangataufa dans le pacifique, avec une puissance équivalente à 170 fois celle de la ville d’Hiroshima.

Quand on sait qu’au moment de l’impact, 80 000 personnes y sont décédés, et qu’au final, ce sont près de 250 000 personnes qui y ont succombés, cela fait un peu froid dans le dos.

Mais, et ce depuis 1996 et la signature par la France du Traité d’interdiction des essais nucléaires (TICEN), c’est grâce au programme « Simulation », chargé de recréer les mêmes conditions d’un essai nucléaire à l’aide d’un supercalculateur appelé « Téra 100 » et validé à petite échelle par le laser Mégajoule (LMJ) situé près de Bordeaux, que notre pays maintient sa capacité de dissuasion nucléaire, garante de sa sécurité depuis de nombreuses années.

Quant à aujourd’hui, et comme son nouveau nom l’indique, le CEA n’est plus essentiellement axé vers le nucléaire, même si la fusion y tient une place prépondérante pour le futur avec le programme international Iter (www.iter.org) installé à Cadarache (Bouche du Rhône), sans oublier bien sur son utilisation dans les 19 centrales françaises, mais donc aussi vers les énergies renouvelables comme le stockage d’énergie ou l’efficacité énergétique, la recherche fondamentale avec l’informatique quantique, la recherche technologique pour l’industrie avec notamment la mise en place de cette industrie du futur, sans oublier les micro-nanotechnologies ou la robotique, et j’en oublie certainement.

Ce qui veut dire qu’il est devenu au fil du temps un acteur primordial pour l’industrie française, avec notamment son entité de recherche technologique appelé le CEA Tech (www.cea-tech.fr), proposant des technologies innovantes aux entreprises, et en tant que 3 ème déposant français de brevets, il apporte également sa contribution (essaimage et spin-off) à la création de start-ups (178 depuis 1972), et de sociétés innovantes (115 depuis 2000), grâce notamment à la loi Allègre de 1999 sur l’innovation et la recherche, permettant aux chercheurs de créer leur propre entreprise, suite logique de leur travaux de recherche.

Et avec ses 16 000 employés, ses 500 partenaires industriels, l’allocation de 4 milliards d’Euros versée chaque année par l’Etat, il est indéniable que le CEA continuera à apporter des réponses innovantes aux challenges de demain, avec par exemple l’utilisation des techniques d’imagerie cérébrales utilisées pour diagnostiquer les maladies neurodégénératives, comme la plateforme NeuroSpin (http://i2bm.cea.fr/drf/i2bm/NeuroSpin/Plateforme), et dont la TEP (tomographie par émissions de positions) et l’IRM (imagerie par résonnance magnétique) en sont les précurseurs, la mise en place de l’industrie du futur, gage de compétitivité accrue pour les entreprises, tout en restant axé sur l’humain, ou encore la course aux supercalculateurs, permettant déjà aujourd’hui à la France d’être l’un des quatre grands pays au monde avec les Etats-Unis, le Japon et la Chine, à être producteur de super ordinateurs, garant d’une souveraineté primordiale pour assurer une indépendance totale dans le domaine des essais nucléaires par exemple, mais aussi dans la conception de porte-avions, de sous-marins (nucléaires ou classiques), d'avions, voire de TGV ou tout simplement d’automobiles, assurant donc une place prépondérante dans la compétitivité de l’industrie française d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

Et comme demain c’est déjà aujourd’hui, il est fort à parier que le CEA restera celui par qui arriveront les nouveaux usages scientifiques, techniques, industriels, à la hauteur de ses précédents découvertes que sont la mécanique quantique, le magnétisme nucléaire, la radiobiologie ou encore la découverte du boson de Higgs, caractérisant bien là sa devise qui est : De la recherche à l’industrie.

Jacques Samela

Sources :

. Wikipedia

. www.cea.fr

. La Tribune du 01/08/14, du 13/03/15, du 16/10/15, et du 17/03/16

. La Croix du 12/11/15

. Les défis du CEA de Décembre 2015 - Janvier 2016

. Le Parisien Economie du 21/03/16

Le CEA, au service de l'industrie française
Le CEA, au service de l'industrie française
Le CEA, au service de l'industrie française
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Les IAA, de nombreux challenges à relever

Publié le par Jacques SAMELA.

Au-delà de l’accueil plus que mouvementée de François Hollande à l’ouverture du salon de l’agriculture, dû à la problématique des coûts, de production ou finaux, car oui, le problème majeur est bien celui-ci, avec notamment une grande distribution considérée à tort ou à raison comme responsable, mais aussi avec nous, consommateurs, en embuscade, ne souhaitant ou ne pouvant pas, pour beaucoup, acheter plus cher.

Il faudrait donc trouver une bonne fois pour toutes un accord qui satisferait tout le monde ? Mais comme souvent, difficile à faire en France, sans passer par des tensions.

Donc, il m’apparaissait aujourd’hui, dans le cadre également de la 20ème édition du Carrefour des Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire (www.cfiaexpo.com), s’adressant lui aux professionnels de la filière, de présenter le vrai visage du secteur de l’agroalimentaire en France, son positionnement actuel et réel, ses difficultés récurrentes et nouvelles, et son avenir, pas si noir que prévu.

Car, avec près de 16 000 entreprises, 158 milliards d’Euros de chiffre d’affaires, près de 500 000 emplois, et 9 milliards d’Euros d’excédent en 2014, le secteur des IAA (Industries Agro-Alimentaires) est bien un des fleurons de l’économie française, et le premier secteur industriel du pays, largement devant celui de l’automobile et de l’aéronautique.

Alors oui, il y a des soucis, des interrogations même, mais il y a surtout des challenges à relever, notamment celui de l’exportation des produits français à l’étranger.

En effet, Je me suis toujours demandé, à la vue d’actions menées par des producteurs mécontents contre l’importation de produits alimentaires étrangers, souvent moins chers, si eux vendaient également leurs produits dans d’autres pays autre que le nôtre ?

Eh bien en fait, très peu. Car, avec deux entreprises françaises sur dix qui abordent les marchés étrangers, par manque notamment de poids, car souvent petites, voire très petites, par manque de visibilité, en raison de structures d’aides jugées inadaptées, voire par manque de volonté, il faudrait vraiment s’atteler à ce manque à gagner, en privilégiant notamment le regroupement d’acteurs par secteurs d’activités, par territoires, en faisant fi d’une concurrence productive sur le territoire national, enfin surtout pour nous consommateurs en termes de prix, mais contre-productive à l’extérieur face à une concurrence plus organisée.

Pourtant, avec les perspectives offertes par une population de 9 milliards d’individus en 2050, il n’y a pas de raison que la France ne soit pas de la partie, notamment en appuyant sur ses différences, son savoir-faire, la qualité et la diversité de ses produits, tout en haussant les standards de la sécurité alimentaire et de la qualité, primordiaux aujourd’hui pour satisfaire les souhaits de ces nouveaux consommateurs, et sans oublier également la démarche environnementale, déjà enclenchée dans cette filière.

Donc, il faut qu’elle gagne en compétitivité, ce qu’elle entreprend malgré tout déjà, avec par exemple la réduction de la dette globale de ses acteurs durant ces trois dernières années, sachant qu’en 2014, en raison de cette problématique, une entreprise du secteur disparaissait chaque jour, avec depuis 2009, près de 200 disparitions par an pendant cinq ans.

Ensuite, les dépenses dans l’innovation et la recherche de débouchées ont augmentées d’un point en 2015, et devraient augmenter de deux points cette année, sachant que pour éviter le vieillissement des installations, il faut investir 5 % du C.A., ce qui veut dire quand même qu’il y a encore de la route à faire afin de contrer la concurrence espagnole, italienne et allemande, et ce, même si la France avec près de 10 % de la dépense publique de R&D consacrée à l’agriculture et à l’agroalimentaire, est un des pays européens investissant le plus.

Et avec la mise en place du plan « agriculture innovation 2025 », co-piloté par les ministères de l’agriculture, de la recherche et de l’économie, dont les 4 priorités sont, le développement du numérique et l’agriculture connectée, le renforcement de la recherche sur les sols agricoles, l’agriculture et le climat, le positionnement de l’agriculture au cœur de la « Stratégie Nation de Recherche (S.N.R.) », et la création de laboratoires vivants favorisant l’innovation ouverte au sein des territoires, on peut donc penser que l’avenir n’est pas si noir, car l’ambition est que la France devienne aussi le leader dans le domaine de l’agritech (voir exemples ci-dessous : Allflex (www.allflex-europe.com) ; Medria (www.medria.fr) ; Naïo (www.naio-technologies.com)), sans oublier le bio, car avec 1,25 millions d’hectares cultivés en agriculture biologique, dépassant l’Allemagne, et se plaçant en troisième position derrière l’Espagne et l’Italie, elle pourrait effectivement se retrouver d’ici dix ans à la première place.

Donc oui, il faut préserver l’agriculture française, et en cela le secteur agroalimentaire dans son ensemble, car avec 70 % de la production agricole transformé, ils ne peuvent être dissociés, devenant même un des éléments fort de cette conquête française en termes de part de marché, et donc d’emplois, mais sans démagogie aucune, ce que d’aucuns ne manquent pas de faire, en accusant également l’Europe, facile il est vrai, en souhaitant revenir à une agriculture à l’ancienne, sympa et nostalgique à voir dans les films d’époques, mais certainement pas souhaité par les acteurs eux-mêmes, souhaitant juste vivre de leur labeur dans de bonnes conditions, mais en utilisant les outils d’aujourd’hui.

Et pour en revenir à l’Europe, je rappellerai juste que la France fut l’un des plus grand bénéficiaire en termes de subventions, et que même si cela a tendance à baisser, elle touchera jusqu’en 2020, 56 milliards d’Euros, soit 8 milliards par an, au lieu des 65 milliards touchés jusqu’en 2013.

Alors, entendez-vous, n’avancez-pas en solitaire, soyez, soyons solidaires, c’est l’ensemble de la filière qui en ressortira grandie, avec à la clé une compétitivité retrouvée. On compte sur vous. Jacques Samela

Sources :

. Les Echos du 30 juin 2015

. L’Usine Nouvelle n° 34 371 du 24 septembre 2015

. Les Echos du 22 octobre 2015

. Les Echos du 27 novembre 2015

. Le journal de la production de novembre / décembre 2015

. Les Echos du 06 janvier 2016

. Vipress.net du 02 mars 2016

. Frenchweb du 03 mars 2016

. Ania (www.ania.net)

. www.ifrap.org

Vus et lus dans La tribune du 04 septembre 2015, et les Echos du 24 et 26 février 2016
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Le luxe français, savoir-faire, rayonnement et avenir

Publié le par Jacques SAMELA.

Après le dossier consacré à la maison Longchamp (dossier du 29 octobre 2015), et celui plus récent sur Vuitton (dossier du 15 février 2016), je souhaitai, afin de boucler la boucle sur le sujet, représenter l’ensemble d’un secteur phare de l’économie française, au même titre que l’aéronautique ou l’agro-alimentaire (prochain dossier à venir), et qui bon an mal an, représente un quart du marché mondial du luxe avec 40 milliards d’Euros de recettes, et exporte près de 80 % de sa production.

Et en effet, au-delà des marques, largement représentées, dont la renommée n’est plus à faire, c’est bien de l’ensemble de ce secteur dont je vais tenter de vous relater, et ce que ce soit des créateurs, des artisans, des sous-traitants, jusqu’aux consommateurs finaux.

Représenté par le Comité Colbert (www.comitecolbert.com), créé par Jean-Jacques Guerlain en 1954, et rassemblant près de 80 grands noms du luxe, il représente donc près de 5 000 PME-PMI et TPE, soit plus de 160 000 emplois directs et indirects.

Et ce grâce justement à l’aura de ces maisons prestigieuses, car avec je me répète, près de 40 milliards d’Euros de ventes en 2013, profitant à plein de la mondialisation, c’est bien toute une industrie qui en profite, avec comme règle au sein du Comité Colbert, d’enterrer la hache de guerre au profit d’une entente entre les adhérents, pour défendre ce savoir-faire français à l’international, mais aussi par exemple pour combattre la contrefaçon, synonyme de baisses de chiffres d’affaires, et d’emplois perdus.

Et justement, en termes d’emplois, il faut savoir qu’une majeur part de ces maisons élaborent et sous-traitent en France, facilitant en cela la préservation de certains métiers par l’apport d’actions de formation et de transmission, comme la création en 2011 de la Chaire Colbert, destinée à former les créateurs de demain, mais aussi la mise en place du master 2 « stratégie du design » de l’ENSAAMA (www.ensaama.net), également appelée Ecole Olivier de Serres, soit le premier diplôme supérieur d’arts appliqués, homologué par une université, en l’occurrence celle d’Evry-Val-d-Essonne.

Sans oublier également les actions de découverte auprès des collégiens et des lycéens, par le biais de visites d’ateliers, la mise en place de stages, débouchant pour beaucoup par une première embauche, faisant de ce secteur l’un des premiers, si ce n’est le premier, à afficher un taux exceptionnellement haut en termes d’insertion professionnelle.

Comme quoi, avec des idées, des actions, de l’envie également, ne se pourrait-il pas que cet exemple puisse être repris par d’autres, des secteurs en mal de main d’œuvre ? Une idée à creuser peut-être ?

En tout cas, ce sujet, le comité stratégique de filière mode et luxe (CSF), rassemblant les professionnels du secteur, les pouvoirs publics et les organisations syndicales représentant les salariés de la filière, l’a bien intégré, en l’incluant dans ses actions permanentes que sont la consolidation et la préservation des maillons de la chaine industrielle du textile, de la mode et du luxe, l’amélioration de la sous-traitance en consolidant les liens avec les donneurs d’ordres, la préparation de l’avenir en soutenant l’émergence et le développement de nouveaux créateurs, de nouvelles marques, et pour finir, la valorisation et la promotion du Made in France.

Et l’avenir, il est déjà en action, avec notamment la généralisation de l’utilisation par les marques de l’outil internet, pas complètement acquise il y a encore cinq ans, mais qui apporte aujourd’hui une ouverture vers une nouvelle génération d’acheteurs peu touché par la communication classique comme la presse spécialisée, ou peu enclins, par manque de moyens ou d’habitudes, à pousser les portes des boutiques, mais aussi pour relever le défi du ralentissement de la croissance de leurs ventes dans les pays émergents, avec notamment comme point de mire la Chine, où la baisse des achats est significative avec une perte de 2 % à 4 % en 2015, conséquence de taxes plus ou moins élevées, et donc d’un choix de la clientèle chinoise, délaissant leurs achats sur leur marché intérieur, au profit d’autres pays à l’étranger. Ce dernier point obligeant une refonte totale dans la stratégie des marques en trouvant une cohérence dans les prix, d’un pays à un autre.

Mais surtout, pour continuer à gagner de nouvelles parts de marché (l’Iran, l’Inde ?), avec une filière française continuant à jouer, et je pense que le Comité Colbert en est conscient, sur sa différence, son savoir-faire, et son je ne sais quoi de français, que bien des pays nous envies, mais que d’autres souhaiteraient également copier.

Donc, malgré cette longueur d’avance, il est primordial pour le luxe français de se projeter en avant, ce que le Comité Colbert n’a pas manqué de faire, avec son projet « Penser 2074 », lancé en 2013.

Jacques Samela

Sources :

. Le Parisien Economie du 03 décembre 2012

. Les Echos du 14 février 2013

. Le magazine du Monde du 27 avril 2013

. Le Figaro du 13 novembre 2013

. Le Parisien Economie du 09 décembre 2013

. Les Echos du 19 mars 2014

. Les Echos du 03 novembre 2014

. Le Figaro du 04 novembre 2014

. Capital / Janvier 2016

. Les Echos du 06 janvier 2016

. http://www.entreprises.gouv.fr/conseil-national-industrie/la-filiere-mode-et-luxe

. www.rever2074.com

Vus et lus dans Les Echos du 06 janvier et du 10 février 2016
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Vus et lus dans Les Echos du 06 janvier et du 10 février 2016

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FinTech, de la confrontation à la complémentarité

Publié le par Jacques SAMELA.

Le numérique s’attaque aussi au secteur bancaire.

En effet, depuis quelques années, notamment suite à la crise des subprimes aux Etats-Unis, on voit apparaitre des startups spécialisées dans les technologies financières, appelées FinTech, contraction des mots « Finance et Technologie ».

En effet, dès 2008, de nombreux banquiers ou traders, ayant quittés les grands centres financiers, ont décidés de se lancer dans des aventures entrepreneuriales, et, ont repensés le modèle de la finance en utilisant les nouvelles technologies, afin de rendre le secteur plus simple, accessible, tout en proposant des services de meilleurs qualités, et surtout, moins onéreux.

Et depuis, les FinTech se développent dans la gestion d’épargne au prêt par les particuliers, le paiement en ligne, ou le financement des entreprises.

En voici les familles principales :

La première, concerne le financement participatif ou crowdfunding (voir le dossier du 25 juillet 2014), permettant via une plateforme, le financement de projets divers par les particuliers, le prêt aux PME, appelé lui « crowdlending », ou le P2P Lending, qui lui concerne le prêt de particuliers à particuliers (voir le dossier du 21 mai 2015, consacré à la société Lending Club).

La deuxième quant à elle, concerne les applications mobiles et les plateformes permettant de gérer ses activités financières, avec comme exemple en France, le Compte-Nickel (www.compte-nickel.fr), disponible chez les buralistes.

La troisième, s’intéresse par-contre aux monnaies virtuelles, comme le système de paiement par internet bitcoin (www.bitcoin.fr).

Et enfin la dernière, qui concerne le paiement électronique via internet, sur smartphone chez des commerçants ou via les plateformes de e-commerce, dont le système le plus connu s’appelle Paypal (www.paypal.com).

Donc, très présent aux Etats-Unis, ainsi qu’en Grande-Bretagn, où ce secteur emploie déjà près de 150 000 personnes, ce phénomène récent commence à peine à dépasser la barre des 10 % en Europe, avec comme souvent, un retard pris par la France, mais en hausse aujourd’hui, avec notamment sur le 1er trimestre 2015, 56 millions d’Euros levés par des fonds de capital-risque, soit 7 % des 759 millions d’Euros investis dans des startups françaises.

Et avec 8 milliards de dollars d’investissements attendus en 2018, le marché français, ne souhaitant pas rester à la traine, a justement décidé de se fédérer au sein d’une association appelée France FinTech (www.francefintech.org), dont les missions, allant de la promotion de la FinTech française en France et à l’étranger, à la représentation du secteur auprès des pouvoirs publics, des médias, des investisseurs, des banques historiques, au partage des connaissances, de l’expérience et de l’information au sein de la nouvelle communauté, et à assurer les relations avec les autres acteurs du digital en France et à l’étranger, permettront certainement à ce secteur encore émergent de trouver sa place entre d’un côté ses principales concurrentes, les banques, et d’un autre, un public (particuliers et entreprises), à l’écoute, et en attente de prestations nouvelles, moins chères, mais surtout de transparence, avec notamment l’absence de frais cachés.

Et justement, les banques commencent à se rendre compte du danger que peuvent apporter à l’avenir l’avènement de nouveaux acteurs.

Leurs réponses aujourd’hui, le rachat. En effet, Boursorama (www.boursorama.com), filiale de banque en ligne de la société générale, qui a mis la main sur Fiduceo, ou encore le crédit mutuel Arkea, qui lui, a pris 86 % du capital de Leetchi (www.leetchi.com).

Cependant, loin de représenter la panacée pour elles, si ce n’est juste brider la créativité et le dynamisme de ces nouveaux acteurs, il serait préférable qu’ils puissent justement s’allier, car l’air de rien, ils ont plutôt besoin les uns des autres.

Les banques, pour relever le défi de la révolution numérique, les FinTech, pour le manque d’une surface financière suffisante, et ne disposant pas des agréments nécessaires à l’encaissement de fonds pour le compte de tiers.

Quoique pour l’aspect financier, en dehors du secteur bancaire, c’est bien le capital-risque (voir plus haut), en l’occurrence Truffle Capital (www.truffle.com), qui vient de poser ses jalons en inaugurant en juin 2015, à Paris, le premier incubateur FinTech de France, appelé Truffle FinTech Incubator, et dont l’objectif sera justement de répondre aux besoins financiers de ces acteurs en devenir.

Et ces acteurs, non contents de bousculer le secteur bancaire, souhaitent également dépoussiérer celui des assureurs, en leur apportant grâce à l’utilisation des nouvelles technologies, de nouveaux usages comme la dématérialisation des documents, la diminution des coûts de gestion, l’optimisation de la gestion du risque, ou l’amélioration de la relation client.

Et là, à la différence des banques, les assurances considèrent plutôt ces nouveaux acteurs, appelés « Insurtechs », comme des facilitateurs, leur permettant même de concurrencer directement le secteur bancaire sur ses marchés, ce qu’ont bien compris le groupe Axa, en allouant notamment 200 millions d’Euros dans un fonds de capital-risque pour les technologies dites de rupture, ou encore le groupe Allianz, en créant en juin également à Nice, au sein même du nouveau stade de l’OGC Nice, un incubateur pour les start-up innovantes.

Donc, c’est bien vers des alliances que doivent s’engager ces acteurs, car les Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon), maitrisant la partie data, deviendront à l’avenir les leaders du secteur bancaire. D’où la nécessité de rechercher des complémentarités plutôt que la confrontation, car avec l’apport des FinTech, les banques françaises, soit dit en passant, les plus solides d’Europe, pourront rester dans la course face à ces concurrents autrement plus dangereux.

Et ce n’est pas la FinTech de l’année, Aston i Trade (www.astonitradefinance.com) qui s’en plaindra, et ce même si son offre (plateforme en ligne collaborative de valorisation de poste clients et fournisseurs) s’adresse en priorité aux entreprises, car elle pourra peut-être s’appuyer sur un grand du secteur, voire sur le pôle de compétitivité, Finance Innovation (www.finance-innovation.org), soutenu par l’ensemble des acteurs du secteur financier français, et dont l’objectif affiché, est justement de conforter la position de la place de Paris en Europe, développant des actions de recherche et d’innovation.

Jacques Samela

Sources :

. La tribune du 20 mars 2015

. La tribune du 03 avril 2015

. La Tribune du 09 octobre 2015

. La Tribune du 13 novembre 2015

. Décideurs en région (www.décideursenrégion.fr) du 17 décembre 2015

. www.francefintech.org

. www.planet-fintech.com

. http://news.efinancialcareers.com/fr-fr/228467/les-15-personnalites-des-fintech-qui-ont-marque-lannee-2015-en-france/

. www.goodmorningcrowdfunding.com/comprendre-mais-en-fait-les-fintech-cest-quoi-0402152/

. http://blog.bolden.fr/les-fintech-definition-evolutions-ambitions/

Evènements :

. www.ft-community-finance-innovation.org

. www.parisfintechforum.com

. www.inbanque.com

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