Le rendez-vous de l'Europe : Naissance d'un géant, enfin ?
Profitant de quelques jours de repos en famille, à Strasbourg, une première pour moi, j’ai souhaité aller visiter le Parlement européen (oui, cela se visite, gratuitement), avec, actualité oblige, l’idée de relater de ma visite accompagnée de quelques photos, mais aussi finalement vous exposer mon ressenti sur la situation actuelle, suite à d’autres, aussi fortes, qui l’ont précédée.
Et en effet, après la crise dite des « Subprimes » en 2018, où la Grèce fût à deux doigts d’être le fossoyeur de l’UE, ce que beaucoup pressentaient, prédisaient, voire souhaitaient, la période terroriste, qui toucha la France au plus profond d’elle-même, mais pas seulement, puisque d’autres pays européens furent également touchés comme l’Allemagne et la Grande-Bretagne, et, depuis 2020, la crise sanitaire, qui toucha bien sur le monde entier, mais particulièrement l’Europe, voici que se déclare une guerre à ses confins.
Alors, n’étant pas malheureusement la 1ère en Europe depuis la fin de la 2ème guerre mondiale, rappelons-nous du conflit yougoslave, cet ultime soubresaut de la construction européenne, même indirectement, car ne touchant pas les 27 de l’UE, sera peut-être l’occasion d’assister enfin au moment de la naissance d’une Europe sûr d’elle-même et de son potentiel inégalable érigé en exemple de par le monde, de son poids économique, politique, démocratique, mais aussi et désormais militaire, et ce même si les sanctions levées sont d’une ampleur inégalée, et certainement pas envisagé à cette hauteur par VP.
La question se pose donc clairement de savoir ce que nous voulons pour enfin nous faire respecter par d’aucuns, estimant chaque jours de plus en plus fort, que l’UE n’est un ramassis de pays ayant peur de la guerre, décadents, sans aucun avenir dans le monde qui vient, appelant déjà cela le nouvel ordre mondial.
Questions posaient justement par le président Macron durant la réunion des 27 pays de l’UE à Paris les 10 & 11 mars, avec comme thème principal bien évidemment la crise entre la Russie et l’Ukraine, de ses conséquences à court, moyen et bien évidemment à long termes, et des mesures à adopter pour le futur de l’Europe, face à ces nouvelles menaces.
Menaces qui ne concernent pas seulement l’acteur du moment, mais d’autres également, plus lointain, mais néanmoins à prendre en compte pour assurer à nos enfants une liberté chèrement défendue au siècle dernier, même imparfaite.
Et cette liberté qui est la nôtre, il va donc bien falloir à nouveau la défendre, mais cette fois-ci sans compter obligatoirement sur celui qui est venu par deux fois sortir l’Europe des affres de la guerre totale, pris aujourd’hui par un adversaire qui rogne de plus en plus son leadership, revisitant également des tensions dignes du 20ème siècle.
Donc, nous concernant, il serait enfin le temps de mettre en œuvre ce voeux pieux de défense européenne, souvent avancé, parfois refusé, notamment par la France en 1954 (https://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/803b2430-7d1c-4e7b-9101-47415702fc8e/c23dd653-ba51-4f7e-9bf1-2c33b347d339), et donc jamais mise en œuvre, si ce n’est la création en 1989 de la brigade franco-allemande (https://www.france-allemagne.fr/La-Brigade-franco-allemande-BFA.html), en complément de l’Otan (www.nato.int), tout en affirmant en même temps une prise en compte définitive de ce que nous entendons depuis peu, la souveraineté de l’Europe à s’affirmer, voire justement à se défendre par elle-même.
Quant à la leçon du jour voire aux leçons de l’histoire, avec un grand H, et ce toujours sans faire l’historien, ce que je ne suis toujours pas, mais que d’aucuns par-contre feraient bien de se référer, car oui, envahir un pays et vaincre son armée rapidement (quoique), cela peut se faire (rappelez-vous l’Irak acte 2), mais ensuite, - et justement, à l’époque de l’attaque de l’Irak par les américains, le président Chirac tenta de leur expliquer que la suite serait de tout ordre, sans certitude de victoire finale -, tenir un pays, aussi grand que la France, avec près de 45 millions d’habitants, dont une part non négligeable de sa population est décidée à se battre coûte que coûte pour défendre sa liberté, c’est plus compliqué, et cela le sera certainement. Malheureusement pour eux, surtout pour les civils, mais aussi, et c’est déjà le cas pour les envahisseurs du moment, les chiffres étant manifestement déjà élevés aux deux premières semaines des combats, rendant probable le dépassement des pertes américaines et occidentales en Afghanistan, mais sur un conflit de 10 ans.
Et donc, pour étayer mon idée, voici comme exemples des situations similaires, historiques désormais, ayant commencées facilement, pour se finir dans la douleur, notamment pour l’agresseur.
Anciennes, mais néanmoins très significatives, comme la campagne de Russie en 1812 (https://ehne.fr/fr/encyclopedie/th%C3%A9matiques/guerres-traces-m%C3%A9moires/d%C3%A9placements-en-temps-de-guerre/campagne-de-russie-campagne-de-france-1812-1814), où 15 % seulement de soldats de la Grande Armée de Napoléon retraversèrent le Niémen quelques mois plus tard après le commencement de celle-ci, sur les 600 000 et plus qui partirent à la conquête, l’opération Barbarossa ensuite (https://www.france24.com/fr/europe/20210622-l-op%C3%A9ration-barbarossa-le-d%C3%A9but-d-une-guerre-d-an%C3%A9antissement), où la défaite de Stalingrad scellera définitivement la fin de son désir de pousser plus à l’est, ensuite, et plus récent dans le temps, le Vietnam (pour les américains), l’Afghanistan 1 (pour les russes), l’Afghanistan 2 (pour les occidentaux), l’Irak 2 (pour les américains), et maintenant l’Ukraine ?
Attention donc à ne pas prendre en compte ces faits, à insulter même l’histoire, car comme l’on dit, elle ne pardonne pas, et le retour de bâton peut vraiment être violent, et surtout être à rebours du but souhaité.
Seulement, entre-temps, et comme toujours, de nombreuses vies vont disparaître de part et d’autre.
Jacques Samela
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. https://www.ecinews.fr/fr/lue-saisit-lomc-contre-la-chine/